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Page 6
Le fait est qu'il n'y avait absolument rien de particulier dans le
marteau de la porte, sinon qu'il �tait trop gros: le fait est
encore que Scrooge l'avait vu soir et matin, chaque jour, depuis
qu'il demeurait en ce lieu; qu'en outre Scrooge poss�dait aussi
peu de ce qu'on appelle imagination qu'aucun habitant de la Cit�
de Londres, y compris m�me, je crains d'�tre un peu t�m�raire, la
corporation, les aldermen et les notables. Il faut bien aussi se
mettre dans l'esprit que Scrooge n'avait pas pens� une seule fois
� Marley, depuis qu'il avait, cette apr�s-midi m�me, fait mention
de la mort de son ancien associ�, laquelle remontait � sept ans.
Qu'on m'explique alors, si on le peut, comment il se fit que
Scrooge, au moment o� il mit la clef dans la serrure, vit dans le
marteau, sans avoir prononc� de paroles magiques pour le
transformer, non plus un marteau, mais la figure de Marley.
Oui, vraiment, la figure de Marley! Ce n'�tait pas une ombre
imp�n�trable comme les autres objets de la cour, elle paraissait
au contraire entour�e d'une lueur sinistre, semblable � un homard
avari� dans une cave obscure. Son expression n'avait rien qui
rappel�t la col�re ou la f�rocit�, mais elle regardait Scrooge
comme Marley avait coutume de le faire, avec des lunettes de
spectre relev�es sur son front de revenant. La chevelure �tait
curieusement soulev�e comme par un souffle ou une vapeur chaude,
et, quoique les yeux fussent tout grands ouverts, ils demeuraient
parfaitement immobiles. Cette circonstance et sa couleur livide la
rendaient horrible; mais l'horreur qu'�prouvait Scrooge � sa vue
ne semblait pas du fait de la figure, elle venait plut�t de lui-
m�me et ne tenait pas � l'expression de la physionomie du d�funt.
Lorsqu'il eut consid�r� fixement ce ph�nom�ne, il n'y trouva plus
qu'un marteau.
Dire qu'il ne tressaillit pas ou que son sang ne ressentit point
une impression terrible � laquelle il avait �t� �tranger depuis
son enfance, serait un mensonge. Mais il mit la main sur la clef,
qu'il avait l�ch�e d'abord, la tourna brusquement, entra et alluma
sa chandelle.
Il s'arr�ta, un moment irr�solu, avant de fermer la porte, et
commen�a par regarder avec pr�caution derri�re elle, comme s'il se
f�t presque attendu � �tre �pouvant� par la vue de la queue
effil�e de Marley s'avan�ant jusque dans le vestibule. Mais il n'y
avait rien derri�re la porte, except� les �crous et les vis qui y
fixaient le marteau; ce que voyant, il dit: �Bah! bah!� en la
poussant avec violence.
Le bruit r�sonna dans toute la maison comme un tonnerre. Chaque
chambre au-dessus et chaque futaille au-dessous, dans la cave du
marchand de vin, semblait rendre un son particulier pour faire sa
partie dans ce concert d'�chos. Scrooge n'�tait pas homme � se
laisser effrayer par des �chos. Il ferma solidement la porte,
traversa le vestibule et monta l'escalier, prenant le temps
d'ajuster sa chandelle chemin faisant.
Vous parlez des bons vieux escaliers d'autrefois par o� l'on
aurait fait monter facilement un carrosse � six chevaux ou le
cort�ge d'un petit acte du parlement; mais moi, je vous dis que
celui de Scrooge �tait bien autre chose; vous auriez pu y faire
monter un corbillard, en le prenant dans sa plus grande largeur,
la barre d'appui contre le mur, et la porti�re du c�te de la
rampe, et c'e�t �t� chose facile: il y avait bien assez de place
pour cela et plus encore qu'il n'en fallait. Voil� peut-�tre
pourquoi Scrooge crut voir marcher devant lui, dans l'obscurit�,
un convoi fun�bre. Une demi-douzaine des becs de gaz de la rue
auraient eu peine � �clairer suffisamment le vestibule; vous
pouvez donc supposer qu'il y faisait joliment sombre avec la
chandelle de Scrooge.
Il montait toujours, ne s'en souciant pas plus que de rien du
tout. L'obscurit� ne co�te pas cher, c'est pour cela que Scrooge
ne la d�testait pas. Mais avant de fermer sa lourde porte, il
parcourut les pi�ces de son appartement pour voir si tout �tait en
ordre. C'�tait peut-�tre un souvenir inquiet de la myst�rieuse
figure qui lui trottait dans la t�te.
Le salon, la chambre � coucher, la chambre de d�barras, tout se
trouvait en ordre. Personne sous la table, personne sous le sofa;
un petit feu dans la grille; la cuiller et la tasse pr�tes; et sur
le feu la petite casserole d'eau de gruau (car Scrooge avait un
rhume de cerveau). Personne sous son lit, personne dans le
cabinet, personne dans sa robe de chambre suspendue contre la
muraille dans une attitude suspecte. La chambre de d�barras comme
d'habitude: un vieux garde-feu, de vieilles savates, deux paniers
� poisson, un lavabo sur trois pieds et un fourgon.
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