Cantique de Noël by Charles Dickens


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Page 7

Parfaitement rassur�, Scrooge tira sa porte et s'enferma � double
tour, ce qui n'�tait point son habitude. Ainsi garanti de toute
surprise, il �ta sa cravate, mit sa robe de chambre, ses
pantoufles et son bonnet de nuit, et s'assit devant le feu pour
prendre son gruau.

C'�tait, en v�rit�, un tr�s petit feu, si peu que rien pour une
nuit si froide. Il fut oblig� de s'asseoir tout pr�s et de le
couver en quelque sorte, avant de pouvoir extraire la moindre
sensation de chaleur d'un feu si mesquin qu'il aurait tenu dans la
main. Le foyer ancien avait �t� construit, il y a longtemps, par
quelque marchand hollandais, et garni tout autour de plaques
flamandes sur lesquelles on avait repr�sent� des sc�nes de
l'�criture. Il y avait des Ca�n et des Abel, des filles de
Pharaon, des reines de Saba, des messagers ang�liques descendant
au travers des airs sur des nuages semblables � des lits de plume,
des Abraham, des Balthazar, des ap�tres s'embarquant dans des
bateaux en forme de sauci�re, des centaines de figures capables de
distraire sa pens�e; et cependant, ce visage de Marley, mort
depuis sept ans, venait, comme la baguette de l'ancien proph�te,
absorber tout le reste. Si chacune de ces plaques vernies e�t
commenc� par �tre un cadre vide avec le pouvoir de repr�senter sur
sa surface unie quelques formes compos�es des fragments �pars des
pens�es de Scrooge, chaque carreau aurait offert une copie de la
t�te du vieux Marley.

�Sottise!�, dit Scrooge; et il se mit � marcher dans la chambre de
long en large.

Apr�s plusieurs tours, il se rassit. Comme il se renversait la
t�te dans son fauteuil, son regard s'arr�ta par hasard sur une
sonnette hors de service suspendue dans la chambre et qui, pour
quelque dessein depuis longtemps oubli�, communiquait avec une
pi�ce situ�e au dernier �tage de la maison. Ce fut avec une
extr�me surprise, avec une terreur �trange, inexplicable, qu'au
moment o� il la regardait, il vit cette sonnette commencer � se
mettre en mouvement. Elle s'agita d'abord si doucement, qu'� peine
rendit-elle un son; mais bient�t elle sonna � double carillon, et
toutes les autres sonnettes de la maison se mirent de la partie.

Cela ne dura peut-�tre qu'une demi-minute ou une minute au plus,
mais cette minute pour Scrooge fut aussi longue qu'une heure. Les
sonnettes s'arr�t�rent comme elles avaient commenc�, toutes en
m�me temps. Leur bruit fut remplac� par un choc de ferrailles
venant de profondeurs souterraines, comme si quelqu'un tra�nait
une lourde cha�ne sur les tonneaux dans la cave du marchand de
vin. Scrooge se souvint alors d'avoir ou� dire que, dans les
maisons hant�es par les revenants, ils tra�naient toujours des
cha�nes apr�s eux.

La porte de la cave s'ouvrit avec un horrible fracas, et alors il
entendit le bruit devenir beaucoup plus fort au rez-de-chauss�e,
puis monter l'escalier, et enfin s'avancer directement vers sa
porte.

�Sottise encore que tout cela! dit Scrooge; je ne veux pas y
croire.�

Il changea cependant de couleur, lorsque, sans le moindre temps
d'arr�t, le spectre traversa la porte massive et, p�n�trant dans
la chambre, passa devant ses yeux. Au moment o� il entrait, la
flamme mourante se releva comme pour crier: �Je le reconnais!
c'est le spectre de Marley!�, puis elle retomba.

Le m�me visage, absolument le m�me: Marley avec sa queue effil�e,
son gilet ordinaire, ses pantalons collants et ses bottes dont les
glands de soie se balan�aient en mesure avec sa queue, les pans de
son habit et son toupet. La cha�ne qu'il tra�nait �tait pass�e
autour de sa ceinture; elle �tait longue, tournait autour de lui
comme une queue, et �tait faite (car Scrooge la consid�ra de pr�s)
de coffres-forts, de clefs, de cadenas, de grands-livres, de
paperasses et de bourses pesantes en acier. Son corps �tait
transparent, si bien que Scrooge, en l'observant et regardant �
travers son gilet, pouvait voir les deux boutons cousus par
derri�re � la taille de son habit.

Scrooge avait souvent entendu dire que Marley n'avait pas
d'entrailles, mais il ne l'avait jamais cru jusqu'alors.

Non, et m�me il ne le croyait pas encore. Quoique son regard p�t
traverser le fant�me d'outre en outre, quoiqu'il le v�t l� debout
devant lui, quoiqu'il sent�t l'influence glaciale de ses yeux
glac�s par la mort, quoiqu'il remarqu�t jusqu'au tissu du foulard
pli� qui lui couvrait la t�te, en passant sous son menton, et
auquel il n'avait point pris garde auparavant, il refusait encore
de croire et luttait contre le t�moignage de ses sens.

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Books | Photos | Paul Mutton | Thu 18th Dec 2025, 21:57