Le legs de Caïn by Leopold Ritter von Sacher-Masoch


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Page 20

--Je suis, dit-elle simplement, la baronne Bromirska, et je viens,
madame, vous proposer un march�.

--A moi? demanda Th�ofie atterr�e.

Ses cheveux �taient en d�sordre sous un bonnet chiffonn�, et, dans un
n�glig� � peine propre, elle ne paraissait ni jeune ni jolie, bien
qu'elle f�t en r�alit� l'une et l'autre.

--La chose est bien simple, continua Warwara, qui, sans y �tre invit�e,
s'�tait jet�e sur un vieux canap� � housse jadis blanche et promenait
un regard de piti� sur cet int�rieur qui trahissait un d�sordre plus
insupportable sans doute � Maryan que la pire pauvret�. Voulez-vous me
vendre votre mari?

--Vous le vendre?...

--Remarquez, madame, que la d�marche que je fais est dans votre int�r�t
seul. Votre mari m'aime, il m'appartient, personne ne peut me le
reprendre; mais les gens malavis�s aiment le bruit, dont, pour ma part,
j'ai horreur. Je veux jouir en paix de ce que je poss�de, et puis il
me pla�t que Maryan voyage avec moi. Si je l'emm�ne il abandonne son
emploi, cela va sans dire. Je trouve donc loyal de vous offrir une somme
annuelle �gale � ses appointements.

Th�ofie s'emporta comme l'e�t fait � sa place toute autre femme, puis
elle pleura, elle sanglota, sans que Warwara l'interromp�t. Lorsque ses
larmes furent s�ch�es par un nouvel acc�s de col�re:

--�coutez, dit la baronne, il faut vous d�cider vite; Maryan ne doit
rien savoir de cette affaire avant qu'elle soit conclue; il ne donnerait
jamais son consentement; mais il me suivra, si je le veux, et alors de
quoi vivrez-vous?

--Oui, de quoi vivrai-je? murmura d'une voix sourde madame Janowska.

--Acceptez donc cette rente.

--S'il faut que je perde mon mari...

--Vous l'avez perdu, il ne vous aime pas.

--Eh bien! vous me le payerez cher! C'est un capital que j'exige, non
pas une rente. Les femmes de votre sorte peuvent changer d'avis.

--Quels sont les appointements?

--Six cents florins.

--Je vous en donne dix mille.

--Non, cela ne suffit pas. Je veux vivre dans l'aisance, si je suis
malheureuse.

Warwara fron�a le sourcil.

--Mon mari vaut bien trente mille florins.

--Oh! il est sans prix, dit la baronne; mais je ne vous donnerai pas
plus de quinze mille florins.

--Vingt mille!

--Pour vous prouver que je ne suis pas avare, dix-huit mille, pas un
florin de plus!

La lutte dura longtemps.

--Je garde mon mari, en ce cas, dit Th�ofie.

--Comment vous y prendrez-vous?

--Je ferai valoir mes droits d'�pouse. La loi me donnera raison.

--Va donc pour vingt mille florins!

Warwara sortit de sa poche un acte tout r�dig� o� la somme seule �tait
en blanc.

--Il me faut votre signature.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sat 20th Dec 2025, 3:58