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Page 5
C'est encore une id�e erron�e que celle qu'on s'est faite de la
conduite de mon associ� � mon �gard. Il ne commen�a pas � me
traiter froidement, comme un pauvre imb�cile, lorsque mon oncle et
moi nous e�mes cette querelle si fatale. Il n'est pas vrai, non
plus, que, par la suite, il parvint graduellement � s'emparer de
notre maison de commerce et � m'�liminer; au contraire, il fut un
mod�le d'honneur et de probit�.
Voici comment les choses se pass�rent: Le jour o� mon oncle me
donna mon cong�, et m�me avant l'arriv�e de mes malles (qu'il
renvoya, port non pay�), je descendis au bureau que nous avions au
bord de la Tamise, et, l�, je racontai � John Spatter ce qui
venait d'avoir lieu. John ne me fit pas cette r�ponse que les
riches parents �taient des faits palpables, tandis que l'amour et
le sentiment n'�taient que clair de lune et fiction; non, il
m'adressa ces paroles:
-- Michel, nous avons �t� � l'�cole ensemble, j'avais le tact
d'obtenir de meilleures places que vous dans la classe, et de me
faire une r�putation de bon �colier.
-- Cela est vrai, John, r�pondis-je.
-- Quoique j'empruntasse vos livres et les perdisse, dit John;
quoique j'empruntasse l'argent de vos menus plaisirs et ne le
rendisse jamais; quoique je vous revendisse mes couteaux et mes
canifs �br�ch�s plus cher qu'ils ne m'avaient co�t� neufs; quoique
je vous fisse payer les carreaux de vitres que j'avais bris�s...
-- Tout cela ne vaut pas la peine qu'on en parle, John Spatter,
remarquai-je, mais tout cela est vrai.
-- Quand vous vous f�tes �tabli dans cette maison de commerce, qui
promet si bien de prosp�rer, poursuivit John, je vins me pr�senter
� vous apr�s avoir vainement parcouru toute la Cit� pour trouver
un emploi, et vous me f�tes votre commis.
-- Tout cela ne vaut pas la peine qu'on en parle, mon cher John
Spatter, r�p�tai-je; mais tout cela est encore vrai.�
John Spatter reprit sans �tre arr�t� par mon interruption: --
Puis, quand vous reconn�tes que j'avais une bonne t�te pour les
affaires et que j'�tais vraiment utile � votre maison, vous ne
voul�tes pas me laisser simplement votre commis, et bient�t vous
pens�tes n'�tre que juste en me faisant votre associ�.
-- � quoi bon rappeler encore ces circonstances, John Spatter?
m'�criai-je. J'appr�ciais, j'appr�cie toujours votre capacit�,
sup�rieure � la mienne.�
John, � ces mots, passa son bras sous le mien, comme il avait
coutume de le faire � l'�cole, et, les yeux tourn�s vers le
fleuve, nous p�mes, � travers les crois�es de notre comptoir en
forme de proue; remarquer deux navires qui voguaient de conserve
avec la mar�e, � peu pr�s comme nous descendions nous-m�mes
amicalement le fleuve de la vie. Nous f�mes mentalement, tous les
deux, la m�me comparaison en souriant, et John ajouta:
-- Mon ami, nous avons commenc� sous ces heureux auspices; qu'ils
nous accompagnent pendant tout la reste: du voyage, jusqu'�, ce
que le but commun soit atteint; marchons toujours d'accord, soyons
toujours francs l'un pour l'autre, et que cette explication
pr�vienne tout malentendu. Michel, vous �tes, trop facile. Vous,
n'�tes l'ennemi de personne que de vous m�me. Si j'allais-vous
faire cette r�putation f�cheuse parmi ceux avec qui nous
entretenons des relations d'affaires, en haussant les �paules, en
hochant la t�te avec un soupir, et si j'abusais de votre confiance
avec moi...
-- Mais vous n'en abuserez jamais, John jamais...
-- Jamais, sans doute, Michel, mon ami; mais je fais une
supposition... Si j'abusais de votre confiance en cachant ceci, en
mettant cela au grand jour, et puis en pla�ant ceci dans un jour
douteux, je fortifierais ma position et j'affaiblirais la v�tre,
jusqu'� ce qu'enfin je me trouverais seul lanc� sur la voie de la
fortune et vous laisserais perdu sur quelque rive d�serte, loin,
bien loin derri�re moi.
-- C'est ce qui arriverait, en effet, John!
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