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Page 14
�Levez-vous! et marchez avec moi!�
C'e�t �t� en vain que Scrooge aurait all�gu� que le temps et
l'heure n'�taient pas propices pour une promenade � pied; que son
lit �tait chaud et le thermom�tre bien au-dessous de glace; qu'il
�tait l�g�rement v�tu, n'ayant que ses pantoufles, sa robe de
chambre et son bonnet de nuit; et qu'en m�me temps il avait �
m�nager son rhume. Pas moyen de r�sister � cette �treinte, quoique
aussi douce que celle d'une main de femme. Il se leva; mais,
s'apercevant que l'esprit se dirigeait vers la fen�tre, il saisit
sa robe dans une attitude suppliante.
�Je ne suis qu'un mortel, lui repr�senta Scrooge, et par
cons�quent je pourrais bien tomber.
-- Permettez seulement que ma main vous touche l�, dit l'esprit
mettant sa main sur le coeur de Scrooge, et vous serez soutenu
dans bien d'autres �preuves encore.�
Comme il pronon�ait ces paroles, ils pass�rent � travers la
muraille et se trouv�rent sur une route en rase campagne, avec des
champs de chaque c�t�. La ville avait enti�rement disparu: on ne
pouvait plus en voir de vestige. L'obscurit� et le brouillard
s'�taient �vanouis en m�me temps, car c'�tait un jour d'hiver,
brillant de clart�, et la neige couvrait la terre.
�Bon Dieu! dit Scrooge en joignant les mains tandis qu'il
promenait ses regards autour de lui. C'est en ce lieu que j'ai �t�
�lev�; c'est ici que j'ai pass� mon enfance!�
L'esprit le regarda avec bont�. Son doux attouchement, quoiqu'il
e�t �t� l�ger et n'e�t dur� qu'un instant, avait r�veill� la
sensibilit� du vieillard. Il avait la conscience d'une foule
d'odeurs flottant dans l'air, dont chacune �tait associ�e avec un
millier de pens�es, d'esp�rances, de joies et de pr�occupations
oubli�es depuis longtemps, bien longtemps!
�Votre l�vre tremble, dit le fant�me. Et qu'est-ce que vous avez
donc l� sur la joue?
-- Rien, dit Scrooge tout bas, d'une voix singuli�rement �mue; ce
n'est pas la peur qui me creuse les joues; ce n'est rien, c'est
seulement une fossette que j'ai l�. Menez-moi, je vous prie, o�
vous voulez.
-- Vous vous rappelez le chemin? demanda l'esprit.
-- Me le rappeler! s'�cria Scrooge avec chaleur... Je pourrais m'y
retrouver les yeux band�s.
-- Il est bien �trange alors que vous l'ayez oubli� depuis tant
d'ann�es! observa le fant�me. Avan�ons.�
Ils march�rent le long de la route, Scrooge reconnaissant chaque
porte; chaque poteau, chaque arbre, jusqu'au moment o� un petit
bourg apparut dans le lointain, avec son pont, son �glise et sa
rivi�re au cours sinueux. Quelques poneys aux longs crins se
montr�rent en ce moment trottant vers eux, mont�s par des enfants
qui appelaient d'autres enfants juch�s dans des carrioles
rustiques et des charrettes que conduisaient des fermiers. Tous
ces enfants �taient tr�s anim�s, et �changeaient ensemble mille
cris vari�s, jusqu'� ce que les vastes campagnes furent si
remplies de cette musique joyeuse, que l'air mis en vibration
riait de l'entendre.
�Ce ne sont l� que les ombres des choses qui ont �t�, dit le
spectre. Elles ne se doutent pas de notre pr�sence.�
Les gais voyageurs avanc�rent vers eux; et, � mesure qu'ils
venaient, Scrooge les reconnaissait et appelait chacun d'eux par
son nom. Pourquoi �tait-il r�joui, plus qu'on ne peut dire, de les
voir? pourquoi son oeil, ordinairement sans expression,
s'illuminait-il? pourquoi son coeur bondissait-il � mesure qu'ils
passaient? Pourquoi fut-il rempli de bonheur quand il les entendit
se souhaiter l'un � l'autre un gai No�l, en se s�parant aux
carrefours et aux chemins de traverse qui devaient les ramener
chacun � son logis? Qu'�tait un gai No�l pour Scrooge? Foin du gai
No�l! Quel bien lui avait-il jamais fait?
�L'�cole n'est pas encore tout � fait d�serte, dit le fant�me. Il
y reste encore un enfant solitaire, oubli� par ses amis.�
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