Antoine et Cléopâtre by William. Spurious and doubtful works Shakespeare


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Page 6

LE MESSAGER.--Oh! mon ma�tre!

ANTOINE.--Parle-moi sans d�tour: ne d�guise point les bruits populaires:
appelle Cl�op�tre comme on l'appelle � Rome; prends le ton d'ironie
avec lequel Fulvie parle de moi; reproche-moi mes fautes avec toute la
licence de la malignit� et de la v�rit� r�unies.--Oh! nous ne portons
que des ronces quand les vents violents demeurent immobiles; et le r�cit
de nos torts est pour nous une culture.--Laisse-moi un moment.

LE MESSAGER.--Selon votre plaisir, seigneur.

(Il sort.)

ANTOINE.--Quelles nouvelles de Sicyone? Appelle le messager de Sicyone.

PREMIER SERVITEUR.--Le messager de Sicyone? y en a-t-il un?

SECOND SERVITEUR.--Seigneur, il attend vos ordres.

ANTOINE.--Qu'il vienne.--Il faut que je brise ces fortes cha�nes
�gyptiennes, ou je me perds dans ma folle passion. (_Entre un autre
messager._) Qui �tes-vous?

LE SECOND MESSAGER.--Votre �pouse Fulvie est morte.

ANTOINE.--O� est-elle morte?

LE MESSAGER.--A Sicyone: la longueur de sa maladie, et d'autres
circonstances plus graves encore, qu'il vous importe de conna�tre, sont
d�taill�es dans cette lettre.

(Il lui donne la lettre.)

ANTOINE.--Laissez-moi seul. (_Le messager sort_.) Voil� une grande �me
partie! Je l'ai pourtant d�sir�.--L'objet que nous avons repouss� avec
d�dain, nous voudrions le poss�der encore! Le plaisir du jour diminue
par la r�volution des temps et devient une peine.--Elle est bonne parce
qu'elle n'est plus. La main qui la repoussait voudrait la ramener!--Il
faut absolument que je m'affranchisse du joug de cette reine
enchanteresse. Mille maux plus grands que ceux que je connais d�j� sont
pr�s d'�clore de mon indolence.--O� es-tu, �nobarbus?

(�nobarbus entre.)

�NOBARBUS.--Que voulez-vous, seigneur?

ANTOINE.--Il faut que je parte sans d�lai de ces lieux.

�NOBARBUS.--En ce cas, nous tuons toutes nos femmes. Nous voyons combien
une duret� leur est mortelle: s'il leur faut subir notre d�part, la mort
est l� pour elles.

ANTOINE.--Il faut que je parte.

�NOBARBUS.--Dans une occasion pressante, que les femmes meurent!--Mais
ce serait piti� de les rejeter pour un rien, quoique compar�es � un
grand int�r�t elles doivent �tre compt�es pour rien. Au moindre bruit
de ce dessein, Cl�op�tre meurt, elle meurt aussit�t; je l'ai vue mourir
vingt fois pour des motifs bien plus l�gers. Je crois qu'il y a de
l'amour pour elle dans la mort, qui lui procure quelque jouissance
amoureuse, tant elle est prompte � mourir.

ANTOINE.--Elle est rus�e � un point que l'homme ne peut imaginer.

�NOBARBUS.--H�las, non, seigneur! Ses passions ne sont form�es que des
plus purs �l�ments de l'amour. Nous ne pouvons comparer ses soupirs et
ses larmes aux vents et aux flots. Ce sont de plus grandes temp�tes que
celles qu'annoncent les almanachs, ce ne peut �tre une ruse chez elle.
Si c'en est une, elle fait tomber la pluie aussi bien que Jupiter.

ANTOINE.--Que je voudrais ne l'avoir jamais vue!

�NOBARBUS.--Ah! seigneur, vous auriez manqu� de voir une merveille; et
n'avoir pas �t� heureux par elle, c'e�t �t� d�cr�diter votre voyage.

ANTOINE.--Fulvie est morte.

�NOBARBUS.--Seigneur?

ANTOINE.--Fulvie est morte.

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Books | Photos | Paul Mutton | Mon 28th Apr 2025, 16:48