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Page 10
�Je ne vous pr�sente pas monsieur della Rebbia, dit-il, car vous
le connaissez sans doute?
-- Monsieur est le fils du colonel della Rebbia? demanda le pr�fet
d'un air l�g�rement embarrass�.
-- Oui, monsieur, r�pondit Orso.
-- J'ai eu l'honneur de conna�tre monsieur votre p�re.�
Les lieux communs de conversation s'�puis�rent bient�t. Malgr�
lui, le colonel b�illait assez fr�quemment; en sa qualit� de
lib�ral, Orso ne voulait point parler � un satellite du pouvoir;
miss Lydia soutenait seule la conversation. De son c�t�, le pr�fet
ne la laissait pas languir, et il �tait �vident qu'il avait un vif
plaisir � parler de Paris et du monde � une femme qui connaissait
toutes les notabilit�s de la soci�t� europ�enne. De temps en
temps, et tout en parlant, il observait Orso avec une curiosit�
singuli�re.
�C'est sur le continent que vous avez connu monsieur della
Rebbia?� demanda-t-il � miss Lydia.
Miss Lydia r�pondit avec quelque embarras qu'elle avait fait sa
connaissance sur le navire qui les avait amen�s en Corse.
�C'est un jeune homme tr�s comme il faut, dit le pr�fet � mi-voix.
Et vous a-t-il dit, continua-t-il encore plus bas, dans quelle
intention il revient en Corse?�
Miss Lydia prit son air majestueux:
�Je ne le lui ai point demand�, dit-elle; vous pouvez
l'interroger.�
Le pr�fet garda le silence; mais, un moment apr�s, entendant Orso
adresser au colonel quelques mots en anglais:
�Vous avez beaucoup voyag�, monsieur, dit-il, � ce qu'il para�t.
Vous devez avoir oubli� la Corse... et ses coutumes.
-- Il est vrai, j'�tais bien jeune quand je l'ai quitt�e.
-- Vous appartenez toujours � l'arm�e?
-- Je suis en demi-solde, monsieur.
-- Vous avez �t� trop longtemps dans l'arm�e fran�aise, pour ne
pas devenir tout � fait Fran�ais, je n'en doute pas, monsieur.�
Il pronon�a ces derniers mots avec une emphase marqu�e.
Ce n'est pas flatter prodigieusement les Corses, que leur rappeler
qu'ils appartiennent � la grande nation. Ils veulent �tre un
peuple � part, et cette pr�tention, ils la justifient assez bien
pour qu'on la leur accorde. Orso, un peu piqu�, r�pliqua: �Pensez-
vous, monsieur le pr�fet, qu'un Corse, pour �tre homme d'honneur,
ait besoin de servir dans l'arm�e fran�aise?
-- Non, certes, dit le pr�fet, ce n'est nullement ma pens�e: je
parle seulement de certaines coutumes de ce pays-ci, dont
quelques-unes ne sont pas telles qu'un administrateur voudrait les
voir.�
Il appuya sur ce mot coutumes, et prit l'expression la plus grave
que sa figure comportait. Bient�t apr�s, il se leva et sortit,
emportant la promesse que miss Lydia irait voir sa femme � la
pr�fecture.
Quand il fut parti: �Il fallait, dit miss Lydia, que j'allasse en
Corse pour apprendre ce que c'est qu'un pr�fet. Celui-ci me para�t
assez aimable.
-- Pour moi, dit Orso, je n'en saurais dire autant, et je le
trouve bien singulier avec son air emphatique et myst�rieux.�
Le colonel �tait plus qu'assoupi; miss Lydia jeta un coup d'oeil
de son c�t�, et baissant la voix: �Et moi, je trouve, dit-elle,
qu'il n'est pas si myst�rieux que vous le pr�tendez, car je crois
l'avoir compris.
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