Cantique de Noël by Charles Dickens


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Page 32

�Continuez donc ce que vous alliez nous dire, Fred, dit la petite
femme en frappant des mains. Il n'ach�ve jamais ce qu'il a
commenc�! Que c'est donc ridicule!�

Le neveu de Scrooge s'abandonna bruyamment � un nouvel acc�s
d'hilarit�, et, comme il �tait impossible de se pr�server de la
contagion, quoique la petite soeur potel�e essay�t apparemment de
le faire en respirant force vinaigre aromatique, tout le monde
sans exception suivit son exemple.

�J'allais ajouter seulement, dit le neveu de Scrooge, qu'en nous
faisant mauvais visage et en refusant de venir se r�jouir avec
nous, il perd quelques moments de plaisir qui ne lui auraient pas
fait de mal. � coup s�r, il se prive d'une compagnie plus agr�able
qu'il ne saurait en trouver dans ses propres pens�es, dans son
vieux comptoir humide ou au milieu de ses chambres poudreuses.
Cela n'emp�che pas que je compte bien lui offrir chaque ann�e la
m�me chance, que cela lui plaise ou non, car j'ai piti� de lui.
Libre � lui de se moquer de No�l jusqu'� sa mort, mais il ne
pourra s'emp�cher d'en avoir meilleure opinion, j'en suis s�r,
lorsqu'il me verra venir tous les ans, toujours de bonne humeur,
lui dire: �Oncle Scrooge, comment vous portez-vous?� Si cela
pouvait seulement lui donner l'id�e de laisser douze cents francs
� son pauvre commis, ce serait d�j� quelque chose. Je ne sais pas,
mais pourtant je crois bien l'avoir �branl� hier.�

Ce fut � leur tour de rire maintenant � l'id�e pr�somptueuse qu'il
e�t pu �branler Scrooge. Mais comme il avait un excellent
caract�re, et qu'il ne s'inqui�tait gu�re de savoir pourquoi on
riait, pourvu que l'on r�t, il les encouragea dans leur gaiet� en
faisant circuler joyeusement la bouteille.

Apr�s le th�, on fit un peu de musique; car c'�tait une famille de
musiciens qui s'entendaient � merveille, je vous assure, � chanter
des ariettes et des ritournelles, surtout Topper, qui savait faire
gronder sa basse comme un artiste consomm�, sans avoir besoin de
gonfler les larges veines de son front, ni de devenir rouge comme
une �crevisse. La ni�ce de Scrooge pin�ait tr�s bien de la harpe:
entre autres morceaux, elle joua un simple petit air (un rien que
vous auriez pu apprendre � siffler en deux minutes), justement
l'air favori de la jeune fille qui allait autrefois chercher
Scrooge � sa pension, comme le fant�me de No�l pass� le lui avait
rappel�. � ces sons bien connus, tout ce que le spectre lui avait
montr� alors se pr�senta de nouveau � son souvenir; de plus en
plus attendri, il songea que, s'il avait pu souvent entendre cet
air, depuis de longues ann�es, il aurait sans doute cultiv� de ses
propres mains, pour son bonheur, les douces affections de la vie,
ce qui valait mieux que d'aiguiser la b�che impatiente du
fossoyeur qui avait enseveli Jacob Marley.

Mais la soir�e ne fut pas consacr�e tout enti�re � la musique. Au
bout de quelques instants, on joua aux gages touch�s, car il faut
bien redevenir enfants quelquefois, surtout � No�l, un jour de
f�te fond� par un Dieu enfant. Attention! voil� qu'on commence
d'abord par une partie de colin-maillard. Oh! le tricheur de
Topper! Il fait semblant de ne pas voir avec son bandeau, mais,
n'ayez pas peur, il n'a pas ses yeux dans sa poche. Je suis s�r
qu'il s'est entendu avec le neveu de Scrooge, et que l'esprit de
No�l pr�sent ne s'y est pas laiss� prendre. La mani�re dont le
soi-disant aveugle poursuit la petite soeur rondelette au fichu de
dentelle est une v�ritable insulte � la cr�dulit� de la nature
humaine. Qu'elle renverse le garde-feu, qu'elle roule par-dessus
les chaises, qu'elle aille se cogner contre le piano, ou bien
qu'elle s'�touffe dans les rideaux, partout o� elle va, il y va;
il sait toujours reconna�tre o� est la petite soeur rondelette; il
ne veut attraper personne autre; vous avez beau le heurter en
courant, comme tant d'autres l'ont fait expr�s, il fera bien
semblant de chercher � vous saisir, avec une maladresse qui fait
injure � votre intelligence, mais � l'instant il ira se jeter de
c�t� dans la direction de la petite soeur rondelette. �Ce n'est
pas de franc jeu�, dit-elle souvent en fuyant, et elle a raison;
mais lorsqu'il l'attrape � la fin, quand, en d�pit de ses
mouvements rapides pour lui �chapper, et de tous les fr�missements
de sa robe de soie froiss�e � chaque meuble, il est parvenu �
l'acculer dans un coin, d'o� elle ne peut plus sortir, sa conduite
alors devient vraiment abominable. Car, sous pr�texte qu'il ne
sait pas qui c'est, il faut qu'il touche sa coiffure; sous
pr�texte de s'assurer de son identit�, il se permet de toucher
certaine bague qu'elle porte au doigt, de manier certaine cha�ne
pass�e autour de son cou. Le vilain monstre! aussi nul doute
qu'elle ne lui en dise sa fa�on de penser, maintenant que le
mouchoir ayant pass� sur les yeux d'une autre personne, ils ont
ensemble un entretien si confidentiel, derri�re les rideaux, dans
l'embrasure de la fen�tre!

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 21st Dec 2025, 17:46