Le legs de Caïn by Leopold Ritter von Sacher-Masoch


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Page 27

--Je t'en prie..., point de sc�ne, balbutia Warwara, m�nage mes nerfs.

Il �clata de rire.

--De quoi peux-tu te plaindre? ajouta la baronne; est-ce que je ne
t'entoure pas de soins, est-ce que je ne t'ai pas fait mille sacrifices?

--Quant aux sacrifices, dit Maryan,--et il se leva d'un air de m�pris
indicible,--je ne connais que ceux que je t'ai faits.

--Mais lesquels?

--Le sacrifice de ma libert�, de ma r�putation d'honn�te homme, et avant
tout, celui de ma propre estime.

Warwara haussa les �paules.

--Ta libert�, je te la rends si elle t'est si pr�cieuse.

Il fr�mit encore, de grosses larmes roulaient malgr� lui le long de ses
joues creuses.

--Je me hais pour cela, dit-il, mais tu sais bien que je n'ai pas la
force de me s�parer de toi.

Warwara s'�tait �lanc�e hors de la chambre; elle revint avec un
portefeuille qu'elle jeta devant lui d'un geste magnifique, de sorte que
les billets de banque s'�chappant voltig�rent de �a et de l� comme de
grands papillons:

--Voil�, dit-elle d'une voix �touff�e, voil� mon argent. Je sais qu'il
ne s'agit que de cela, prends-le, je te donne tout volontairement, mais
ne me tourmente plus ainsi.

Maryan la toisa d'un regard qui la br�la comme un fer rouge et qui lui
fit sentir pour la premi�re fois qu'elle avait un coeur.

Tandis que, repoussant du pied le portefeuille, il sortait sans
r�pondre, Warwara se jeta dans le fauteuil et se mit � sangloter.
Hermine accourut haletante:

--Il s'en va, et vous en �tes cause. Il s'en va! Oh! madame! Outrager un
mourant!...

--J'ai eu tort! s'�cria la baronne, ne me m�nage pas les reproches, je
les m�rite tous!...

Hermine alla droit au salon o� le fr�re de madame Iraleff attendait
toujours, et, avec l'aplomb qui lui �tait propre:

--Madame la baronne est malade, dit-elle; M. le comte voudra bien
l'excuser.

Mirosoff leva ses sourcils d�daigneux, prit son chapeau, alluma un
cigare et battit en retraite.

--Et maintenant, dit Hermine courant rejoindre sa ma�tresse, vous lui
demanderez pardon.

--Oui, oui, r�pondit Warwara, qui avait essuy� ses larmes, mais d'abord
ramasse l'argent.

Hermine ramassa les billets de banque, et la baronne se mit � les
compter.

--Il y a cent florins de moins, murmura-t-elle, les aurait-il pris?

--Bon Dieu! s'�cria Hermine, ne pr�tez donc pas � autrui vos viles
pens�es, il y a encore au monde des gens qui gardent une derni�re
�tincelle d'honneur, bien que vous paraissiez l'ignorer. Puisque vous le
jugez ainsi, laissez-le donc partir, cela vaudra mieux; mais je partirai
avec lui, entendez-vous?

--Tout le monde m'abandonne! g�mit Warwara, �clatant de nouveau en
lamentations.

Elle errait par la chambre au hasard, fi�vreuse, d�sesp�r�e. Tout � coup
elle s'arr�ta.

--Ah! fit-elle, voil� mon billet de banque?

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 21st Dec 2025, 9:50