Le grillon du foyer by Charles Dickens


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Page 16

-- Allons, tout cela, dit Caleb, en se levant un moment apr�s
s'�tre remis au travail et en reculant de deux pas pour mieux se
rendre compte de la perspective, tout cela est aussi exact que six
fois deux liards peuvent faire six sous. C'est dommage que la
maison vous pr�sente une fa�ade de tous les c�t�s, si au moins il
s'y trouvait un escalier pour pouvoir circuler dans les divers
appartements; mais voil� que je me fais encore illusion et que je
crois � la r�alit� de tout cela; c'est la mauvais c�t� de mon
m�tier.

-- Vous parlez tout � fait bas, mon p�re, seriez-vous fatigu�?

-- Fatigu� s'�cria Caleb avec beaucoup d'animation; qu'est ce qui
pourrait me fatiguer. Berthe? Je ne fus jamais fatigu�. Que
voulez-vous dire?

Pour donner une plus grande force � ces paroles, Caleb, bien sans
le vouloir, s'�tait mis � imiter deux bonshommes qui se trouvaient
sur la chemin�e, et qui s'�tiraient les bras en b�illant, puis il
se mit � fredonner un fragment de refrain. C'�tait une chanson
bachique qui fit encore un plus grand contraste avec sa figure
naturellement maigre et triste.

-- Comment! je vous trouve en train de chanter, dit M. Tackleton
en arrivant et montrant sa t�te entre la porte. Cela va bien,
chantez; je ne chante pas, moi!

Personne, certes, ne l'aurait soup�onn� de chanter, et il n'avait
pas une figure qui en e�t le moins du monde l'air.

-- Je ne pourrais chanter, non, continua M. Tackleton. Je suis
charm� que vous le puissiez, vous; j'esp�re que vous pouvez
travailler �galement. Vous avez du temps de reste pour travailler
et pour chanter, il para�t.

-- Si vous pouviez seulement le voir, Berthe, murmura Caleb �
l'oreille de sa fille, quel homme joyeux! vous croiriez qu'il vous
parle s�rieusement, si vous ne le connaissiez aussi bien que moi.

La jeune aveugle sourit en remuant la t�te en signe d'assentiment.

-- On dit qu'il faut s'appliquer � faire chanter l'oiseau qui ne
chante pas, grommela M. Tackleton. Mais lorsque le hibou qui ne
sait pas et qui ne doit pas chanter veut chanter, que doit-on
faire?

-- Si vous pouviez le voir en ce moment, dit Caleb � sa fille
encore plus doucement, oh! qu'il est gracieux!

-- Vous �tes donc toujours agr�able et gai avec nous, s'�cria
Berthe en souriant.

-- Ah! vous voil�, vous? r�pondit Tackleton. Pauvre idiote!

Il s'�tait mis r�ellement dans la t�te qu'elle �tait idiote, et se
fondait peut-�tre dans cette opinion sur la gaiet� et l'affection
qu'on lui t�moignait.

-- Bien! vous �tes l�; comment allez-vous? lui dit Tackleton de sa
voix brusque.

-- Oh! Bien, compl�tement bien. Je suis si heureuse quand vous
venez me voir. Je vous souhaite autant de bonheur que vous
voudriez que les autres en eussent, si c'est possible.

-- Pauvre idiote, murmura Tackleton, pas un rayon, pas une lueur
de raison!

La jeune aveugle prit sa main et la baisa, elle la garda un moment
entre les siennes et y appuya tendrement une de ses joues avant de
l'abandonner. Il y avait une telle affection et une si grande
reconnaissance dans cet acte, que Tackleton lui-m�me fut �mu de le
voir, et lui dit plus doucement que d'habitude:

-- Quelles affaires avons-nous maintenant?

-- Je l'ai enferm� sous mon oreiller en allant me coucher hier au
soir, dit Berthe, et je me le suis rappel� en r�vant. Et lorsque
le jour est venu, et l'�clatant soleil _rouge_, le soleil _rouge_,
p�re?

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Books | Photos | Paul Mutton | Fri 2nd May 2025, 6:05