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Page 3
Nos p�ch�s sont t�tus, nos repentirs sont l�ches,
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons ga�ment dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.
Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trism�giste
Qui berce longuement notre esprit enchant�,
Et le riche m�tal de notre volont�
Est tout vaporis� par ce savant chimiste.
C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent!
Aux objets r�pugnants nous trouvons des appas;
Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,
Sans horreur, � travers des t�n�bres qui puent.
Ainsi qu'un d�bauch� pauvre qui baise et mange
Le sein martyris� d'une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.
Serr�, fourmillant, comme un million d'helminthes,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de D�mons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.
Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie,
N'ont pas encore brod� de leurs plaisants desseins
Le canevas banal de nos piteux destins,
C'est que notre �me, h�las! n'est pas assez hardie.
Mais parmi les chacals, les panth�res, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants
Dans la m�nagerie inf�me de nos vices,
Il en est un plus laid, plus m�chant, plus immonde!
Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un d�bris
Et dans un b�illement avalerait le monde;
C'est l'Ennui!--L'oeil charg� d'un pleur involontaire,
Il r�ve d'�chafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre d�licat,
--Hypocrite lecteur,--mon semblable,--mon fr�re!
SPLEEN ET ID�AL
BENEDICTION
Lorsque, par un d�cret des puissances supr�mes,
Le Po�te appara�t en ce monde ennuy�,
Sa m�re �pouvant�e et pleine de blasph�mes
Crispe ses poings vers Dieu, qui la prend en piti�:
� Ah! que n'ai-je mis bas tout un noeud de vip�res,
Plut�t que de nourrir cette d�rision!
Maudite soit la nuit aux plaisirs �ph�m�res
O� mon ventre a con�u mon expiation!
� Puisque tu m'as choisie entre toutes les femmes
Pour �tre le d�go�t de mon triste mari,
Et que je ne puis pas rejeter dans les flammes,
Comme un billet d'amour, ce monstre rabougri,
� Je ferai rejaillir la haine qui m'accable
Sur l'instrument maudit de tes m�chancet�s,
Et je tordrai si bien cet arbre mis�rable,
Qu'il ne pourra poussa ses boutons empest�s! �
Elle ravale ainsi l'�cume de sa haine,
Et, ne comprenant pas les desseins �ternels,
Elle-m�me pr�pare au fond de la G�henne
Les b�chers consacr�s aux crimes maternels.
Pourtant, sous la tutelle invisible d'un Ange,
L'Enfant d�sh�rit� s'enivre de soleil,
Et dans tout ce qu'il boit et dans tout ce qu'il mange
Retrouve l'ambroisie et le nectar vermeil.
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