Cantique de Noël by Charles Dickens


Main
- books.jibble.org



My Books
- IRC Hacks

Misc. Articles
- Meaning of Jibble
- M4 Su Doku
- Computer Scrapbooking
- Setting up Java
- Bootable Java
- Cookies in Java
- Dynamic Graphs
- Social Shakespeare

External Links
- Paul Mutton
- Jibble Photo Gallery
- Jibble Forums
- Google Landmarks
- Jibble Shop
- Free Books
- Intershot Ltd

books.jibble.org

Previous Page | Next Page

Page 29

Martha, pauvre apprentie chez une marchande de modes, raconta
alors quelle esp�ce d'ouvrage elle avait � faire, combien d'heures
elle travaillait sans s'arr�ter, et se r�jouit d'avance � la
pens�e qu'elle pourrait demeurer fort tard au lit le lendemain
matin, jour de repos pass� � la maison. Elle ajouta qu'elle avait
vu, peu de jours auparavant, une comtesse et un lord, et que le
lord �tait bien � peu pr�s de la taille de Pierre; sur quoi Pierre
tira si haut son col de chemise, que vous n'auriez pu apercevoir
sa t�te si vous aviez �t� l�. Pendant tout ce temps, les marrons
et le pot au grog circulaient � la ronde, puis Tiny Tim se mit �
chanter une ballade sur un enfant �gar� au milieu des neiges; Tiny
Tim avait une petite voix plaintive et chanta sa romance �
merveille, ma foi!

Il n'y avait rien dans tout cela de bien aristocratique. Ce
n'�tait pas une belle famille; ils n'�taient bien v�tus ni les uns
ni les autres; leurs souliers �taient loin d'�tre imperm�ables;
leurs habits n'�taient pas cossus; Pierre pouvait bien m�me avoir
fait la connaissance, j'en mettrais ma main au feu, avec la
boutique de quelque fripier. Cependant ils �taient heureux,
reconnaissants, charm�s les uns des autres et contents de leur
sort; et au moment o� Scrooge les quitta, ils semblaient de plus
en plus heureux encore � la lueur des �tincelles que la torche de
l'esprit r�pandait sur eux; aussi les suivit-il du regard, et en
particulier Tiny Tim, sur lequel il tint l'oeil fix� jusqu'au
bout.

Cependant la nuit �tait venue, sombre et noire; la neige tombait �
gros flocons, et, tandis que Scrooge parcourait les rues avec
l'esprit, l'�clat des feux p�tillait dans les cuisines, dans les
salons, partout, avec un effet merveilleux. Ici, la flamme
vacillante laissait voir les pr�paratifs d'un bon petit d�ner de
famille, avec les assiettes qui chauffaient devant le feu, et des
rideaux �pais d'un rouge fonc�, qu'on allait tirer bient�t pour
emp�cher le froid et l'obscurit� de la rue. L�, tous les enfants
de la maison s'�lan�aient dehors dans la neige au-devant de leurs
soeurs mari�es, de leurs fr�res, de leurs cousins, de leurs
oncles, de leurs tantes, pour �tre les premiers � leur dire
bonjour. Ailleurs, les silhouettes des convives se dessinaient sur
les stores. Un groupe de belles jeunes filles, encapuchonn�es,
chauss�es de souliers fourr�s, et causant toutes � la fois, se
rendaient d'un pied l�ger chez quelque voisin; malheur alors au
c�libataire (les rus�es magiciennes, elles le savaient bien!) qui
les y verrait faire leur entr�e avec leur teint vermeil, anim� par
le froid!

� en juger par le nombre de ceux qu'ils rencontraient sur leur
route se rendant � d'amicales r�unions, vous auriez pu croire
qu'il ne restait plus personne dans les maisons pour leur donner
la bienvenue � leur arriv�e, quoique ce fut tout le contraire; pas
une maison o� l'on n'attend�t compagnie, pas une chemin�e o� l'on
n'e�t empil� le charbon jusqu'� la gorge. Aussi, Dieu du ciel!
comme l'esprit �tait ravi d'aise! comme il d�couvrait sa large
poitrine! comme il ouvrait sa vaste main! comme il planait au-
dessus de cette foule, d�versant avec g�n�rosit� sa joie vive et
innocente sur tout ce qui se trouvait � sa port�e! Il n'y eut pas
jusqu'� l'allumeur de r�verb�res qui, dans sa course devant lui,
marquant de points lumineux les rues t�n�breuses, tout habill�
d�j� pour aller passer sa soir�e quelque part, se mit � rire aux
�clats lorsque l'esprit passa pr�s de lui, bien qu'il ne s�t pas,
le brave homme, qu'il e�t en ce moment pour compagnie No�l en
personne.

Tout � coup, sans que le spectre e�t dit un seul mot pour pr�parer
son compagnon � ce brusque changement, ils se trouv�rent au milieu
d'un marais triste, d�sert, parsem� de monstrueux tas de pierres
brutes, comme si c'e�t �t� un cimeti�re de g�ants; l'eau s'y
r�pandait partout o� elle voulait, elle n'avait pas d'autre
obstacle que la gel�e qui la retenait prisonni�re; il ne venait
rien en ce triste lieu, si ce n'est de la mousse, des gen�ts et
une herbe ch�tive et rude. � l'horizon, du c�t� de l'ouest, le
soleil couchant avait laiss� une tra�n�e de feu d'un rouge ardent
qui illumina un instant ce paysage d�sol�, comme le regard
�tincelant d'un oeil sombre, dont les paupi�res s'abaissant peu �
peu, jusqu'� ce qu'elles se ferment tout � fait, finirent par se
perdre compl�tement dans l'obscurit� d'une nuit �paisse.

�O� sommes-nous? demanda Scrooge.

-- Nous sommes o� vivent les mineurs, ceux qui travaillent dans
les entrailles de la terre, r�pondit l'esprit; mais ils me
reconnaissent. Regardez!�

Previous Page | Next Page


Books | Photos | Paul Mutton | Sun 21st Dec 2025, 12:00