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Page 19
--Cet homme a des droits que je suis tout pr�t � respecter, riposta
Maryan, d�senchant� une fois de plus.
--Taisez-vous, interrompit Warwara, je ne veux pas chez moi de scandale;
mais je vous jure de le cong�dier de la bonne mani�re. Faites-nous
seulement une mine moins tragique et vous verrez!
Sur ces entrefaites une alli�e pr�cieuse vint au secours de Warwara. Ce
fut Th�ofie, la femme de Maryan, bonne personne d'un esprit born� et de
sentiments assez vulgaires. Les longues visites que son mari faisait �
Separowze et dont elle ne pouvait manquer d'�tre instruite, excit�rent
sa jalousie. Au lieu d'avoir recours pour le retenir � des artifices
ing�nieux, elle s'emporta, elle le tourmenta par ses pri�res, ses
reproches, ses larmes, ses attaques de nerfs, ses menaces, ses injures;
elle ouvrit les lettres qu'il recevait de Warwara, elle le suivit �
Separowze, le fit appeler par les valets, entama une sc�ne de violence,
puis lorsqu'elle le vit en col�re, tomba soudain � genoux, jurant,
les mains lev�es au ciel, que personne ne pouvait l'aimer comme elle
l'aimait. Tout cela n'�tait pas fait pour rallumer un amour �teint. Au
lieu de ramener son mari, la pauvre femme le poussa dans les filets
de sa rivale, comme si elle e�t �t� complice de cette derni�re. Une
brouille compl�te avec Lindenthal acheva d'assurer l'ascendant de
Warwara sur Maryan Janowski.
Le magnifique gentilhomme arriva un jour chez sa ma�tresse tr�s-rouge et
tr�s-embarrass�; apr�s de longs pr�ambules, il demanda timidement � la
baronne de lui pr�ter un peu d'argent.
Warwara se mit � jouer avec les franges du sofa o� elle �tait assise,
comme si elle e�t r�fl�chi.
--Pr�ter de l'argent � ses amis est le moyen le plus s�r de perdre leur
affection. Vous m'�tes encore trop cher, Albin, je me garderai de vous
pr�ter une obole.
--Mais, Warwara, puisqu'il faut vous le dire, je suis ruin� ou bien pr�s
de l'�tre, et si mes amis m'abandonnent...
--Je vous remercie de votre franchise, interrompit froidement la
baronne; si vous en �tes l�, il serait inutile d'essayer de vous sauver
et je risquerais en outre d'�tre entra�n�e dans votre malheur.
--Vous oubliez, fit observer Lindenthal avec amertume, que tout ce que
je poss�dais a �t� � vous bien longtemps!
--Il est indigne d'un homme d'honneur de me le rappeler, dit Warwara,
avec une superbe explosion de courroux; apr�s ce reproche, monsieur, je
ne puis plus vous revoir.
Elle lui montrait la porte. Lindenthal sortit en chancelant:
--Soit, dit-il, je n'ai qu'� mourir.
--Vous ne pouvez rien faire de mieux, r�pliqua la baronne avec une
sombre ironie; n'avez-vous plus de pistolets? Je vous en pr�terai un, je
vous donnerai m�me de la poudre et des balles. Vous voyez que je sais
rendre service, quoi que vous en disiez.
Le malheureux la quitta tout � fait an�anti; il ne s'est pas tu�
cependant, que je sache.
Peu de temps apr�s cette rupture, madame Gondola rendit l'�me,
humblement, sans bruit, comme elle avait v�cu, dans la maison de son
opulente fille. Warwara surmonta cette fois l'horreur qu'elle avait
des impressions d�sagr�ables; elle vint sur le seuil de la chambre o�
agonisait la vieille dame, lui demander s'il y avait quelque chose
qu'elle souhait�t, puis battit en retraite, satisfaite d'elle-m�me.
Comme il lui fallait une complaisante, une subalterne de confiance �
laquelle elle p�t livrer quelquefois ses secrets et une partie de
ses int�r�ts, elle rempla�a vite sa m�re par une certaine Hermine,
cam�riste, brune piquante, vraie beaut� boh�mienne, r�solue en outre
et adroite, qui se promit de dominer promptement sa ma�tresse. Warwara
sentait en elle un esprit sup�rieur et lui demandait son avis pour
toutes choses, sauf pour ce qui concernait Maryan. Sur ce point elle
avait un projet arr�t�, projet inou�, qui para�tra incroyable �
quiconque ignore nos moeurs galliciennes.
Peut-�tre n'ai-je pas fait bien conna�tre jusqu'ici la femme de Maryan:
la sc�ne qui va suivre suffira cependant � donner une juste id�e de son
caract�re. Warwara, profitant de l'heure o� le greffier �tait � son
bureau, fit arr�ter son carrosse devant le pauvre logement des Janowski.
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