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Page 4
Il joue avec le vent, cause avec le nuage
Et s'enivre en chantant du chemin de la croix;
Et l'Esprit qui le suit dans son p�lerinage
Pleure de le voir gai comme un oiseau des bois.
Tous ceux qu'il veut aimer l'observent avec crainte,
Ou bien, s'enhardissant de sa tranquillit�,
Cherchent � qui saura lui tirer une plainte,
Et font sur lui l'essai de leur f�rocit�.
Dans le pain et le vin destin�s � sa bouche
Ils m�lent de la cendre avec d'impurs crachats;
Avec hypocrisie ils jettent ce qu'il touche,
Et s'accusent d'avoir mis leurs pieds dans ses pas.
Sa femme va criant sur les places publiques:
� Puisqu'il me trouve assez belle pour m'adorer,
Je ferai le m�tier des idoles antiques,
Et comme elles je veux me faire redorer;
� Et je me so�lerai de nard, d'encens, de myrrhe,
De g�nuflexions, de viandes et de vins,
Pour savoir si je puis dans un coeur qui m'admire
Usurper en riant les hommages divins!
� Et, quand je m'ennu�rai de ces farces impies,
Je poserai sur lui ma fr�le et forte main;
Et mes ongles, pareils aux ongles des harpies,
Sauront jusqu'� son coeur se frayer un chemin.
� Comme un tout jeune oiseau qui tremble et qui palpite,
J'arracherai ce coeur tout rouge de son sein,
Et, pour rassasier ma b�te favorite,
Je le lui jetterai par terre avec d�dain! �
Vers le Ciel, o� son oeil voit un tr�ne splendide,
Le Po�te serein l�ve ses bras pieux,
Et les vastes �clairs de son esprit lucide
Lui d�robent l'aspect des peuples furieux:
� Soyez b�ni, mon Dieu, qui donnez la souffrance
Comme un divin rem�de � nos impuret�s,
Et comme la meilleure et la plus pure essence
Qui pr�pare les forts aux saintes volupt�s!
� Je sais que vous gardez une place au Po�te
Dans les rangs bienheureux des saintes L�gions,
Et que vous l'invitez � l'�ternelle f�te
Des Tr�nes, des Vertus, des Dominations.
� Je sais que la douleur est la noblesse unique
O� ne mordront jamais la terre et les enfers,
Et qu'il faut pour tresser ma couronne mystique
Imposer tous les temps et tous les univers.
� Mais les bijoux perdus de l'antique Palmyre,
Les m�taux inconnus, les perles de la mer,
Par votre main mont�s, ne pourraient pas suffire
A ce beau diad�me �blouissant et clair;
� Car il ne sera fait que de pure lumi�re,
Puis�e au foyer saint des rayons primitifs,
Et dont les yeux mortels, dans leur splendeur enti�re,
Ne sont que des miroirs obscurcis et plaintifs! �
L'ALBATROS
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'�quipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils d�pos�s sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons tra�ner � c�t� d'eux.
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