Les conteurs à la ronde by Charles Dickens


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Page 7


II -- L'HISTOIRE DE L'ENFANT.

Il y avait une fois un voyageur, il y a de cela bien des ann�es,
et le voyageur partit pour un voyage. C'�tait un voyage magique,
qui devait sembler tr�s long lorsqu'il le commen�a et tr�s court
lorsqu'il eut fait la moiti� du chemin.

Pendant quelque temps il voyagea le long d'un sentier assez
sombre, sans rien rencontrer, jusqu'� ce qu'enfin il aper�t un
joli petit enfant; le voyageur demanda � l'enfant: �Que fais-tu
ici?� Et l'enfant r�pondit: �Je suis toujours � jouer, viens jouer
avec moi.�

Le voyageur joua avec cet enfant toute la journ�e, et ils men�rent
joyeuse vie tous les deux. Le ciel �tait si bleu, le soleil �tait
si brillant, l'eau �tait si �tincelante, les feuilles �taient si
vertes, les fleurs �taient si fra�ches, ils entendirent chanter
tant d'oiseaux et virent tant de papillons, que tout leur
paraissait superbe. C'�tait la saison du printemps. Quand il
pleuvait, ils aimaient � regarder tomber les gouttes de la pluie
et � respirer les odeurs des plantes. Quand il ventait, c'�tait
charmant d'�couter le vent et d'imaginer qu'il se parlait � lui-
m�me ou � ceux qui pouvaient le comprendre. D'o� vient-il ainsi?
se demandaient le voyageur et l'enfant, tandis qu'il sifflait,
hurlait, poussait les nuages devant lui, courbait les arbres,
tourbillonnait dans les chemin�es, �branlait la maison et
soulevait les vagues d'une mer furieuse. Mais neigeait-il? encore
mieux, car ils n'aimaient rien tant que de regarder descendre les
flocons de neige semblables au duvet qui se d�tacherait de la
poitrine d'une myriade d'oiseaux blancs, et quel plaisir de voir
cette belle neige s'�paissir sur la terre, puis d'�couter le
silence sur les routes et les sentiers de la campagne!

Ils avaient en abondance les plus beaux joujoux du monde et les
plus admirables livres d'images, des livres qui �taient remplis de
cimeterres, de babouches et de turbans, de nains, de g�nies et de
f�es, de Barbes-Bleues, de f�ves merveilleuses, de tr�sors, de
cavernes et de for�ts, de Valentins et d'Orsons... toutes choses
nouvelles et bien vraies!

Mais un jour, tout-�-coup, le voyageur perdit l'enfant. Il
l'appela, l'appela encore, et il n'obtint aucune r�ponse. Alors il
reprit sa route et chemina quelque temps sans rien rencontrer,
jusqu'� ce qu'enfin il aper�t un beau jeune gar�on; � ce jeune
gar�on le voyageur demanda: �Que fais-tu l�?� Et le jeune gar�on
lui r�pondit: �Je suis toujours � apprendre. Viens apprendre avec
moi.�

Le voyageur apprit, avec ce jeune gar�on, ce qu'�taient Jupiter et
Junon, les Grecs et les Romains, d'autres choses encore et plus
que je n'en pourrais dire, ni lui non plus, car il en eut bient�t
oubli� beaucoup. Mais ils n'apprenaient pas toujours, ils avaient
les jeux les plus amusants qu'on ait jamais jou�s, ils ramaient
sur la rivi�re en �t�, ils patinaient sur la glace en hiver. Ils
se promenaient � pied et ils se promenaient � cheval; ils jouaient
� la paume et � tous les jeux de balle, aux barres, au cheval
fondu, � saute-mouton, � plus de jeux que je n'en puis dire, et
personne n'�tait plus fort qu'eux � ces jeux-l�; ils avaient aussi
des cong�s et des vacances, des g�teaux du jour des Rois, des bals
o� ils dansaient jusqu'� minuit, et de vrais th��tres o� ils
voyaient de vrais palais en vrai or et en vrai argent sortir de la
terre; bref ils y voyaient tous les prodiges du monde en quelques
heures. Quant � des amis, ils avaient de si tendres amis et un si
grand nombre de ces amis que le temps me manque pour les compter.
Ils �taient tous jeunes comme le jeune gar�on et se promettaient
de ne jamais rester �trangers l'un � l'autre pendant tout le reste
de la vie.

Cependant, un jour, au milieu de tous ces plaisirs, le voyageur
perdit le jeune gar�on, comme il avait perdu l'enfant, et apr�s
l'avoir appel� en vain, il poursuivit son voyage. Il chemina
pendant un peu de temps sans rien rencontrer, jusqu'� ce qu'enfin
il v�t un jeune homme. Il demanda donc au jeune homme: �Que
faites-vous ici?� Et le jeune homme r�pondit: �Je suis toujours �
faire l'amour. Viens faire l'amour avec moi.�

Le voyageur alla avec ce jeune homme, et ils s'en furent aupr�s
d'une des plus jolies filles qu'on ait jamais vues, juste comme
Fanny, l� dans le coin, -- elle avait les yeux comme Fanny, des
cheveux comme Fanny, des fossettes aux joues comme Fanny, et elle
riait et rougissait juste comme Fanny pendant que je parle d'elle.
Alors le jeune homme devint tout de suite amoureux, -- juste comme
quelqu'un que je ne veux pas nommer, la premi�re fois qu'il vint
ici, devint amoureux de Fanny. Eh bien! il �tait taquin�
quelquefois, juste comme quelqu'un �tait taquin� par Fanny; ils se
querellaient quelquefois, juste comme quelqu'un et Fanny; puis ils
se raccommodaient, allaient chuchoter dans les coins, s'�crivaient
des lettres toute la journ�e, se disaient malheureux quand ils
�taient loin l'un de l'autre, se cherchaient sans cesse en
pr�tendant ne pas se chercher. No�l vint, ils furent fianc�s,
s'assirent l'un � c�t� de l'autre aupr�s du feu, et ils devaient
bient�t se marier... exactement comme quelqu'un que je ne veux pas
nommer et Fanny.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 9th Nov 2025, 22:06