Les conteurs à la ronde by Charles Dickens


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Page 2

Le petit Frank et moi nous allons faire le tour de la colonne
monumentale de la Cit�, -- il aime beaucoup cette colonne -- nous
allons sur les ponts, nous allons partout o� l'on peut aller sans
payer.

Deux fois, au jour anniversaire de ma naissance, nous avons fait
un petit d�ner avec du boeuf � la mode, pour aller ensuite au
spectacle � moiti� prix, et cette partie nous a vivement
int�ress�s.

Je me promenais un jour avec Frank dans Lombard-Street, que nous
visitons souvent parce que je lui ai racont� que c'est une rue qui
contient de grandes richesses, -- et il aime beaucoup Lombard-
Street. Un passant m'arr�te et me dit: �Monsieur, votre jeune fils
a laiss� tomber son gant.� Excusez-moi de vous faire part d'une
circonstance si triviale...; je sentis mon coeur vivement �mu en
entendant ainsi, par hasard, appeler l'enfant mon fils; et les
larmes m'en vinrent aux yeux.

Lorsque l'on enverra Frank en pension � quelques lieues de
Londres, je ne saurai trop que devenir; mais je me propose d'aller
l'y voir une fois tous les mois et de passer avec lui un demi-
cong�. Ces jours-l�, les �coliers jouent sur la bruy�re; si on
m'objectait que mes visites d�rangent les �tudes de l'enfant je
pourrai toujours le regarder de loin, pendant la r�cr�ation, sans
qu'il m'aper�oive, et je retournerai le soir ici. Sa m�re est
d'une famille qui a un certain rang aristocratique et elle
n'approuve pas, on m'en a pr�venu, que nous soyons trop souvent
ensemble. Je sais que je ne suis point d'une humeur � rendre le
caract�re de Frank moins timide et plus gai; mais je me persuade
qu'il me regretterait quelquefois si nous �tions tout-�-fait
s�par�s.

Lorsque je mourrai dans ma chambre de Clapham-Road, je ne
laisserai pas grand'chose en ce monde, d'o� je n'emporterai pas
grand'chose non plus; cependant je me trouve poss�der la miniature
d'un enfant � l'air radieux, aux cheveux fris�s, avec chemise �
collerette ouverte, que ma m�re disait �tre mon portrait, mais que
j'ai peine � croire avoir �t� jamais ressemblant. Cette miniature
ne se vendrait pas cher et je prierai qu'elle soit donn�e � Frank.
J'ai �crit d'avance une petite lettre � mon enfant ch�ri pour lui
�tre remise en m�me temps: je lui exprime l� combien cela me fait
de peine de le quitter, quoique forc� d'avouer que je ne sais trop
pourquoi je resterais en ce bas monde. Je lui donne quelques
courts avis afin de le mettre en garde contre les cons�quences
d'un caract�re, qui fait qu'on n'est l'ennemi de personne que de
soi-m�me, et je m'efforce de le consoler d'une s�paration... qui
l'affligera, j'en suis s�r... en lui prouvant que j'�tais ici de
trop pour tous, except� pour lui, et que, n'ayant pas su comment
trouver ma place dans cette grande foule, mieux vaut pour moi en
�tre dehors: telle est l'impression g�n�rale relativement � moi,
dit le parent pauvre en �levant un peu plus la parole, apr�s avoir
touss� pour s'�claircir la voix. -- Eh bien, cette impression
n'est pas exacte, et c'est afin de vous la d�montrer que je vais
vous raconter ma v�ritable histoire et les habitudes de ma vie
qu'on croit conna�tre et qu'on ne conna�t pas. Ainsi d'abord, on
suppose que je demeure dans une chambre � Clapham-Road.
Comparativement parlant, j'y suis tr�s rarement. La plupart du
temps je r�side, -- j'�prouve quelque pudeur � prononcer le mot,
tant ce mot semble pr�tentieux... je r�side dans un ch�teau. Je ne
veux pas dire que ce soit un ch�teau baronnial, mais ce n'en est
pas moins un �difice, connu de tous sous le nom de CH�TEAU. L�, je
conserve le texte de la v�ritable histoire de ma vie et la voici:

J'avais vingt-cinq ans. Je venais de prendre pour associ� John
Spatter, qui avait �t� mon commis, et j'habitais encore dans la
maison de mon oncle Chill, dont j'attendais une grande fortune,
lorsque je demandai Christiana en mariage. J'aimais Christiana
depuis longtemps; elle �tait d'une rare beaut� attrayante sous
tous les rapports. Je me d�fiais bien un peu de la veuve, sa m�re,
qui �tait d'un caract�re intrigant et tr�s int�ress�; mais je
tachais d'avoir d'elle la meilleure opinion possible � cause de
Christiana. Je n'avais jamais aim� que Christiana et, d�s
l'enfance, elle avait �t� pour moi l'univers tout entier, que dis-
je? plus encore.

Christiana m'accepta pour son pr�tendu avec le consentement de sa
m�re, et je me crus le plus heureux des mortels. Je vivais assez
durement chez mon oncle Chill, fort � l'�troit et fort triste dans
une chambre nue, esp�ce de grenier sous les combles; aussi froide
qu'aucune chambre de donjon dans les vieilles forteresses du Nord.
Mais, poss�dant l'amour de Christiana, je n'avais plus besoin de
rien sur la terre. Je n'aurais pas chang� mon sort contre celui
d'aucun �tre humain.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sat 28th Dec 2024, 6:50