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Page 19
L'hiver fut tr�s froid. Au milieu d'octobre, les gel�es
commenc�rent et dur�rent bien des semaines. Je me rappelle qu'un
jour, � d�ner, miss Furnivall, levant ses yeux tristes, et
appesantis, dit �, mistress Stark: �J'ai peur que nous n'ayons un
terrible hiver! Le ton dont elle disait ces paroles semblait leur
donner un sens myst�rieux. Mistress Stark fit semblant de ne pas
entendre et parla tr�s haut de toute autre chose. Ma petite lady
et moi, nous nous inqui�tions peu de la gel�e et m�me pas du tout.
Pourvu qu'il f�t sec, nous grimpions les pentes escarp�es,
derri�re la maison; nous montions dans les _Fells_ qui �taient
assez tristes et assez nus, et l� nous faisions assaut de vitesse
dans l'air frais et vif. Un jour nous redescend�mes par un nouveau
sentier qui nous mena au-del� des deux vieux houx noueux, situ�s �
moiti� environ de la descente, du c�t� oriental du manoir. Les
jours raccourcissaient � vue d'oeil et le vieux lord, si c'�tait
lui, jouait d'une mani�re de plus en plus lugubre et temp�tueuse
sur le grand orgue. Un dimanche apr�s-midi, ce devait �tre vers la
fin de novembre, je priai Doroth�e de se charger de ma petite
lady, lorsqu'elle sortirait du salon, apr�s le somme habituel de
miss Furnivall; car il faisait trop froid pour la mener avec moi �
l'�glise o� je devais pourtant aller. Doroth�e me promit de grand
coeur ce que je lui demandais. Elle aimait tant l'enfant que je
pouvais �tre tranquille. Nous nous m�mes donc en chemin sans
tarder, Bessy et moi. Un ciel lourd et noir couvrait la terre
blanchie par la gel�e, comme si la nuit ne s'�tait pas
compl�tement dissip�e ce jour-l�, et l'air, quoique calme, �tait
tr�s piquant.
�Nous aurons de la neige aujourd'hui, me dit Bessy. En effet, nous
�tions encore � l'�glise, lorsque la neige commen�a � tomber par
gros flocons, et si �paisse, qu'elle interceptait presque le jour
des crois�es. � notre sortie de l'�glise, il ne neigeait plus,
mais nos pieds enfon�aient dans une couche de neige douce et
profonde. Avant notre arriv�e au manoir, la lune se leva, et je
crois qu'il faisait plus clair alors, avec la lune et la neige
�blouissante, que lorsque nous �tions partis pour l'�glise, entre
deux et trois heures. Je ne vous ai pas encore dit que miss
Furnivall et mistress Stark n'allaient jamais � l'�glise; elles
avaient pris l'habitude de lire ensemble leurs pri�res, comme
elles faisaient tout, tranquillement et tristement. Le dimanche
leur semblait bien long, car il les emp�chait de travailler � leur
grande tapisserie. Aussi, lorsque j'allai trouver Doroth�e dans la
cuisine pour lui redemander Rosemonde et faire monter cette ch�re
enfant avec moi, je ne m'�tonnai pas de lui entendre dire que les
dames avaient d� garder la petite, car elle n'�tait pas venue � la
cuisine, comme je lui avais recommand� de le faire d�s qu'elle
s'ennuierait d'�tre sage au salon. Je me d�barrassai donc de ma
pelisse et de mon chapeau, et j'entrai dans le salon, o� je
trouvai les deux dames tranquillement assises comme � leur
ordinaire, laissant tomber un mot, par-ci, par-l�, mais n'ayant
pas du tout l'air d'avoir aupr�s d'elles un �tre aussi vif; aussi
joyeux que miss Rosemonde. Je pensais d'abord que l'enfant se
cachait: c'�tait une de ses petites malices. Peut-�tre avait-elle
recommand� aux deux dames de faire semblant d'ignorer o� elle
�tait. Je me mis � regarder tout doucement derri�re ce sopha,
derri�re ce fauteuil, sous ce rideau, me donnant l'air tr�s
effray� de ne pas la trouver.
�Qu'y a-t-il donc, Hester? demanda s�chement mistress Stark. Je ne
sais si miss Furnivall m'avait vue. Comme je vous l'ai dit, elle
�tait tr�s sourde et elle restait tranquillement assise, regardant
le feu d'un air d�soeuvr� et plein de d�solation. �Je cherche ma
petite Rose,� r�pondis-je, pensant toujours que l'enfant �tait l�,
cach�e, tout pr�s de moi.
�Miss Rosemonde n'est pas ici, r�pondit mistress Stark. Elle nous
a quitt�es, il y a plus d'une heure, selon son habitude, pour
aller retrouver Doroth�e.� Cela dit, elle me tourna le dos pour
regarder le feu comme sa ma�tresse.
Mon coeur commen�ait � battre. Combien je regrettais d'avoir
quitt�, m�me pour un instant mon enfant ch�rie! Retourn�e pr�s de
Doroth�e, je lui dis ce qui arrivait. James �tait sorti pour toute
la journ�e; mais elle et moi, suivies de Bessy, nous pr�mes des
lumi�res, et, apr�s �tre mont�es d'abord dans les chambres
d'enfants, nous parcour�mes toute la maison appelant miss
Rosemonde, la suppliant de ne pas nous causer une peur mortelle,
et de sortir de sa cachette. Aucune r�ponse! aucun son!
�Bon Dieu! me dis-je enfin, serait-elle all�e se cacher dans
l'aile droite?�
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