|
Main
- books.jibble.org
My Books
- IRC Hacks
Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare
External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd
|
books.jibble.org
Previous Page
| Next Page
Page 30
Une lumi�re brilla � la fen�tre d'une pauvre hutte, et ils se
dirig�rent rapidement de ce c�t�. Passant � travers le mur de
pierres et de boue, ils trouv�rent une joyeuse compagnie assembl�e
autour d'un feu splendide. Un vieux, vieux bonhomme et sa femme,
leurs enfants, leurs petits-enfants, et une autre g�n�ration
encore, �taient tous l� r�unis, v�tus de leurs habits de f�te. Le
vieillard, d'une voix qui s'�levait rarement au-dessus des
sifflements aigus du vent sur la lande d�serte, leur chantait un
No�l (d�j� fort ancien lorsqu'il n'�tait lui-m�me qu'un tout petit
enfant); de temps en temps ils reprenaient tous ensemble le
refrain. Chaque fois qu'ils chantaient, le vieillard sentait
redoubler sa vigueur et sa verve; mais chaque fois, d�s qu'ils se
taisaient, il retombait dans sa premi�re faiblesse.
L'esprit ne s'arr�ta pas en cet endroit, mais ordonna � Scrooge de
saisir fortement sa robe et le transporta, en passant au-dessus du
marais, o�? Pas � la mer, sans doute? Si, vraiment, � la mer.
Scrooge, tournant la t�te, vit avec horreur, bien loin derri�re
eux, la derni�re langue de terre, une rang�e de rochers affreux;
ses oreilles furent assourdies par le bruit des flots qui
tourbillonnaient, mugissaient avec le fracas du tonnerre et
venaient se briser au sein des �pouvantables cavernes qu'ils
avaient creus�es, comme si, dans les acc�s de sa rage, la mer e�t
essay� de miner la terre.
B�ti sur le triste r�cif d'un rocher � fleur d'eau, � quelques
lieues du rivage, et battu par les eaux tout le long de l'ann�e
avec un acharnement furieux, se dressait un phare solitaire.
D'�normes tas de plantes marines s'accumulaient � sa base, et les
oiseaux des temp�tes, engendr�s par les vents, peut-�tre comme les
algues par les eaux, voltigeaient alentour, s'�levant et
s'abaissant tour � tour, comme les vagues qu'ils effleuraient dans
leur vol.
Mais, m�me en ce lieu, deux hommes charg�s de la garde du phare
avaient allum� un feu qui jetait un rayon de clart� sur
l'�pouvantable mer, � travers l'ouverture pratiqu�e dans l'�paisse
muraille. Joignant leurs mains calleuses par-dessus la table
grossi�re devant laquelle ils �taient assis, ils se souhaitaient
l'un � l'autre un joyeux No�l en buvant leur grog, et le plus �g�
des deux dont le visage �tait racorni et coutur� par les
intemp�ries de l'air, comme une de ces figures sculpt�es � la
proue d'un vieux b�timent, entonna de sa voix rauque un chant
sauvage qu'on aurait pu prendre lui-m�me pour un coup de vent
pendant l'orage.
Le spectre allait toujours au-dessus de la mer sombre et houleuse,
toujours, toujours, jusqu'� ce que dans son vol rapide, bien loin
de la terre et de tout rivage, comme il l'apprit � Scrooge, ils
s'abattirent sur un vaisseau et se plac�rent tant�t pr�s du
timonier � la roue du gouvernail, tant�t � la vigie sur l'avant,
ou � c�t� des officiers de quart, visitant ces sombres et
fantastiques figures dans les diff�rents postes o� ils montaient
leur faction. Mais chacun de ces hommes fredonnait un chant de
No�l, ou pensait � No�l, ou rappelait � voix basse � son compagnon
quelque No�l pass�, avec les esp�rances qui s'y rattachent d'un
retour heureux au sein de la famille. Tous, � bord, �veill�s ou
endormis, bons ou m�chants, avaient �chang� les uns avec les
autres, ce matin-l�, une parole plus bienveillante qu'en aucun
autre jour de l'ann�e; tous avaient pris une part plus ou moins
grande � ses joies; ils s'�taient tous souvenus de leurs parents
ou de leurs amis absents, comme ils avaient esp�r� tous qu'� leur
tour ceux qui leur �taient chers �prouvaient dans le m�me moment
le m�me plaisir � penser � eux.
Ce fut une grande surprise pour Scrooge, tandis qu'il pr�tait
l'oreille aux g�missements plaintifs du vent, et qu'il songeait �
ce qu'avait de solennel un semblable voyage au milieu des
t�n�bres, par-dessus des ab�mes inconnus dont les profondeurs
�taient des secrets aussi imp�n�trables que la mort; ce fut une
grande surprise pour Scrooge, ainsi plong� dans ses r�alisations,
d'entendre un rire joyeux. Mais sa surprise devint bien plus
grande encore quand il reconnut que cet �clat de rire avait �t�
pouss� par son neveu, et se vit lui-m�me dans une chambre
parfaitement �clair�e, chaude, brillante de propret�, avec
l'esprit � ses c�t�s, souriant et jetant sur ce m�me neveu des
regards pleins de douceur et de complaisance.
�Ah! ah! ah! faisait le neveu de Scrooge. Ah! ah! ah!�
Previous Page
| Next Page
|
|