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Page 111
--Veux-tu savoir pourquoi j'ai ri? demanda la jeune comtesse en
s'arr�tant tout � coup. Je me disais que c'�tait grand dommage que je ne
fusse pas sultane. Voudrais-tu �tre mon esclave?
Z�non se mit � genoux.
--Je le suis d�s � pr�sent, dit-il, et je t'implore avec les paroles du
po�te: �Ne l�che jamais la cha�ne qui me retient captif,--ce serait,
h�las! le pire des ch�timents,--car pour moi tu es dieu, et l'univers,
et la libert�.--Mets plut�t ton pied sur le cou de ton esclave...� Ma
ma�tresse! ma ch�re ma�tresse! ajouta Z�non en courbant la t�te jusqu'�
terre.
--Mais la sultane n'avait pas comme moi de grosses bottes, dit Marie en
riant et rougissant � la fois.
Cependant elle posa le bout de son petit pied sur la nuque du jeune
homme en disant:
--Es-tu satisfait?
--Je suis heureux, r�pondit Z�non.
--Eh bien! il est doux d'entendre cela de la bouche d'un vaillant de ta
sorte; reste � genoux pour que je te dise...
--Quoi donc, ma ma�tresse ador�e?
Cette fois, elle passa ses deux bras autour de son cou et reprit
gravement:
--Mon coeur est ouvert devant toi comme devant Dieu. Tu peux y lire que
je t'aime.
Leurs l�vres se touch�rent rapidement, et elle s'enfuit.
La nuit m�me, Z�non fut r�veill� en sursaut par Mordica�, qui lui
annon�a que son p�re venait d'arriver et qu'il l'attendait dehors.
Apr�s les premi�res effusions de joie:
--O� est celle que tu as choisie? demanda Pan Mirolawski. Mordica�
pr�tend tout ignorer. Tu veux me donner pour bru une paysanne, sans
doute? Eh bien! mon fils, pourvu qu'elle t'aime seulement et qu'elle ait
de l'honneur...
--Elle a de l'honneur autant que femme au monde, interrompit Z�non,
quoique ce soit une grande dame, la fille du riche comte Dolkonski, et
elle m'aime, quoiqu'elle me prenne pour un paysan.
--Noble cr�ature! s'�cria Pan Mirolawski avec une de ces explosions
d'enthousiasme juv�nile qui �taient le charme de son caract�re faible et
l�ger. Demain, je veux la demander en ton nom...
--Gardez-vous-en bien! r�pliqua Z�non. J'ai un autre projet, un projet
que vous m'aiderez � r�aliser. Tout ce qu'il faut pour le moment, c'est
que vous p�n�triez dans le ch�teau et que vous fassiez parvenir en
secret � Marie-Casimire une lettre de moi. Dans cette lettre, je lui
demanderai de fuir avec Paschal le paysan. Et ainsi je serai s�r qu'elle
m'aime de l'amour absolument d�sint�ress� que j'ai besoin de rencontrer
chez ma femme, chez la compagne de ma destin�e, entendez-vous?
Le projet parut charmant � Pan Mirolawski, toujours pr�t aux aventures.
Le lendemain, il arriva officiellement au ch�teau, y re�ut l'hospitalit�
la plus affable et fut invit� � d�ner. En apercevant la bien-aim�e de
Z�non, ses yeux se remplirent de larmes. Il s'approcha d'elle et la
baisa au front. Le comte Dolkonski trouva cela bien sentimental; mais
Marie-Casimire, attendrie, fl�chit le genou devant ce vieillard na�f qui
l'embrassait paternellement, et lui demanda de la b�nir: ce que fit Pan
Mirolawski, ses deux mains appuy�es sur ce beau front.
Lorsque Marie-Casimire, � la fin du d�ner, remonta dans sa chambre, elle
trouva dans la poche de sa kazaba�ka une lettre que le p�re de Z�non lui
avait adroitement gliss�e sans qu'elle s'en dout�t. Le coeur palpitant,
elle lut:
�Ma ch�re ma�tresse, si vous m'aimez, partez avec moi cette nuit. Tout
est dispos� pour notre fuite. Faites seulement un signe favorable �
votre esclave.�
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