Cantique de Noël by Charles Dickens


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Page 20

Il parut pr�t � c�der en d�pit de lui-m�me � cette supposition
trop vraisemblable. Cependant il ne se rendit pas encore:

�Vous ne le pensez pas, dit-il.

-- Je serais bien heureuse de penser autrement si je le pouvais,
r�pondit-elle; Dieu le sait! Pour que je me sois rendue moi-m�me �
une v�rit� aussi p�nible, il faut bien qu'elle ait une force
irr�sistible. Mais, si vous �tiez libre aujourd'hui ou demain,
comme hier, puis-je croire que vous choisiriez pour femme une
fille sans dot, vous qui, dans vos plus intimes confidences, alors
que vous lui ouvriez votre coeur avec le plus d'abandon, ne
cessiez de peser toutes choses dans les balances de l'int�r�t, et
de tout estimer par le profit que vous pouviez en retirer! ou si,
venant � oublier un instant, � cause d'elle, les principes qui
font votre seule r�gle de conduite, vous vous arr�tiez � ce choix,
ne sais-je donc pas que vous ne tarderiez point � le regretter et
� vous en repentir? j'en suis convaincue; c'est pourquoi je vous
rends votre libert�, de grand coeur, � cause m�me de l'amour que
je vous portais autrefois, quand vous �tiez si diff�rent de ce que
vous �tes aujourd'hui.�

Il allait parler; mais elle continua en d�tournant les yeux:

�Peut-�tre... mais non, disons plut�t: sans aucun doute, la
m�moire du pass� m'autorise � l'esp�rer, vous souffrirez de ce
parti. Mais encore un peu, bien peu de temps, et vous bannirez
avec empressement ce souvenir importun comme un r�ve inutile et
f�cheux dont vous vous f�liciterez d'�tre d�livr�. Puisse la
nouvelle existence que vous aurez choisie vous rendre heureux!�

Elle le quitta, et ils se s�par�rent.

�Esprit, dit Scrooge, ne me montrez plus rien! Ramenez-moi � la
maison. Pourquoi vous plaisez-vous � me tourmenter?

-- Encore une ombre! cria le spectre.

-- Non, plus d'autres! dit Scrooge; je n'en veux pas voir
davantage. Ne me montrez plus rien!...�

Mais le fant�me impitoyable l'�treignit entre ses deux bras et le
for�a � consid�rer la suite des �v�nements.

Ils se trouv�rent tout � coup transport�s dans un autre lieu o�
une sc�ne d'un autre genre vint frapper leurs regards; c'�tait une
chambre, ni grande, ni belle, mais agr�able et commode. Pr�s d'un
bon feu d'hiver �tait assise une belle jeune fille, qui
ressemblait tellement � la derni�re, que Scrooge la prit pour
elle, jusqu'� ce qu'il aper�t cette derni�re devenue maintenant
une grave m�re de famille, assise vis-�-vis de sa fille. Le bruit
qui se faisait dans cette chambre �tait assourdissant, car il y
avait l� plus d'enfants que Scrooge, dans l'agitation extr�me de
son esprit, n'en pouvait compter; et, bien diff�rents de la
joyeuse troupe dont parle le po�me, au lieu de quarante enfants
silencieux comme s'il n'y en avait eu qu'un seul, chacun d'eux, au
contraire, se montrait bruyant et tapageur comme quarante. La
cons�quence in�vitable d'une telle situation �tait un vacarme dont
rien ne saurait donner une id�e; mais personne ne semblait s'en
inqui�ter. Bien plus, la m�re et la fille en riaient de tout leur
coeur et s'en amusaient beaucoup. Celle-ci, ayant commenc� � se
m�ler � leurs jeux, fut aussit�t mise au pillage par ces petits
brigands qui la trait�rent sans piti�. Que n'aurais-je pas donn�
pour �tre l'un d'eux! Quoique assur�ment je ne me fusse jamais
conduit avec tant de rudesse, oh! non! Je n'aurais pas voulu, pour
tout l'or du monde, avoir emm�l� si rudement, ni tir� avec tant de
brutalit� ces cheveux si bien peign�s; et quant au charmant petit
soulier, je me serais bien gard� de le lui �ter de force, Dieu me
b�nisse! quand il se serait agi de sauver ma vie. Pour ce qui est
de mesurer sa taille en jouant comme ils le faisaient sans
scrupule, ces petits audacieux, je ne l'aurais certainement pas
os� non plus; j'aurais craint qu'en punition de ce sacril�ge, mon
bras ne f�t condamn� � s'arrondir toujours, sans pouvoir se
redresser jamais. Et pourtant, je l'avoue, j'aurais bien voulu
toucher ses l�vres, lui adresser des questions afin qu'elle f�t
forc�e de les ouvrir pour me r�pondre, fixer mes regards sur les
cils de ses yeux baiss�s, sans la faire rougir; d�nouer sa
chevelure ondoyante dont une seule boucle e�t �t� pour moi le plus
pr�cieux de tous les souvenirs; bref, j'aurais voulu, je le
confesse, qu'il me f�t permis de jouir aupr�s d'elle des
privil�ges d'un enfant, et, cependant, demeurer assez homme pour
en appr�cier toute la valeur.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sat 20th Dec 2025, 6:28