Les conteurs à la ronde by Charles Dickens


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Page 6

-- Afin de pr�venir cela, Michel, dit John Spatter, pour rendre la
chose � peu pr�s impossible, il doit y avoir une enti�re franchise
entre nous; nous ne devons rien nous dissimuler l'un � l'autre,
nous ne devons avoir qu'un seul et m�me int�r�t.

-- Mon cher John Spatter, je vous assure que c'est l� pr�cis�ment
comme je l'entends.

-- Et quand vous serez trop facile, poursuivit John, dont les yeux
s'anim�rent de la divine flamme de l'amiti�, il faut que vous
m'autorisiez � faire en sorte que personne ne prenne avantage de
ce d�faut de votre caract�re; vous ne devez pas exiger que je le
flatte et le favorise, n'est-ce pas?...

-- Mon cher John Spatter, interrompis-je, je suis loin d'exiger
cela. Je veux, au contraire, que vous m'aidiez � le corriger.

-- C'est bien l� mon intention.

-- Nous sommes d'accord, m'�criai-je, nous avons tous les deux le
m�me but devant nous, nous y marchons ensemble, nous cherchons �
l'atteindre honorablement; m�mes vues, un seul et m�me int�r�t;
nous sommes deux amis confiants l'un dans l'autre, notre
association ne peut donc qu'�tre heureuse.

-- J'en suis assur�, reprit John Spatter, et nous nous secou�mes
la main tr�s affectueusement.�

J'emmenai John � mon ch�teau, et nous y pass�mes une journ�e de
bonheur. Notre association prosp�ra. Mon ami suppl�a � tout ce qui
me manquait, comme je l'avais bien pr�vu; il m'aida � me corriger
en m'aidant � faire fortune, et montra ainsi largement sa
reconnaissance de ce que j'avais moi-m�me fait pour lui en
l'associant � moi au lieu de le laisser mon commis.

Je ne suis pas cependant tr�s riche, car je n'ai jamais eu
l'ambition de le devenir, dit le parent pauvre en jetant un coup
d'oeil sur le feu et se frottant les mains; mais j'en ai assez. Je
suis au-dessus de tous les besoins et de tous les soucis, gr�ce �
ma mod�ration. Mon ch�teau n'est pas un magnifique ch�teau; mais
il est tr�s confortable: l'air y est doux, on y go�te tous les
charmes du bien-�tre domestique.

Notre fille a�n�e, qui ressemble beaucoup � sa m�re, a �pous� le
fils a�n� de John Spatter. Nos deux familles sont doublement unies
par les liens de l'amiti� et de la parent�. Quelles soir�es
agr�ables que celles o�, �tant rassembl�s devant le m�me feu,
comme cela nous arrive souvent, nous nous entretenons, John et
moi, de notre jeunesse et du m�me int�r�t qui nous a toujours
attach�s l'un � l'autre!

Je ne sais pas r�ellement, dans mon ch�teau, ce que c'est que la
solitude. J'y vois toujours arriver quelques-uns de nos enfants et
de nos petits-enfants. D�licieuses sont ces voix enfantines, et
elles r�veillent un d�licieux �cho dans mon coeur. Ma tr�s ch�re
femme, toujours d�vou�e, toujours fid�le, toujours tendre,
toujours attentive et empress�e, est la principale b�n�diction de
ma maison, celle � qui je dois la source de toutes les autres.
Nous sommes une famille musicienne, et lorsque Christiana me voit
parfois un peu fatigu� ou pr�t � devenir triste, elle se glisse au
piano et me chante un air qui me charmait jadis, � l'�poque de nos
fian�ailles. J'ai la faiblesse de ne pouvoir entendre chanter cet
air par tout autre qu'elle. On le joua un soir au th��tre o�
j'avais conduit le petit Franck, et l'enfant me dit, tout surpris:
�Cousin Michel, de quels yeux ces larmes br�lantes sont elles
tomb�es sur ma main?�

Tel est mon ch�teau et telles sont les particularit�s r�elles de
ma vie. J'y am�ne quelquefois le petit Franck. Il est le bienvenu
de mes petits-enfants et ils jouent ensemble. � cette �poque de
l'ann�e, -- � No�l et au jour de l'An, -- je suis rarement hors de
mon ch�teau. Car les coutumes et les souvenirs de cette saison
semblent m'y retenir; les pr�ceptes de ces f�tes chr�tiennes
semblent me rappeler qu'il est bon d'�tre dans mon ch�teau.

Et ce, ch�teau est? -- observa une grande et bienveillante voix de
la famille. -- Oui, je vais vous le dire, r�pondit le parent
pauvre secouant la t�te et regardant le feu, -- mon Ch�teau est un
ch�teau en l'air[1]. John, notre estimable h�te, l'a devin�. Mon
ch�teau est dans l'air. J'ai fini, soyez indulgents pour mon
histoire.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 9th Nov 2025, 19:14