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Page 3
Les malheureux seigneurs polonais assi�geaient les bailliages et se
pr�sentaient en suppliants chez les employ�s desquels ils attendaient un
peu de compassion ou qu'ils croyaient corruptibles. Ce fut une �poque
prosp�re pour M. Gondola; il trafiqua, par tous les moyens imaginables,
de la vie menac�e des nobles.
Le baron Bromirski, un vieux rou� ridicule, qui, poursuivi par ses
paysans, avait mis sa perruque � l'envers et tremblait de tous ses
membres, fut le premier � se racheter en payant mille ducats. A ce prix,
il trouva dans la maison du commissaire une cachette s�re et commode.
D'autres suivirent son exemple et obtinrent la permission de rester en
ville.
Le 26 f�vrier, le capitaine du cercle envoya Gondola, avec un gendarme
et un d�tachement de chevau-l�gers, � quelques milles de l� pour
recevoir, des mains des paysans, un certain nombre d'insurg�s
prisonniers. Vers le soir de ce m�me jour, le seigneur Kutschkowski,
de Baranow, entra pr�cipitamment chez le commissaire. Lorsque madame
Gondola lui eut appris que son mari ne reviendrait que le lendemain, il
laissa tomber sa t�te sur sa poitrine en s'�criant avec angoisse:
--Alors nous sommes perdus! Personne ne peut nous sauver!
Warwara entreprit de le consoler.
--Je suis pr�te � remplacer mon p�re de mon mieux, dit-elle. Moyennant
mille ducats, nous vous cacherons volontiers.
--Il ne s'agit pas de moi seul; j'ai laiss� l�-bas ma femme, sa m�re
et mes enfants, qui courent les plus grands dangers. D'ailleurs, o�
voulez-vous que je prenne tant d'argent?
--Pour faire des r�volutions, les Polonais trouvent toujours de
l'argent, insinua d'un ton railleur madame Gondola.
Warwara r�fl�chissait.
--�coutez, dit-elle; j'irai avec vous chercher votre famille, que je
pr�serverai de tout mauvais traitement. Fixez vous-m�me la somme que
vous pouvez donner.
--Cent ducats.
Les deux femmes hauss�rent les �paules.
--Je ne me d�rangerais pas � moins de cinq cents, fit Warwara.
--Au nom de Dieu, venez, s'�cria Kutschkowski; peut-�tre ma belle-m�re
pourra-t-elle compl�ter la somme.
Warwara s'enveloppa de fourrures, prit un gendarme avec elle et monta
dans le tra�neau du seigneur, qui se dirigea aussit�t vers Baranow.
Il faisait nuit quand ils arriv�rent; la seigneurie �tait entour�e de
paysans, les femmes tenant des torches de r�sine dont la rouge lumi�re
projetait comme des taches de sang sur les faux de leurs maris. Gr�ce
� la pr�sence de mademoiselle Gondola et du gendarme, Kutschkowski put
gagner sain et sauf la salle du rez-de-chauss�e, o� �tait r�unie sa
famille.
--Voici, dit-il, un ange qui vient � notre secours.
Sa femme se jeta, �perdue de reconnaissance, dans les bras de la jeune
fille.
Tandis qu'elle la couvrait de baisers et de b�n�dictions, Kutschkowski
s'entretenait � voix basse avec sa belle-m�re:
--H�las! dit-il enfin d'une voix bris�e, il est impossible de nous
procurer tout l'argent que vous demandez; prenez les cent ducats, et
ayez piti� de nous!
Mais l'ange resta in�branlable.
--S'il en est ainsi, je ne puis rien en votre faveur; mon p�re
m'adresserait des reproches: une lourde responsabilit� p�se sur lui.
Les Polonais gagnent du terrain, il est n�cessaire de faire un exemple
par-ci par-l�. Je prendrai l'argent pour la peine que j'ai eue, et je
veux bien encore exhorter les paysans.
--Mais on �gorgera ces innocents! s'�cria le seigneur hors de lui.
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