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Page 18
Il y eut encore des danses, et le jeu des gages touch�s; puis
encore des danses, un g�teau, du n�gus, une �norme pi�ce de r�ti
froid, une autre de bouilli froid, des p�t�s au hachis et de la
bi�re en abondance. Mais le grand effet de la soir�e, ce fut apr�s
le r�ti et le bouilli, quand le m�n�trier (un fin matois,
remarquez bien, un diable d'homme qui connaissait bien son
affaire: ce n'est ni vous ni moi qui aurions pu lui en remontrer!)
commen�a � jouer �Sir Robert de Coverley�. Alors s'avan�a le vieux
Fezziwig pour danser avec Mme Fezziwig. Ils se plac�rent en t�te
de la danse. En voil� de la besogne! vingt-trois ou vingt-quatre
couples � conduire, et des gens avec lesquels il n'y avait pas �
badiner, des gens qui voulaient danser et ne savaient ce que
c'�tait que d'aller le pas.
Mais quand ils auraient bien �t� deux ou trois fois aussi
nombreux, quatre fois m�me, le vieux Fezziwig aurait �t� capable
de leur tenir t�te, Mme Fezziwig pareillement. Quant � elle,
c'�tait sa digne compagne, dans toute l'�tendue du mot. Si ce
n'est pas l� un assez bel �loge, qu'on m'en fournisse un autre, et
j'en ferai mon profit. Les mollets de Fezziwig �taient
positivement comme deux astres. C'�taient des lunes qui se
multipliaient dans toutes les �volutions de la danse. Ils
paraissaient, disparaissaient, reparaissaient de plus belle. Et
quand le vieux Fezziwig et Mme Fezziwig eurent ex�cut� toute la
danse: _avancez et reculez, tenez votre danseuse par la main,
balancez, saluez; le tire-bouchon; enfilez l'aiguille et reprenez
vos places;_ Fezziwig faisait des entrechats si lestement, qu'il
semblait jouer du flageolet avec ses jambes, et retombait ensuite
en place sur ses pieds droit comme un I.
Quand l'horloge sonna onze heures, ce bal domestique prit fin.
M. et Mme Fezziwig all�rent se placer de chaque c�t� de la porte,
et secouant amicalement les mains � chaque personne
individuellement, lui aux hommes, elle aux femmes, � mesure que
l'on sortait, ils leur souhait�rent � tous un joyeux No�l.
Lorsqu'il ne resta plus que les deux apprentis, ils leur firent
les m�mes adieux, puis les voix joyeuses se turent, et les jeunes
gens regagn�rent leurs lits plac�s sous un comptoir de l'arri�re-
boutique.
Pendant tout ce temps, Scrooge s'�tait agit� comme un homme qui
aurait perdu l'esprit. Son coeur et son �me avaient pris part �
cette sc�ne avec son autre lui-m�me. Il reconnaissait tout, se
rappelait tout, jouissait de tout et �prouvait la plus �trange
agitation. Ce ne fut plus que quand ces brillants visages de son
autre lui-m�me et de Dick eurent disparu � leurs yeux, qu'il se
souvint du fant�me et s'aper�ut que ce dernier le consid�rait tr�s
attentivement, tandis que la lumi�re dont sa t�te �tait surmont�e
brillait d'une clart� de plus en plus vive.
�Il faut bien peu de chose, dit le fant�me, pour inspirer � ces
sottes gens tant de reconnaissance...
-- Peu de chose! r�p�ta Scrooge.�
L'esprit lui fit signe d'�couter les deux apprentis qui
r�pandaient leurs coeurs en louanges sur Fezziwig, puis ajouta,
lorsqu'il eut ob�i:
�Eh quoi! voil�-t-il pas grand'chose? Il a d�pens� quelques livres
sterling de votre argent mortel; trois ou quatre peut-�tre. Cela
vaut-il la peine de lui donner tant d'�loges?
-- Ce n'est pas cela, dit Scrooge excit� par cette remarque, et
parlant, sans s'en douter, comme son autre lui-m�me et non pas
comme le Scrooge d'aujourd'hui. Ce n'est pas cela, esprit.
Fezziwig a le pouvoir de nous rendre heureux ou malheureux; de
faire que notre service devienne l�ger ou pesant, un plaisir ou
une peine. Que ce pouvoir consiste en paroles et en regards, en
choses si insignifiantes, si fugitives qu'il est impossible de les
additionner et de les aligner en compte, eh bien, qu'est-ce que
cela fait? le bonheur qu'il nous donne est tout aussi grand que
s'il co�tait une fortune.�
Scrooge surprit le regard per�ant de l'esprit et s'arr�ta.
�Qu'est-ce que vous avez? demanda le fant�me.
-- Rien de particulier, r�pondit Scrooge.
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