Cantique de Noël by Charles Dickens


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Page 40

Aucune voix ne pronon�a ces paroles aux oreilles de Scrooge, il
les entendit cependant lorsqu'il regarda le lit. �Si cet homme
pouvait revivre, pensait-il, que dirait-il � pr�sent de ses
pens�es d'autrefois? L'avarice, la duret� de coeur, l'�pret� au
gain, ces pens�es-l�, vraiment, l'ont conduit � une belle fin! Il
est l�, gisant dans cette maison d�serte et sombre, o� il n'y a ni
homme, ni femme, ni enfant, qui puisse dire: Il fut bon pour moi
dans telle ou telle circonstance, et je serai bon pour lui, � mon
tour, en souvenir d'une parole bienveillante.� Seulement un chat
grattait � la porte, et, sous la pierre du foyer, on entendait un
bruit de rats qui rongeaient quelque chose. Que venaient-ils
chercher dans cette chambre mortuaire? Pourquoi �taient-ils si
avides, si turbulents? Scrooge n'osa y penser.

�Esprit, dit-il, ce lieu est affreux. En le quittant, je
n'oublierai pas la le�on qu'il me donne, croyez-moi. Partons!�

Le spectre, de son doigt immobile, lui montrait toujours la t�te
du cadavre.

�Je vous comprends, r�pondit Scrooge, et je le ferais si je
pouvais. Mais je n'en ai pas la force; esprit, je n'en ai pas la
force.�

Le fant�me parut encore le regarder avec une attention plus
marqu�e.

�S'il y a quelqu'un dans la ville qui ressente une �motion p�nible
par suite de la mort de cet homme, dit Scrooge en proie aux
angoisses de l'agonie, montrez-moi cette personne, esprit, je vous
en conjure.�

Le fant�me �tendit un moment sa sombre robe devant lui comme une
aile, puis, la repliant, lui fit voir une chambre �clair�e par la
lumi�re du jour, o� se trouvaient une m�re et ses enfants.

Elle attendait quelqu'un avec une impatience inqui�te; car elle
allait et venait dans sa chambre, tressaillait au moindre bruit,
regardait par la fen�tre, jetait les yeux sur la pendule,
essayait, mais en vain, de recourir � son aiguille, et pouvait �
peine supporter les voix des enfants dans leurs jeux.

Enfin retentit � la porte le coup de marteau si longtemps attendu.
Elle courut ouvrir: c'�tait son mari, homme jeune encore, au
visage abattu, fl�tri par le chagrin; on y voyait pourtant en ce
moment une expression remarquable, une sorte de plaisir triste
dont il avait honte et qu'il s'effor�ait de r�primer.

Il s'assit pour manger le d�ner que sa femme avait tenu chaud pr�s
du feu, et quand elle lui demanda d'une voix faible: �Quelles
nouvelles?� (ce qu'elle ne fit qu'apr�s un long silence), il parut
embarrass� de r�pondre.

�Sont-elles bonnes ou mauvaises? dit-elle pour l'aider.

-- Mauvaises, r�pondit-il.

-- Sommes-nous tout � fait ruin�s?

-- Non, Caroline. Il y a encore de l'espoir.

-- S'_il_ se laisse toucher, dit-elle toute surprise; apr�s un tel
miracle, on pourrait tout esp�rer, sans doute.

-- Il ne peut plus se laisser toucher, dit le mari; il est mort.�

C'�tait une cr�ature douce et patiente que cette femme. On le
voyait rien qu'� sa figure, et cependant elle ne put s'emp�cher de
b�nir Dieu au fond de son �me � cette annonce impr�vue, ni de le
dire en joignant les mains. L'instant d'apr�s, elle demanda pardon
au ciel, car elle en avait regret; mais le premier mouvement
partait du coeur.

�Ce que cette femme � moiti� ivre, dont je vous ai parl� hier
soir, m'a dit, quand j'ai essay� de le voir pour obtenir de lui
une semaine de d�lai, et ce que je regardais comme une d�faite
pour m'�viter est la v�rit� pure; non seulement il �tait d�j� fort
malade, mais il �tait mourant.

-- � qui sera transf�r�e notre dette?

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Books | Photos | Paul Mutton | Mon 22nd Dec 2025, 9:36