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Page 99
--Vous devez l�cher cet homme, dit-il d'un ton calme, en interpellant
les serviteurs qui d�j� levaient leurs b�tons. Honorez ses cheveux
blancs.
Les heiduques s'arr�t�rent surpris et regard�rent leur ma�tresse, dont
le visage, d�j� bl�me, devint absolument jaune, tandis que ses l�vres,
s�ches et tremblantes, d�couvraient de petites dents f�roces.
--J'ai dit, ob�issez, pronon�a-t-elle.
--Il faut juger avant de punir, fit Z�non. Je ne laisserai pas
maltraiter ce vieillard.
La petite Polonaise maigrelette se dressa comme un diable qui sort d'une
bo�te � surprise; ses yeux bleus lanc�rent des flammes.
--Qu'oses-tu dire, manant? Peut-�tre sais-tu � quoi t'en tenir en effet?
Es-tu donc toi-m�me le voleur?
--On ne touchera pas un poil de cette barbe grise, r�pliqua Z�non en
retroussant ses manches.
--Arr�tez-le, cria la jeune femme, et frappez ferme!
D�j� les gens se jetaient sur Z�non, mais au moment m�me Mordica�
Parchen surgit comme un ange du ciel entre eux et son jeune ma�tre. Un
coup de pied l'envoya rouler sous un des bancs, o� il continua de crier:
--Ne le battez pas! Vous ne savez qui est cet homme, c'est...
--Te tairas-tu! fit Z�non de sa voix de stentor.
--Est-ce un prince, par hasard? demanda la Polonaise railleuse. En ce
cas, assommez le prince!
--Je ne suis pas un prince, s'�cria Z�non en secouant, d'un seul
mouvement de ses larges �paules, ceux qui le tenaient. Je suis le
d�fenseur des opprim�s.
Il saisit l'un des bancs comme il e�t fait d'une trique et se mit en
devoir de repousser ses agresseurs, qui bient�t roul�rent � ses pieds,
celui-ci la t�te ensanglant�e, celui-l� un bras cass�. Il chassa les
autres, et aucun ne s'enfuit sans quelque horion.
Pani Witolowska, tremblante dans un coin, se vit au pouvoir de ce
forcen�. Z�non tira un couteau de sa poche.
--Veux-tu m'assassiner? s'�cria-t-elle.
--Moi? Je ne tuerais pas une poule.
Il coupa les liens qui retenaient le vieillard et le remit sur pieds.
--Dieu te r�compensera! dit ce malheureux.
--Chut! interrompit Z�non; je ne veux pas de remerc�ments... Et
maintenant, ajouta-t-il, approchez, petite femme; � votre tour d'�tre
jug�e.
La ma�tresse de Saroki respira, encore un peu craintive, toutefois.
--Qui donc, demanda Z�non, accuse ce mendiant?
--Un de mes gens.
--C'est lui le voleur. Venez.
Pani Witolowska marchant devant eux, Z�non et le juif se rendirent dans
la chambre du domestique, o� ils trouv�rent le pot et les cuill�res. Le
voleur fut, bien entendu, fustig�, puis livr� au tribunal par ordre de
sa douce ma�tresse.
--Je te remercie, dit-elle � Z�non; tu m'as �pargn� un p�ch�.
Il la salua en gentilhomme et s'en alla.
Le soir m�me, Pani Witolowska envoya un heiduque, qui avait le nez
�corch� et un bras en �charpe, au cabaret o� Z�non et son _faktor_
�taient assis parmi les paysans: le heiduque avait ordre de ramener le
jeune homme.
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