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Page 34
Ils virent beaucoup de pays, all�rent fort loin et visit�rent un
grand nombre de demeures, et toujours avec d'heureux r�sultats
pour ceux que No�l approchait. L'esprit se tenait aupr�s du lit
des malades, et ils oubliaient leurs maux sur la terre �trang�re,
et l'exil� se croyait pour un moment transport� au sein de la
patrie. Il visitait une �me en lutte avec le sort et aussit�t elle
s'ouvrait � des sentiments de r�signation et � l'espoir d'un
meilleur avenir. Il abordait les pauvres, et aussit�t ils se
croyaient riches. Dans les maisons de charit�, les h�pitaux, les
prisons, dans tous ces refuges de la mis�re, o� l'homme vain et
orgueilleux n'avait pu abuser de sa petite autorit� si passag�re
pour en interdire l'entr�e et en barrer la porte � l'esprit, il
laissait sa b�n�diction et enseignait � Scrooge ses pr�ceptes
charitables.
Ce fut l� une longue nuit, si toutes ces choses s'accomplirent
seulement en une nuit; mais Scrooge en douta, parce qu'il lui
semblait que plusieurs f�tes de No�l avaient �t� condens�es dans
l'espace de temps qu'ils pass�rent ensemble. Une chose �trange
aussi, c'est que, tandis que Scrooge n'�prouvait aucune
modification dans sa forme ext�rieure, le fant�me devenait plus
vieux, visiblement plus vieux. Scrooge avait remarqu� ce
changement, mais il n'en dit pas un mot, jusqu'� ce que, au sortir
d'un lieu o� une r�union d'enfants c�l�brait les Rois, jetant les
yeux sur l'esprit quand ils furent seuls, il s'aper�ut que ses
cheveux avaient blanchi.
�La vie des esprits est-elle donc si courte? demanda-t-il.
-- Ma vie sur ce globe est tr�s courte, en effet, r�pondit le
spectre. Elle finit cette nuit.
-- Cette nuit! s'�cria Scrooge.
-- Ce soir, � minuit. �coutez! L'heure approche.�
En ce moment, l'horloge sonnait les trois quarts de onze heures.
�Pardonnez-moi l'indiscr�tion de ma demande, dit Scrooge, qui
regardait attentivement la robe de l'esprit, mais je vois quelque
chose d'�trange et qui ne vous appartient pas, sortir de dessous
votre robe. Est-ce un pied ou une griffe?
-- Ce pourrait �tre une griffe, � en juger par la chair qui est
au-dessus, r�pondit l'esprit avec tristesse. Regardez.�
Des plis de sa robe, il d�gagea deux enfants, deux cr�atures
mis�rables, abjectes, effrayantes, hideuses, repoussantes, qui
s'agenouill�rent � ses pieds et se cramponn�rent � son v�tement.
�Oh! homme! regarde, regarde � tes pieds!� s'�cria le fant�me.
C'�taient un gar�on et une fille, jaunes, maigres, couverts de
haillons, au visage renfrogn�, f�roces, quoique rampants dans leur
abjection. Une jeunesse gracieuse aurait d� remplir leurs joues et
r�pandre sur leur teint ses plus fra�ches couleurs; au lieu de
cela, une main fl�trie et dess�ch�e, comme celle du temps, les
avait rid�s, amaigris, d�color�s; ces traits o� les anges auraient
d� tr�ner, les d�mons s'y cachaient plut�t pour lancer de l� des
regards mena�ants. Nul changement, nulle d�gradation, nulle
d�composition de l'esp�ce humaine, � aucun degr�, dans tous les
myst�res les plus merveilleux de la cr�ation, n'ont produit des
monstres � beaucoup pr�s aussi horribles et aussi effrayants.
Scrooge recula, p�le de terreur; ne voulant pas blesser l'esprit,
leur p�re peut-�tre, il essaya de dire que c'�taient de beaux
enfants, mais les mots s'arr�t�rent d'eux-m�mes dans sa gorge,
pour ne pas se rendre complices d'un mensonge si �norme.
�Esprit! est-ce que ce sont vos enfants?�
Scrooge n'en put dire davantage.
�Ce sont les enfants des hommes, dit l'esprit, laissant tomber sur
eux un regard, et ils s'attachent � moi pour me porter plainte
contre leurs p�res. Celui-l� est l'ignorance; celle-ci la mis�re.
Gardez-vous de l'un et de l'autre et de toute leur descendance,
mais surtout du premier, car sur son front je vois �crit:
Condamnation. H�te-toi, Babylone, dit-il en �tendant sa main vers
la Cit�; h�te-toi d'effacer ce mot, qui te condamne plus que lui;
toi � ta ruine, comme lui au malheur. Ose dire que tu n'en es pas
coupable; calomnie m�me ceux qui t'accusent: Cela peut servir au
succ�s de tes desseins abominables. Mais gare la fin!
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