|
Main
- books.jibble.org
My Books
- IRC Hacks
Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare
External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd
|
books.jibble.org
Previous Page
| Next Page
Page 8
--Mademoiselle, vous semblez ne plus me reconna�tre.
--Vraiment, monsieur, r�pondit-elle avec un calme �crasant, je ne sais �
qui j'ai l'honneur...
--Rappelez vos souvenirs, un vieil ami de votre pauvre p�re...
--Vous vous servez d'une bien mauvaise recommandation, interrompit
Warwara; tous nos amis ne valent pas cela!--et elle fit claquer ses
doigts;--nous avons pu les appr�cier dans le malheur.
--Je ne m�rite pas d'�tre confondu avec les autres, puisque j'�tais �
l'�tranger...
--Oui, oui, je vous reconnais maintenant, dit Warwara.
Et elle eut la malice de pr�senter les deux hommes l'un � l'autre.
--Monsieur?...
--Maryan Janowski, dit le plus jeune.
--Monsieur Maryan Janowski, je vous recommande M. Baruch-Pintschew, qui
vendait � feu mon p�re du sucre et du caf� au plus juste prix.
--Quelle folie! b�gaya le baron, devenu tout p�le; je suis le baron
Bromirski, Lucien Bromirski.
--Mon Dieu! qu'ai-je dit? s'�cria mademoiselle Gondola; je me suis
tromp�e... mais c'est votre faute, baron...
Maryan Janowski s'en alla vaquer, comme il l'avait dit, � l'arrangement
de la chambre de sa nouvelle amie, et Warwara profita de son absence
pour interroger le juif sur lui. Elle ne se g�nait nullement
devant Bromirski, de plus en plus irrit�. Elle apprit donc par le
juif--qu'est-ce que les juifs ne savent pas?--que Maryan Janowski �tait
le fils d'un propri�taire du cercle de Przemysl, que son p�re ne lui
avait laiss� que beaucoup de dettes, que son village venait d'�tre vendu
par autorit� de justice et qu'il s'en allait � Lemberg chercher un
emploi.--�Quel malheur!� pensait cette fille pratique, tandis que le
baron s'effor�ait d'engager la conversation.
Maryan lui plaisait plus qu'aucun homme qu'elle e�t encore rencontr�;
elle se sentait le pouvoir de le rendre amoureux quand bon lui
semblerait; mais qu'en adviendrait-il? Un homme mari�! Elle serait donc
sa ma�tresse; la ma�tresse d'un gueux?... fi donc! L'obstacle �tait l�.
Une fois mari�e elle-m�me, elle n'aurait certes pas d'autre galant; mais
o� trouver le mari? Son regard tomba sur Bromirski, et ce regard d�cida
du sort du vieux rou�. Une pens�e en fait na�tre une autre. La fantaisie
de Warwara se transformait en projet, projet romanesque peut-�tre,
mais sans m�lange d'imprudence, et le projet devait �tre ex�cut�
sur-le-champ; il n'y avait pas de temps � perdre.
Maryan vint avertir Warwara que tout �tait pr�t chez elle; en effet,
il avait ajout� aux matelas les coussins de sa voiture et jet� sur le
plancher son propre manteau en guise de tapis.--Le baron offrit son bras
� mademoiselle Gondola, mais elle refusa froidement, en all�guant que
Maryan Janowski avait �t� le premier � se mettre � ses ordres, ce
qui n'emp�cha pas Bromirski de monter l'escalier derri�re elle en
sautillant. Il fallut pour le forcer � se retirer que Warwara lui ferm�t
la porte au nez d'un mouvement si brusque qu'il porta instinctivement la
main � cette partie de son visage. S'�tant assur� qu'elle �tait saine et
sauve, Bromirski soupira, se frappa trois fois le front et retourna
dans la salle pour charger de nouveau sa pipe. Warwara regardait autour
d'elle.
--�tes-vous contente? demanda Maryan.
--Vous vous �tes priv� de tout pour me donner le superflu, dit-elle avec
vivacit�; laissez-moi voir s'il vous reste le n�cessaire.
Elle saisit la lumi�re et se fit montrer la chambre du jeune homme,
situ�e plus loin dans le m�me corridor, mais donnant sur la route.
--Qu'est-ce que je disais? vous n'avez plus d'oreiller!
--Une bonne conscience suffit, mademoiselle.
--Plus de couvertures!
Previous Page
| Next Page
|
|