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Page 11
-- Vous �tes, assur�ment, bien perspicace, miss Nevil; et, si vous
voyez quelque esprit dans ce qu'il vient de dire, il faut
assur�ment que vous l'y ayez mis.
-- C'est une phrase du marquis de Mascarille, monsieur della
Rebbia, je crois; mais..., voulez-vous que je vous donne une
preuve de ma p�n�tration? Je suis un peu sorci�re, et je sais ce
que pensent les gens que j'ai vus deux fois.
-- Mon Dieu, vous m'effrayez. Si vous saviez lire dans ma pens�e,
je ne sais si je devrais en �tre content ou afflig�...
-- Monsieur della Rebbia, continua miss Lydia en rougissant, nous
ne nous connaissons que depuis quelques jours; mais en mer, et
dans les pays barbares, -- vous m'excuserez, je l'esp�re, ... --
dans les pays barbares, on devient ami plus vite que dans le
monde... Ainsi ne vous �tonnez pas si je vous parle en amie de
choses un peu bien intimes, et dont peut-�tre un �tranger ne
devrait pas se m�ler.
-- Oh! ne dites pas ce mot-l�, Miss Nevil; l'autre me plaisait
bien mieux.
-- Eh bien, monsieur, je dois vous dire que, sans avoir cherch� �
savoir vos secrets, je me trouve les avoir appris en partie, et il
y en a qui m'affligent. Je sais, monsieur, le malheur qui a frapp�
votre famille; on m'a beaucoup parl� du caract�re vindicatif de
vos compatriotes et de leur mani�re de se venger... N'est-ce pas �
cela que le pr�fet faisait allusion?
-- Miss Lydia peut-elle penser!...�
Et Orso devint p�le comme la mort.
�Non, monsieur della Rebbia, dit-elle en l'interrompant; je sais
que vous �tes un gentleman plein d'honneur. Vous m'avez dit vous-
m�me qu'il n'y avait plus dans votre pays que les gens du peuple
qui connussent la vendette... qu'il vous pla�t d'appeler une forme
de duel...
-- Me croiriez-vous donc capable de devenir jamais un assassin?
-- Puisque je vous parle de cela, monsieur Orso, vous devez bien
voir que je ne doute pas de vous, et si je vous ai parl�,
poursuivit-elle en baissant les yeux, c'est que j'ai compris que
de retour dans votre pays, entour� peut-�tre de pr�jug�s barbares,
vous seriez bien aise de savoir qu'il y a quelqu'un qui vous
estime pour votre courage � leur r�sister. -- Allons, dit-elle en
se levant, ne parlons plus de ces vilaines choses-l�: elles me
font mal � la t�te et d'ailleurs il est bien tard. Vous ne m'en
voulez pas? Bonsoir, � l'anglaise.�
Et elle lui tendit la main. Orso la pressa d'un air grave et
p�n�tr�.
�Mademoiselle, dit-il, savez-vous qu'il y a des moments o�
l'instinct du pays se r�veille en moi? Quelquefois, lorsque je
songe � mon pauvre p�re, ... alors d'affreuses id�es m'obs�dent.
Gr�ce � vous, j'en suis � jamais d�livr�. Merci, merci!�
Il allait poursuivre; mais miss Lydia fit tomber une cuiller �
th�, et le bruit r�veilla le colonel.
�Della Rebbia, demain � cinq heures en chasse! Soyez exact.
-- Oui, mon colonel.�
V
Le lendemain, un peu avant le retour des chasseurs, Miss Nevil,
revenant d'une promenade au bord de la mer, regagnait l'auberge
avec sa femme de chambre, lorsqu'elle remarqua une jeune femme
v�tue de noir, mont�e sur un cheval de petite taille, mais
vigoureux, qui entrait dans la ville. Elle �tait suivie d'une
esp�ce de paysan, � cheval aussi, en veste de drap brun trou�e aux
coudes, une gourde en bandouli�re, un pistolet pendant � la
ceinture; � la main, un fusil, dont la crosse reposait dans une
poche de cuir attach�e � l'ar�on de la selle; bref, en costume
complet de brigand de m�lodrame ou de bourgeois corse en voyage.
La beaut� remarquable de la femme attira d'abord l'attention de
miss Nevil. Elle paraissait avoir une vingtaine d'ann�es. Elle
�tait grande, blanche, les yeux bleu fonc�, la bouche rose, les
dents comme de l'�mail. Dans son expression on lisait � la fois
l'orgueil, l'inqui�tude et la tristesse. Sur la t�te, elle portait
ce voile de soie noire nomm� mezzaro, que les G�nois ont introduit
en Corse, et qui sied si bien aux femmes. De longues nattes de
cheveux ch�tains lui formaient comme un turban autour de la t�te.
Son costume �tait propre, mais de la plus grande simplicit�.
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