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Page 17
Cependant le carrosse s'arr�ta devant la porte de la principale
fa�ade, et on nous fit entrer dans la grande salle. Je crus que
nous �tions perdues, tant elle �tait vaste et spacieuse. Un lustre
de bronze suspendu au milieu de la vo�te, fut un objet
d'�tonnement et d'admiration pour moi qui n'en avais jamais vu. �
l'extr�mit� de la suie s'�levait une ancienne chemin�e, aussi
haute que les murs des maisons dans mon pays, avec d'�normes
chenets pour tenir le bois; et pr�s de la chemin�e, s'�tendaient
de larges sophas de forme antique. � l'extr�mit� oppos�e de la
salle, � gauche en entrant et du c�t� de l'ouest, on voyait un
orgue scell� dans le mur, et si grand qu'il remplissait la majeure
partie de cette extr�mit�. Au-del�, du m�me c�t�, il y avait une
Porte; et � l'opposite, de chaque c�t� de la chemin�e, se
trouvaient d'autres portes conduisant � la fa�ade orientale; mais
comme je ne traversai jamais ces portes durant mon s�jour au
manoir de Furnivall, je ne puis dire ce qu'il y avait au-del�.
L'apr�s-midi touchait � sa fin, et la salle o� il n'y avait pas de
feu semblait sombre et lugubre: on ne nous y fit pas rester un
seul instant. Le vieux serviteur qui nous avait ouvert s'inclina
devant M. Henry; puis il nous conduisit par la porte situ�e �
l'autre extr�mit� du grand orgue, � travers plusieurs salles plus
petites et plusieurs corridors, dans le salon occidental o� se
tenait miss Furnivall. La pauvre petite Rosemonde se serrait
contre moi, comme �pouvant�e et perdue dans un si grand �difice.
Je ne me sentais pas beaucoup plus � l'aise. Le salon occidental
avait un aspect beaucoup plus agr�able; on y faisait bon feu, et
il �tait garni de meubles commodes. Miss Furnivall pouvait �tre
�g�e de quatre-vingts ans environ, mais je ne l'affirmerai pas.
Elle �tait grande et maigre, et son visage �tait pliss� de rides
aussi fines que si on les avait trac�es avec la pointe d'une
aiguille. Ses yeux semblaient tr�s vigilants, pour compenser, je
suppose, la surdit� profonde qui l'obligeait de se servir d'un
cornet acoustique. � c�t� d'elle, et travaillant au m�me grand
ouvrage de tapisserie, se tenait assise mistress Stark, sa femme
de chambre et sa dame de compagnie, presque aussi vieille.
Mistress Stark vivait avec miss Furnivall depuis leur jeunesse �
toutes les deux, et elle �tait plut�t consid�r�e comme son amie
que comme sa servante. Elle paraissait aussi froide, aussi
impassible qu'une statue de pierre: jamais elle n'avait rien aim�.
Je ne pense pas non plus, qu'� l'exception de sa ma�tresse, elle
s'inqui�t�t de quelqu'un au monde; mais cette derni�re �tant
sourde, elle la traitait � peu de chose pr�s comme un enfant.
Apr�s avoir d�livr� le message de milord, M. Henry prit cong� de
nous tous, en s'inclinant respectueusement, sans prendre garde �
la main mignonne que lui tendait ma ch�re petite Rosemonde. Il
nous laissa debout au milieu de la salle, o� les deux dames nous
regardaient � loisir � travers leurs lunettes.
Ce fut une grande satisfaction pour moi quand, ayant sonn� le
vieux valet qui nous avait introduites, elles lui dirent de nous
mener dans nos chambres. Il nous fit donc sortir de ce grand
salon, entrer dans une autre pi�ce, sortir encore de celle-ci,
montrer un grand escalier et suivre une large galerie, qui devait
�tre une biblioth�que, car tout un c�t� �tait rempli de livres,
l'autre de tables � �crire entre les crois�es. Enfin, nous
arriv�mes dans nos chambres. Je ne fus pas f�ch�e de savoir
qu'elles �taient situ�es au-dessus des cuisines, car je commen�ais
� craindre de me perdre dans ce d�sert de maison. Il y avait
d'abord la vieille chambre o� tous les petits lords et toutes les
petites ladies avaient �t� �lev�s pendant bien des ann�es. Un feu
joyeux br�lait dans la grille; la bouilloire chantait d�j�, et
tout ce qui est n�cessaire pour prendre le th� �tait rang� sur la
table. De cette chambre, on passait dans le dortoir d'enfants, o�
on avait plac� un petit lit pour miss Rosemonde, tout pr�s du
mien. Le vieux James appela sa femme Doroth�e pour nous faire les
honneurs de la maison, et tous les deux se montr�rent si
hospitaliers, si pr�venants, qu'insensiblement, miss Rosemonde et
moi, nous nous trouv�mes tout � fait chez nous. Apr�s le th�, ma
ch�re petite s'assit sur les genoux de Doroth�e, babillant aussi
vite que sa petite langue pouvait aller. Je sus bient�t que
Doroth�e �tait du Westmoreland, ce qui acheva de nous lier.
Souhaiter de rencontrer de meilleures gens que James et sa femme,
ce serait �tre bien difficile! James avait pass� presque toute sa
vie dans la famille de milord; il ne croyait pas qu'il y e�t nulle
part d'aussi grands personnages, et il regardait un peu sa femme
du haut de sa grandeur, parce que, avant de se marier avec lui,
elle avait toujours v�cu dans une ferme. � cela pr�s, il l'aimait
beaucoup. Ils avaient sous leurs ordres, pour faire le gros de
l'ouvrage, une servante nomm�e Agn�s. Elle et moi, James et
Doroth�e, miss Furnivall et mistress Stark, nous composions toute
la maison, sans oublier ma ch�re petite Rosemonde. Je me demandais
parfois comment on avait pu faire avant son arriv�e, tant on en
faisait cas maintenant. � la cuisine et au salon, c'�tait la m�me
chose. La s�v�re, la triste miss Furnivall et la froide mistress
Stark paraissaient �galement charm�es lorsqu'elles la voyaient
voltiger comme un oiseau, jouant et sautillant, avec son
bourdonnement, continuel et son joyeux babil. Plus d'une fois,
j'en suis certaine, il leur faisait peine de la voir s'en aller
dans la cuisine quoique trop fi�res pour lui demander de rester
avec elles, et un peu surprises de cette pr�f�rence. Cependant,
comme disait mistress Stark, il n'y avait l� rien d'�tonnant, si
on se rappelait d'o� son p�re �tait venu. L'antique et spacieux
manoir �tait un fameux endroit pour ma petite miss Rosemonde. Elle
y faisait des exp�ditions de tous c�t�s, m'ayant toujours sur ses
talons; de tous c�t�s, � l'exception pourtant de l'aile orientale
qu'on n'ouvrait jamais et o� nous n'avions jamais eu l'id�e
d'aller. Mais dans la partie occidentale et septentrionale, il y
avait beaucoup de belles chambres pleines de choses qui �taient
des curiosit�s pour nous, sans l'�tre peut-�tre pour des gens qui
avaient vu plus curieux encore. Les fen�tres �taient obscurcies
par les rameaux agit�s des arbres et le lierre qui les recouvrait;
mais, dans ce demi-jour vert, nous distinguions tr�s bien les
vieux vases en porcelaine de Chine, les boites d'ivoire sculpt�,
les grands livres et surtout les vieux tableaux!
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