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Page 26
Le matin on visitait ensemble les mus�es, les �glises, les palais,
chacun se d�clarant � l'envi transport� d'admiration, puis, c'�taient
de petits d�ners � trois, tant�t chez la baronne, tant�t chez madame
Iraleff; dans l'apr�s-midi, on allait en voiture au Corso, le soir �
l'Op�ra ou au bal. Bien souvent Warwara, toute pr�te � partir avec le
comte, se rappelait soudain qu'elle n'avait pas vu Maryan de la journ�e;
alors elle courait lui mettre un baiser au front pour dispara�tre
ensuite comme une f�e. Si par hasard elle passait une soir�e chez elle,
son amie moscovite lui tenait fid�le compagnie; �tendues, nonchalantes,
sur un divan, les deux ins�parables fumaient leurs cigarettes, tandis
que Maryan toussait � en mourir dans la chambre voisine.
--Comment pouvez-vous supporter cela? demandait madame Iraleff; c'est
�pouvantable! Pauvre jeune homme!
--Si j'avais le coeur dur, je l'aurais depuis longtemps cong�di�,
r�pondait Warwara, mais je suis faible et bonne. On ne peut changer sa
nature!
Enfin, Maryan provoqua une explication:
--Ne lui refusez pas cela, dit Hermine, voyez-le... il est si agit�!
Hermine ayant parl�, Warwara dut se soumettre, mais elle craignait
que l'explication n'irrit�t ses nerfs, et la remit au lendemain, au
surlendemain, au jour suivant,... puis il se trouva que le jour suivant
l'ambassadeur de Russie donnait une f�te � laquelle il lui �tait
impossible de manquer. Comme elle s'envolait, en grande parure, au bras
du comte, Maryan apparut sur le seuil � l'improviste, tr�s p�le, les
cheveux en d�sordre:
--Madame, il faut que je vous parle.
Warwara rougit jusqu'au blanc des yeux.
--Qui est ce jeune homme? demanda le comte.
Maryan �tait plus �g� que lui en r�alit�, mais la phthisie rajeunit les
malades en pr�tant � leurs traits une expression qui n'appartient qu'�
l'�ge de l'enthousiasme.
--C'est un parent pauvre, dit tout has Warwara. Puis, se tournant vers
Maryan avec un sourire:
--Aie patience jusqu'� demain, ajouta-t-elle, tu vois que je suis
press�e.
--Je suis press� aussi, moi!
--Permettez! murmura la baronne s'adressant � Mirosoff.
Elle suivit dans sa chambre l'importun Maryan, qui ferma aussit�t la
porte � clef.
--Laisse-moi, commen�a-t-il, te raconter une histoire.
--Franchement l'heure est mal choisie.
--Mon histoire est courte et tu l'entendras.
D'un air de r�signation, Warwara se posa dans l'embrasure de la fen�tre
en frappant de son �ventail la paume de sa main gant�e.
--Au temps o� lady Stanhope habitait son ch�teau de Dar-Dschun, sur la
cime d'un rocher... tu sais, lady Stanhope, la ni�ce de Pitt, la reine
de Palmyre...
--Continue, continue...
--Eh bien, il advint alors qu'un jeune voyageur rencontra dans certaine
grotte du Liban un aigle aveugle � qui la vieillesse avait fait perdre
tout son plumage. Une corneille cependant lui donnait la becqu�e.
La voix de Maryan et toute sa personne tremblaient.
--Est-ce fini? demanda Warwara.
Il fit un signe affirmatif.
--R�fl�chis, ajouta-t-il. Un animal peut �tre dou� de compassion, et
toi, un �tre raisonnable, toi une femme, tu n'as point piti� d'un
malheureux que tu aimes.
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