Cantique de Noël by Charles Dickens


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Page 19

-- Vous avez l'air d'avoir quelque chose, insista le spectre.

-- Non, dit Scrooge, non. Seulement j'aimerais � pouvoir dire en
ce moment un mot ou deux � mon commis. Voil� tout.�

Son autre lui-m�me �teignit les lampes au moment o� il exprimait
ce d�sir; et Scrooge et le fant�me se trouv�rent de nouveau c�te �
c�te en plein air.

�Mon temps s'�coule, observa l'esprit... Vite!�

Cette parole n'�tait point adress�e � Scrooge ou � quelqu'un qu'il
p�t voir, mais elle produisit un effet imm�diat, car Scrooge se
revit encore. Il �tait plus �g� maintenant, un homme dans la fleur
de l'�ge. Son visage n'avait point les traits durs et s�v�res de
sa maturit�; mais il avait commenc� � porter les marques de
l'inqui�tude et de l'avarice. Il y avait dans son regard une
mobilit� ardente, avide, inqui�te, qui indiquait la passion qui
avait pris racine en lui: on devinait d�j� de quel cot� allait se
projeter l'ombre de l'arbre qui commen�ait � grandir. Il n'�tait
pas seul, il se trouvait au contraire � c�t� d'une belle jeune
fille v�tue de deuil, dont les yeux pleins de larmes brillaient �
la lumi�re du spectre de No�l pass�.

�Peu importe, disait-elle doucement, � vous du moins. Une autre
idole a pris ma place, et, si elle peut vous r�jouir et vous
consoler plus tard, comme j'aurais essay� de le faire, je n'ai pas
autant de raison de m'affliger.

-- Quelle idole a pris votre place? r�pondit-il.

-- Le veau d'or.

-- Voil� bien l'impartialit� du monde! dit-il. Il n'y a rien qu'il
traite plus durement que la pauvret�; et il n'y a rien qu'il fasse
profession de condamner avec autant de s�v�rit� que la poursuite
de la richesse!

-- Vous craignez trop l'opinion du monde, r�pliquait la jeune
fille avec douceur. Vous avez sacrifi� toutes vos esp�rances �
celle d'�chapper un jour � son m�pris sordide. J'ai vu vos plus
nobles aspirations dispara�tre une � une, jusqu'� ce que la
passion dominante, le lucre, vous ait absorb�. N'ai-je pas raison?

-- Eh bien! quoi? reprit-il. Lors m�me que je serais devenu plus
raisonnable en vieillissant, apr�s? Je ne suis pas chang� � votre
�gard.�

Elle secoua la t�te.

�Suis-je chang�?

-- Notre engagement est bien ancien. Nous l'avons pris ensemble
quand nous �tions tous les deux pauvres et contents de notre �tat,
en attendant le jour o� nous pourrions am�liorer notre fortune en
ce monde par notre patiente industrie. Vous avez bien chang�.
Quand cet engagement fut pris, vous �tiez un autre homme.

-- J'�tais un enfant, s'�cria-t-il avec impatience.

-- Votre propre conscience vous dit que vous n'�tiez point alors
ce que vous �tes aujourd'hui, r�pliqua-t-elle. Pour moi, je suis
la m�me. Ce qui pouvait nous promettre le bonheur, quand nous
n'avions qu'un coeur, n'est plus qu'une source de peines depuis
que nous en avons deux. Combien de fois et avec quelle amertume
j'y ai pens�, je ne veux pas vous le dire. Il suffit que j'y aie
pens�, et que je puisse � pr�sent vous rendre votre parole.

-- Ai-je jamais cherch� � la reprendre?

-- De bouche, non, jamais.

-- Comment, alors?

-- En changeant du tout au tout. Votre humeur n'est plus la m�me,
ni l'atmosph�re au milieu de laquelle vous vivez; ni l'esp�rance
qui �tait le but principal de votre vie. Si cet engagement n'e�t
jamais exist� entre nous, dit la jeune fille, le regardant avec
douceur, mais avec fermet�, dites-le-moi, rechercheriez-vous ma
main aujourd'hui? Oh! non.�

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Books | Photos | Paul Mutton | Sat 20th Dec 2025, 4:30