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Page 77
�Cette fois la chose �tait s�rieuse. Je me mis � la meurtri�re de
droite, Luba � celle de gauche, et ensemble nous f�mes feu. Quatre coups
de fusil charg� de gros plomb hach� firent dans la foule l'effet du
canon. Au moment m�me quelqu'un sauta dans la chambre o� nous nous
trouvions. Les assi�geants avaient enfonc� la fen�tre du c�t� de la
cour, et Luba, en se retournant, vit Jadeski, une hache � la main. Vite,
elle tira le pistolet de sa ceinture et le braqua sur lui. Il tomba sur
le dos avec un grand cri. Un homme qui allait monter prit la fuite. Luba
avait mis le pied sur Jadeski et brandissait une houe.
�--Laisse-le vivre! lui dis-je.
�Tandis que nous barrions de nouveau la fen�tre, il rampa, en s'aidant
des pieds et des mains, dans une autre chambre o� il resta �tendu sur le
flanc.
�Ainsi l'assaut �tait heureusement repouss�; Luba avait m�me fait un
prisonnier. Je sortis sur le balcon et ne fus pas m�diocrement satisfait
en voyant que tous ceux qui �taient tomb�s avaient pu se relever et s'en
allaient clopin-clopant en g�missant et fort ensanglant�s. Soudain,
un coup de feu qui m'�tait destin� brisa une vitre. Je me retirai
pr�cipitamment. On tirait de tous c�t�s sur la maison. Nous r�pond�mes �
ce feu. Le combat dura une heure, apr�s quoi les agresseurs, se lassant,
firent demander des renforts au gouvernement du cercle.
�Jusqu'� l'arriv�e de ce secours militaire, le si�ge continua: des
gardes entour�rent ma maison et occup�rent les puits; on esp�rait me
forcer � capituler, faute d'eau et de nourriture. Nous attend�mes la
nuit; lorsqu'elle fut bien sombre, je dis � Salomon Zanderer:
�--Je vais t'ouvrir la porte de derri�re; gagne un lieu s�r et emm�ne le
bless�, qui autrement pourrait mourir ici.
�--Je ne vous quitte pas, r�pondit mon Juif.
�--Si je te dis que nous sommes hors de danger, repris-je, tu croiras
bien que c'est la v�rit�. Ob�is donc, tu n'as pas le droit de t'exposer
davantage; songe que tu as une femme, des enfants. Allons, va-t'en!
�Salomon poussa un long soupir, puis il se prosterna en pleurant devant
ma femme et lui baisa les pieds. Il me baisa aussi les mains. J'ouvris
la porte. Il tra�na Jadeski dehors:
�--Que Dieu vous prot�ge! cria-t-il encore dans la cour d'une voix
entrecoup�e.
�Alors je barrai de nouveau la sortie. Nous veill�mes jusqu'� minuit,
moi au rez-de-chauss�e, Luba au premier �tage, les chiens-loups avec
nous. Rien de suspect ne se fit entendre; on ne distinguait que les
cris �chang�s � de longs intervalles par les postes qui entouraient la
maison.
�Une fois je mis la t�te � la fen�tre. �� et l� brillaient des feux de
bivouac comme dans un camp. Des nuages noirs couvraient le ciel; seule,
une �toile luisait vacillante comme une lampe pr�s de s'�teindre. A
minuit j'appelai Luba:
�--Allons, pr�pare-toi, il est temps de nous �chapper; je vais mettre le
feu � la m�che.
�--O� irons-nous? demanda-t-elle.
�--L� o� il n'y a pas d'hommes, dans le d�sert.
�--Je suis pr�te � te suivre.
�--Mais, lui dis-je, habille-toi chaudement, l'hiver est proche et nous
n'aurons pas d'abri.
�Je commen�ai par redresser une faux pour en faire l'arme qui fut si
redoutable entre les mains de nos paysans dans leur guerre contre la
noblesse; puis je remplis deux carnassi�res de linge, de poudre, de
plomb et de tabac; chacun de nous avait deux pistolets et un poignard
� la ceinture, plus un fusil en bandouli�re. Je d�molis la barricade,
j'ouvris doucement la porte de derri�re et, me glissant inaper�u dans la
cour, je mis le feu aux granges et � l'�table; apr�s quoi je gagnai la
cave pour allumer la m�che dont un des bouts trempait dans le tonneau de
poudre grand ouvert. Luba me regardait faire; elle n'avait point voulu
s'�loigner d'un pas, craignant que l'explosion n'e�t lieu trop vite: en
ce cas, c'e�t �t� son d�sir de mourir avec moi. La m�che commen�ait �
br�ler lentement. Je saisis ma faux.
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