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Page 26
�Ce n'est rien�, dit-elle en courant � la porte.
Cependant, avant d'ouvrir, elle demanda qui frappait. Une voix
douce r�pondit:
�C'est moi.�
Aussit�t la barre de bois plac�e en travers de la porte fut
enlev�e, et Colomba reparut dans la salle � manger suivie d'une
petite fille de dix ans � peu pr�s, pieds nus, en haillons, la
t�te couverte d'un mauvais mouchoir, de dessous lequel
s'�chappaient de longues m�ches de cheveux noirs comme l'aile d'un
corbeau. L'enfant �tait maigre, p�le, la peau br�l�e par le
soleil; mais dans ses yeux brillait le feu de l'intelligence. En
voyant Orso, elle s'arr�ta timidement et lui fit une r�v�rence �
la paysanne; puis elle parla bas � Colomba, et lui mit entre les
mains un faisan nouvellement tu�.
�Merci, Chili, dit Colomba. Remercie ton oncle. Il se porte bien?
-- Fort bien, mademoiselle, � vous servir. Je n'ai pu venir plus
t�t parce qu'il a bien tard�. Je suis rest�e trois heures dans le
maquis � l'attendre.
-- Et tu n'as pas soup�?
-- Dame! non, mademoiselle, je n'ai pas eu le temps.
-- On va te donner � souper. Ton oncle a-t-il du pain encore?
-- Peu, mademoiselle; mais c'est de la poudre surtout qui lui
manque. Voil� les ch�taignes venues, et maintenant il n'a plus
besoin que de poudre.
-- Je vais te donner un pain pour lui et de la poudre. Dis-lui
qu'il la m�nage, elle est ch�re.
-- Colomba, dit Orso, en fran�ais, � qui donc fais-tu ainsi la
charit�?
-- � un pauvre bandit de ce village, r�pondit Colomba dans la m�me
langue. Cette petite est sa ni�ce.
-- Il me semble que tu pourrais mieux placer tes dons. Pourquoi
envoyer de la poudre � un coquin qui s'en servira pour commettre
des crimes? Sans cette d�plorable faiblesse que tout le monde
para�t avoir pour les bandits, il y a longtemps qu'ils auraient
disparu de la Corse.
-- Les plus m�chants de notre pays ne sont pas ceux qui sont � la
campagne.[13]
-- Donne-leur du pain si tu veux, on n'en doit refuser � personne;
mais je n'entends pas qu'on leur fournisse des munitions.
-- Mon fr�re, dit Colomba d'un ton grave, vous �tes le ma�tre ici,
et tout vous appartient dans cette maison; mais je vous en
pr�viens, je donnerai mon mezzaro � cette petite fille pour
qu'elle le vende, plut�t que de refuser de la poudre � un bandit.
Lui refuser de la poudre! mais autant vaut le livrer aux
gendarmes. Quelle protection a-t-il contre eux, sinon ses
cartouches?�
La petite fille cependant d�vorait avec avidit� un morceau de
pain, et regardait attentivement tour � tour Colomba et son fr�re,
cherchant � comprendre dans leurs yeux le sens de ce qu'ils
disaient.
�Et qu'a-t-il fait enfin ton bandit? Pour quel crime s'est-il jet�
dans le maquis?
-- Brandolaccio n'a point commis de crime, s'�cria Colomba. Il a
tu� Giovan Opizzo, qui avait assassin� son p�re pendant que lui
�tait � l'arm�e.�
Orso d�tourna la t�te, prit la lampe, et, sans r�pondre, monta
dans sa chambre. Alors Colomba donna poudre et provisions �
l'enfant, et la reconduisit jusqu'� la porte en lui r�p�tant:
�Surtout que ton oncle veille bien sur Orso!�
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