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Page 17
�Ce fut toujours une cr�ature d�licate qu'un simple souffle aurait
pu fl�trir, dit le spectre... Mais elle avait un grand coeur.
-- Oh! oui, s'�cria Scrooge. Vous avez raison. Ce n'est pas moi
qui dirai le contraire, esprit, Dieu m'en garde!
-- Elle est morte mari�e, dit l'esprit, et a laiss� deux enfants,
je crois.
-- Un seul, r�pondit Scrooge.
-- C'est vrai, dit le spectre, votre neveu.�
Scrooge parut mal � l'aise et r�pondit bri�vement: �Oui.�
Quoiqu'ils n'eussent fait que quitter la pension en ce moment, ils
se trouvaient d�j� dans les rues populeuses d'une ville, o�
passaient et repassaient des ombres humaines, o� des ombres de
charrettes et de voitures se disputaient le pav�, o� se
rencontraient enfin le bruit et l'agitation d'une v�ritable ville.
On voyait assez clairement, � l'�talage des boutiques, que l�
aussi on c�l�brait le retour de No�l; mais c'�tait le soir, et les
rues �taient �clair�es.
Le spectre s'arr�ta � la porte d'un certain magasin, et demanda �
Scrooge s'il le reconnaissait.
�Si je le reconnais! dit Scrooge. N'est-ce pas ici que j'ai fait
mon apprentissage?�
Ils entr�rent. � la vue d'un vieux monsieur en perruque galloise,
assis derri�re un pupitre si �lev�, que, si le gentleman avait eu
deux pouces de plus, il se serait cogn� la t�te contre le plafond,
Scrooge s'�cria en proie � une grande excitation:
�Mais c'est le vieux Fezziwig! Dieu le b�nisse! C'est Fezziwig
ressuscit�!�
Le vieux Fezziwig posa sa plume et regarda l'horloge qui marquait
sept heures. Il se frotta les mains, rajusta son vaste gilet, rit
de toutes ses forces, depuis la plante des pieds jusqu'� la pointe
des cheveux, et appela d'une voix puissante, sonore, riche, pleine
et joviale:
�Hol�! oh! Ebenezer! Dick!�
L'autre Scrooge, devenu maintenant un jeune homme, entra
lestement, accompagn� de son camarade d'apprentissage.
�C'est Dick Wilkins, pour s�r! dit Scrooge au fant�me... Oui,
c'est lui; mis�ricorde! le voil�. Il m'�tait tr�s attach�, le
pauvre Dick! ce bien cher Dick!
-- Allons, allons, mes enfants! s'�cria Fezziwig, on ne travaille
plus ce soir. C'est la veille de No�l, Dick. C'est No�l, Ebenezer!
Vite, mettons les volets, cria le vieux Fezziwig en faisant
gaiement claquer ses mains. Allons t�t! comment! ce n'est pas
encore fait?�
Vous ne croiriez jamais comment ces deux gaillards se mirent �
l'ouvrage! Ils se pr�cipit�rent dans la rue avec les volets, un,
deux, trois;... les mirent en place, ... quatre, cinq, six;...
pos�rent les barres et les clavettes;... sept, huit, neuf, ...et
revinrent avant que vous eussiez pu compter jusqu'� douze,
haletants comme des chevaux de course.
�Oh�! oh! s'�cria le vieux Fezziwig descendant de son pupitre avec
une merveilleuse agilit�. D�barrassons, mes enfants, et faisons de
la place ici! Hol�, Dick! Allons, preste, Ebenezer!�
D�barrasser! ils auraient m�me tout d�m�nag� s'il avait fallu,
sous les yeux du vieux Fezziwig. Ce fut fait en une minute. Tout
ce qui �tait transportable fut enlev� comme pour dispara�tre �
tout jamais de la vie publique, le plancher balay� et arros�, les
lampes appr�t�es, un tas de charbon jet� sur le feu, et le magasin
devint une salle de bal aussi commode, aussi chaude, aussi s�che,
aussi brillante qu'on pouvait le d�sirer pour une soir�e d'hiver.
Vint alors un m�n�trier avec son livre de musique. Il monta au
haut du grand pupitre, en fit un orchestre et produisit des
accords r�jouissants comme la colique. Puis entra Mme Fezziwig, un
vaste sourire en personne; puis entr�rent les trois miss Fezziwig,
radieuses et adorables; puis entr�rent les six jeunes poursuivants
dont elles brisaient les coeurs; puis entr�rent tous les jeunes
gens et toutes les jeunes filles employ�s dans le commerce de la
maison; puis entra la servante avec son cousin le boulanger; puis
entra la cuisini�re avec l'ami intime de son fr�re, le marchand de
lait; puis entra le petit apprenti d'en face, soup�onn� de ne pas
avoir assez de quoi manger chez son ma�tre; il se cachait derri�re
la servante du num�ro 15, � laquelle sa ma�tresse, le fait �tait
prouv�, avait tir� les oreilles. Ils entr�rent tous, l'un apr�s
l'autre, quelques-uns d'un air timide, d'autres plus hardiment,
ceux-ci avec gr�ce, ceux-l� avec gaucherie, qui poussant, qui
tirant; enfin tous entr�rent de fa�on ou d'autre et n'importe
comment. Ils partirent tous, vingt couples � la fois, se tenant
par la main et formant une ronde. La moiti� se porte en avant,
puis revient en arri�re; c'est au tour de ceux-ci � se balancer en
cadence, c'est au tour de ceux-l� � entra�ner le mouvement; puis
ils recommencent tous � tourner en rond plusieurs fois, se
groupant, se serrant, se poursuivant les uns les autres: le vieux
couple n'est jamais � sa place, et les jeunes couples repartent
avec vivacit�, quand ils l'ont mis dans l'embarras, puis, enfin,
la cha�ne est rompue et les danseurs se trouvent sans vis-�-vis.
Apr�s ce beau r�sultat, le vieux Fezziwig, frappant des mains pour
suspendre la danse, s'�cria: �C'est bien!� et le m�n�trier plongea
son visage �chauff� dans un pot de porter, sp�cialement pr�par� �
cette intention. Mais, lorsqu'il reparut, d�daignant le repos, il
recommen�a de plus belle, quoiqu'il n'y e�t pas encore de
danseurs, comme si l'autre m�n�trier avait �t� report� chez lui,
�puis�, sur un volet de fen�tre, et que ce fut un nouveau musicien
qui fut venu le remplacer, r�solu � vaincre ou � p�rir.
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