Les conteurs à la ronde by Charles Dickens


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Page 4

Il vida, comme d'habitude, sa jatte de lait, �vitant toujours de
la poser sur la table et la tenant sur ses genoux, comme pour me
montrer son aversion pour moi. Quand il eut fini, il �teignit la
chandelle, et nous f�mes �clair�s par la terne lueur de cette
froide matin�e de d�cembre.

-- Maintenant, monsieur Michel, dit-il, avant de nous s�parer, je
voudrais dire un mot, devant vous, � ces dames.

-- Comme vous voudrez, monsieur, repris je; mais vous vous trompez
vous-m�me et nous faites une cruelle injure, si vous supposez
qu'il y ait dans cet engagement r�ciproque d'autre sentiment que
l'amour le plus d�sint�ress� et le plus fid�le.

-- Mensonge!� r�pliqua-t-il, et ce mot fut sa seule r�ponse.

Il tombait une neige � moiti� fondue et une pluie � moiti� gel�e.
Nous nous rend�mes � la maison o� demeurait Christiana et sa m�re.
Mon oncle les connaissait. Elles �taient assises � la table du
d�jeuner et elles furent surprises de nous voir � cette heure.

-- Votre serviteur, madame, dit mon oncle � la m�re. Vous devinez
le motif de ma visite, je pr�sume, madame. J'apprends qu'il y a
dans cette maison tout un monde d'amour pur, d�sint�ress� et
fid�le. Je suis heureux de vous amener ce qu'il y manque pour
compl�ter le reste. Je vous am�ne votre gendre, madame... et �
vous votre mari, miss. Le fianc� est un �tranger pour moi; mais je
lui fais mon compliment de son excellente affaire.�

Il me lan�a, en partant, un ricanement cynique, et je ne le revis
plus.

C'est une compl�te erreur (poursuivit le parent pauvre) de
supposer de ma ch�re Christiana, c�dant � l'influence persuasive
de sa m�re, �pousa un homme riche qui passe souvent devant moi en
voiture et m'�clabousse... non, non... c'est moi qu'elle a �pous�.

Voici comment il se fit que nous nous mari�mes beaucoup plus t�t
que nous n'en avions le projet. J'avais pris un logement modeste,
je faisais des �conomies et je sp�culais dans l'avenir pour lui
offrir une honn�te et heureuse aisance, lorsqu'un jour elle me dit
avec un grand s�rieux:

-- Michel, je vous ai donn� mon coeur. J'ai d�clar� que je vous
aimais et je me suis engag�e � �tre votre femme. J'ai toujours �t�
� vous � travers les bonnes et les mauvaises chances, aussi
v�ritablement � vous que si nous nous �tions �pous�s le jour o�
nous �change�mes nos promesses. Je vous connais bien... Je sais
bien que si nous �tions s�par�s, si notre union �tait rompue tout-
�-coup, votre vie serait � jamais assombrie, et il vous resterait
� peine l'ombre de cette force que Dieu vous a donn�e pour
soutenir la lutte avec ce monde.

-- Que Dieu me vienne en aide, Christiana, r�pondis-je. Vous dites
la v�rit�.

-- Michel, dit-elle en mettant sa main dans la mienne avec la
candeur de son d�vouement virginal, ne vivons plus chacun de notre
c�t�. Je vous assure que je puis tr�s bien me contenter du peu que
vous avez, comme vous vous en contentez vous-m�me. Vous �tes
heureux, je veux �tre heureuse avec vous. Je vous parle du fond de
mon coeur. Ne travaillez plus seul, r�unissons nos efforts dans la
lutte. Mon cher Michel, ce n'est pas bien � moi de vous cacher ce
dont vous n'avez aucun soup�on, ce qui fait le malheur de ma vie.
Ma m�re... sans consid�rer que ce que vous avez perdu vous l'avez
perdu pour moi et parce que vous avez cru � mon affection... ma
m�re veut que je fasse un riche mariage et elle ne craint pas de
m'en proposer un qui me rendrait mis�rable. Je ne puis souffrir
cela, car le souffrir ce serait manquer � la foi que je vous ai
donn�e. Je pr�f�re partager votre travail de tous les jours,
plut�t que d'aspirer � une brillante fortune. Je n'ai pas besoin
d'une meilleure maison que celle que vous pouvez m'offrir. Je sais
que vous travaillerez avec un double courage et une plus douce
esp�rance, si je suis tout enti�re � vous... que ce soit donc
quand vous voudrez.�

Je fus, en effet, dans le ravissement ce jour-l�; nous nous
mari�mes peu de temps apr�s, et je conduisis ma femme sous mon
heureux toit. Ce fut le commencement de la belle r�sidence dont je
vous ai parl�; le ch�teau o� nous avons, depuis lors, toujours
v�cu ensemble, date de cette �poque. Tous nos enfants y sont n�s.
Notre premier enfant fut une petite fille, aujourd'hui mari�e, et
que nous nomm�mes Christiana comme sa m�re. Son fils ressemble
tellement au petit Franck, que j'ai peine � les distinguer l'un de
l'autre.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sat 6th Sep 2025, 21:47