Cantique de Noël by Charles Dickens


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Page 9

� ce mot le spectre poussa un cri effrayant et secoua sa cha�ne
avec un bruit si lugubre et si �pouvantable, que Scrooge se
cramponna � sa chaise pour s'emp�cher de tomber en d�faillance.
Mais combien redoubla son horreur lorsque le fant�me, �tant le
bandage qui entourait sa t�te, comme s'il �tait trop chaud pour le
garder dans l'int�rieur de l'appartement, sa m�choire inf�rieure
retomba sur sa poitrine.

Scrooge tomba � genoux et se cacha le visage dans ses mains.

�Mis�ricorde! s'�cria-t-il. �pouvantable apparition!... pourquoi
venez-vous me tourmenter?

-- �me mondaine et terrestre! r�pliqua le spectre; croyez-vous en
moi ou n'y croyez-vous pas?

-- J'y crois, dit Scrooge; il le faut bien. Mais pourquoi les
esprits se prom�nent-ils sur terre, et pourquoi viennent-ils me
trouver?

-- C'est une obligation de chaque homme, r�pondit le spectre, que
son �me renferm�e au dedans de lui se m�le � ses semblables et
voyage de tous c�t�s; si elle ne le fait pendant la vie, elle est
condamn�e � le faire apr�s la mort. Elle est oblig�e d'errer par
le monde... (oh! malheureux que je suis!)... et doit �tre t�moin
inutile de choses dont il ne lui est plus possible de prendre sa
part, quand elle aurait pu en jouir avec les autres sur la terre
pour les faire servir � son bonheur!�

Le spectre poussa encore un cri, secoua sa cha�ne et tordit ses
mains fantastiques.

�Vous �tes encha�n�? demanda Scrooge tremblant; dites-moi
pourquoi.

-- Je porte la cha�ne que j'ai forg�e pendant ma vie, r�pondit le
fant�me. C'est moi qui l'ai faite anneau par anneau, m�tre par
m�tre; c'est moi qui l'ai suspendue autour de mon corps, librement
et de ma propre volont�, comme je la porterai toujours de mon
plein gr�. Est-ce que le mod�le vous en para�t �trange?�

Scrooge tremblait de plus en plus.

�Ou bien voudriez-vous savoir, poursuivit le spectre, le poids et
la longueur du c�ble �norme que vous tra�nez vous-m�me? Il �tait
exactement aussi long et aussi pesant que cette cha�ne que vous
voyez, il y a aujourd'hui sept veilles de No�l. Vous y avez
travaill� depuis. C'est une bonne cha�ne � pr�sent!�

Scrooge regarda autour de lui sur le plancher, s'attendant � se
trouver lui-m�me entour� de quelque cinquante ou soixante brasses
de c�bles de fer; mais il ne vit rien.

�Jacob, dit-il d'un ton suppliant, mon vieux Jacob Marley, parlez-
moi encore. Adressez-moi quelques paroles de consolation, Jacob.

-- Je n'ai pas de consolation � donner, reprit le spectre. Les
consolations viennent d'ailleurs, Ebenezer Scrooge; elles sont
apport�es par d'autres ministres � d'autres esp�ces d'hommes que
vous. Je ne puis non plus vous dire tout ce que je voudrais. Je
n'ai plus que tr�s peu de temps � ma disposition. Je ne puis me
reposer, je ne puis m'arr�ter, je ne puis s�journer nulle part.
Mon esprit ne s'�carta jamais gu�re au-del� de notre comptoir;
vous savez, pendant ma vie, mon esprit ne d�passa jamais les
�troites limites de notre bureau de change; et voil� pourquoi,
maintenant, il me reste � faire tant de p�nibles voyages.�

C'�tait chez Scrooge une habitude de fourrer les mains dans les
goussets de son pantalon toutes les fois qu'il devenait pensif.
R�fl�chissant � ce qu'avait dit le fant�me, il prit la m�me
attitude, mais sans lever les yeux et toujours agenouill�.

�Il faut donc que vous soyez bien en retard, Jacob, observa
Scrooge en v�ritable homme d'affaires, quoique avec humilit� et
d�f�rence.

-- En retard! r�p�ta le spectre.

-- Mort depuis sept ans, rumina Scrooge, et en route tout ce
temps-l�.

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Books | Photos | Paul Mutton | Fri 19th Dec 2025, 8:25