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Page 28
Il �tait all�, en effet, s'accrocher aux �pines d'un cactus. Aussit�t
cette grande agitation se calma.
--Je le retiendrai, dit la baronne, et rien ne sera chang�, ma petite
Hermine.
--Comme vous voudrez, grommela sourdement la boh�mienne.
Maryan venait de rentrer d'un air fier et glacial.
--Daignez me faire conna�tre la somme que vous avez d�pens�e pour moi,
madame la baronne, dit-il gravement. Elle vous sera rendue. C'est pour
moi une dette sacr�e.
--Mon Dieu! interrompit Hermine, que venez-vous nous raconter l� quand
madame ne pense qu'� implorer votre pardon? Mais parlez-donc, madame...
--J'ai �t� trop vive... les intentions que tu me pr�tes sont loin de ma
pens�e, balbutia la baronne. Tu prends si tragiquement toutes choses!
--Je vous pardonne, mais je ne resterai pas ici un jour de plus.
--Eh bien! partons ensemble!
--J'ai dit que je ne resterais pas un jour de plus aupr�s de vous.
--Maryan!...
Il secoua la t�te.
--Tu ne m'aimes donc plus? sanglota Warwara, se jetant � ses genoux tout
�plor�e.
Il la laissa un instant dans cette attitude. Une joie sombre,
involontaire s'�tait peinte sur ses traits d�charn�s; puis, la relevant,
il la tint press�e contre sa poitrine.
--M�chant! dis-moi que tu m'aimes encore!
Hermine lui jeta un regard o� se m�laient l'indignation, la haine et
l'envie.
Tout en attirant le jeune homme sur le divan, Warwara pensait en
elle-m�me:--Que dira Mirosoff? Il sera furieux. Mais Maryan! J'ai tant
d�pens� pour lui! Et s'il m'�chappe... D'ailleurs, c'est un plus grand
plaisir de faire perdre la raison � un homme que de causer � l'ambassade
des agitations de l'Italie ou de l'empereur Napol�on, avec une
Excellence �dent�e ou un cardinal ob�se. Dieu sait si le pauvre gar�on
durera longtemps encore!
Jamais elle ne s'�tait faite pour lui plus coquette, plus s�duisante,
et, tout en l'entourant de voluptueuses c�lineries, elle n'oubliait pas
l'essentiel, la question d'argent.
--Puisque tu l'exiges, cher amour, nous ferons ce compte, mais ne t'en
pr�occupe pas d'avance! Loin de moi la pens�e de te demander... C'est
une bagatelle. J'ai tout not�... le total est de cinq mille six cent
quarante-deux florins, vingt-trois kreutzers. D'ailleurs tu v�rifieras
toi-m�me.
--Quelle id�e!...
Comme elle avait pass� un bras autour de son cou, Maryan n'entendait que
la douce musique de sa voix, sans s'arr�ter aux paroles:
--Puisque tu y tiens tant et pour l'ordre seulement, finit-elle par
ajouter, je te permets de me souscrire un billet. Tu seras calme
ensuite? Tu ne diras plus que je ne te traite pas en homme d'honneur?
Le sourire de Warwara �tait si d�licieux, son �treinte si tendre, que
Maryan prit machinalement la plume qu'on lui tendait. Tandis qu'il
�crivait, Warwara affectait de son c�t� un air d'indiff�rence: elle
�tirait avec un l�ger b�illement ses membres magnifiques. Quand Maryan
lui remit le billet, elle le posa sur la chemin�e sans y jeter un coup
d'oeil; blottie plus pr�s encore de son amant, elle reprenait sur ce
malheureux, par tous les sortil�ges dont elle savait la puissance, son
diabolique empire.
Cette nuit-l�, Maryan fut arrach� au premier sommeil par le contact
l�ger d'une main froide comme un flocon de neige. Warwara �tait debout
devant son lit.
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