Le legs de Caïn by Leopold Ritter von Sacher-Masoch


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Page 94

--O� allez-vous? Votre nom, jeune homme? demanda-t-elle.

--Je me nomme Paschal, r�pondit l'h�ritier des Mirolawski.

C'�tait le premier mensonge de sa vie.

--Cherchez-vous donc du travail?

--En effet, bonne m�re.

--Grand'm�re, devez-vous dire. Voici ma petite fille Azaria; moi, on
m'appelle Patrowna, et je passe pour �tre une _widma_ (une sorci�re).
Venez avec nous. Vous ne manquerez pas de travail.

--Chez vous? dit Z�non en regardant d'un air de doute cette vieille
femme, qui parlait comme une propri�taire et dont l'accoutrement �tait
d'une mendiante.

--Non, mon enfant, r�pondit-elle avec un sourire, mais chez mon fils,
qui vous recevra dans sa maison, et chez le ma�tre de mon fils, qui
payera vos journ�es assez cher pour que vous puissiez conduire Azaria �
la danse et lui acheter un collier de corail.

La vieille Patrowna passa la main sur les tresses de sa petite-fille,
tandis que celle-ci d�cochait � Z�non un regard furtif et langoureux.

--Je vous accompagnerai volontiers, dit le jeune homme.

Et il prit avec les deux femmes le chemin qui conduit � Tcheremchow.

Non loin du village, on rencontra un paysan de petite taille, mais
robuste, qui labourait avec l'aide d'un cheval boiteux.

--Mamelyk, mon fils, dit la vieille, je t'am�ne un travailleur.

Le paysan tourna ses yeux, �gar�s comme par l'ivresse, vers Z�non
Mirolawski.

--Un gaillard! murmura-t-il.--Et il continua sa besogne.

Z�non resta d'abord � Tcheremchow. Il aidait Mamelyk � labourer et �
ensemencer son champ; il travaillait sur les terres du seigneur avec
les autres villageois quand ceux-ci avaient � s'acquitter du robot. Sa
vigueur excitait l'admiration de ses camarades. Il dormait sur un banc,
pr�s du po�le, dans la chaumi�re de Mamelyk, et partageait le modeste
ordinaire de la famille.

Sa vie nouvelle ne durait que depuis peu de jours, quand Florina, la
femme de Mamelyk, tomba malade. Le seigneur, qui jamais ne passait
devant la maison sans y entrer, envoya chercher � la ville un m�decin
fran�ais, M. Len�tre, qui, apr�s avoir pris du service l'an 1831 dans
les rangs de l'arm�e polonaise, s'�tait �tabli en Gallicie.

Pendant que celui-ci examinait la malade, les autres membres de la
famille demeuraient assis sur le seuil de leur chaumi�re, et le jeune
paysan qui avait amen� le Fran�ais donnait � boire � ses maigres
chevaux.

--Qu'as-tu donc, Nazaretian? commen�a le ma�tre du lieu. Pourquoi es-tu
si triste un samedi soir, quand demain tu dois danser?

--J'en aurai bient�t fini avec la danse, r�pondit Nazaretian.

--Est-il vrai que ton ma�tre poursuive ta fianc�e? demanda Azaria.

--Pourquoi la poursuivrait-il? Si Olexa lui pla�t, il la prendra tout
simplement, et il me fera soldat.

--Et tu le souffriras? s'�cria Z�non, indign�.

L'autre le regarda tout surpris et haussa les �paules.

Apr�s une pause:

--Comment se nomme ton ma�tre? demanda Z�non.

--C'est le baron Orlowski, le propri�taire de Dobrowlani.

Chacun se tut.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sat 27th Dec 2025, 11:59