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Page 8
�Que veut dire ceci? demanda Scrooge caustique et froid comme
toujours. Que d�sirez-vous de moi?
-- Beaucoup de choses!�
C'est la voix de Marley, plus de doute � cet �gard.
�Qui �tes-vous?
-- Demandez-moi qui j'�tais.
-- Qui �tiez-vous alors? dit Scrooge, �levant la voix. Vous �tes
bien puriste... pour une ombre.
-- De mon vivant j'�tais votre associ�, Jacob Marley.
-- Pouvez-vous... pouvez-vous vous asseoir? demanda Scrooge en le
regardant d'un air de doute.
-- Je le puis.
-- Alors faites-le.�
Scrooge fit cette question parce qu'il ne savait pas si un spectre
aussi transparent pouvait se trouver dans la condition voulue pour
prendre un si�ge, et il sentait que, si par hasard la chose �tait
impossible, il le r�duirait � la n�cessit� d'une explication
embarrassante. Mais le fant�me s'assit vis-�-vis de lui, de
l'autre c�t� de la chemin�e, comme s'il ne faisait que cela toute
la journ�e.
�Vous ne croyez pas en moi? observa le spectre.
-- Non, dit Scrooge.
-- Quelle preuve de ma r�alit� voudriez-vous avoir, outre le
t�moignage de vos sens?
-- Je ne sais trop, r�pondit Scrooge.
-- Pourquoi doutez-vous de vos sens?
-- Parce que, r�pondit Scrooge, la moindre chose suffit pour les
affecter. Il suffit d'un l�ger d�rangement dans l'estomac pour les
rendre trompeurs; et vous pourriez bien n'�tre au bout du compte
qu'une tranche de boeuf mal dig�r�e, une demi-cuiller�e de
moutarde, un morceau de fromage, un fragment de pomme de terre mal
cuite. Qui que vous soyez, pour un mort vous sentez plus la bierre
que la bi�re.�
Scrooge n'�tait pas trop dans l'habitude de faire des calembours,
et il se sentait alors r�ellement, au fond du coeur, fort peu
dispos� � faire le plaisant. La v�rit� est qu'il essayait ce
badinage comme un moyen de faire diversion � ses pens�es et de
surmonter son effroi, car la voix du spectre le faisait frissonner
jusque dans la moelle des os.
Demeurer assis, m�me pour un moment, ses regards arr�t�s sur ces
yeux fixes, vitreux, c'�tait l�, Scrooge le sentait bien, une
�preuve diabolique. Il y avait aussi quelque chose de vraiment
terrible dans cette atmosph�re infernale dont le spectre �tait
environn�. Scrooge ne pouvait la sentir lui-m�me, mais elle
n'�tait pas moins r�elle; car, quoique le spectre rest�t assis,
parfaitement immobile, ses cheveux, les basques de son habit, les
glands de ses bottes �taient encore agit�s comme par la vapeur
chaude qui s'exhale d'un four.
�Voyez-vous ce cure-dent? dit Scrooge, retournant vivement � la
charge, pour donner le change � sa frayeur, et d�sirant, ne f�t-ce
que pour une seconde, d�tourner de lui le regard du spectre, froid
comme un marbre.
-- Oui, r�pondit le fant�me.
-- Mais vous ne le regardez seulement pas, dit Scrooge.
-- Cela ne m'emp�che pas de le voir, dit le spectre.
-- Eh bien! reprit Scrooge, je n'ai qu'� l'avaler, et le reste de
mes jours je serai pers�cut� par une l�gion de lutins, tous de ma
propre cr�ation. Sottise, je vous dis... sottise!�
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