De la littérature des nègres, ou Recherches sur leurs facultés intellectuelles, leurs qualités m


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Page 8

Les philosophes ne s'accordent pas � fixer quelle partie du corps humain
doit �tre r�put�e le si�ge de la pens�e et des affections. Descartes,
Harthley, Buffon offrent chacun leurs syst�mes. Cependant, comme la
plupart le placent dans le cerveau, on a voulu en conclure que les plus
grands cerveaux �toient les plus richement dot�s en talens, et que les
N�gres l'ayant plus petit que les Blancs, devoient leur �tre inf�rieurs.
Cette assertion est d�truite par des observations r�centes; car divers
oiseaux ont proportionn�ment le cerveau plus volumineux que celui de
l'homme.

Cuvier ne veut pas que l'on mesure la port�e de l'intelligence sur le
volume du cerveau, mais sur celui de la partie du cerveau nomm�e les
h�misph�res, qui augmente ou diminue, dit-il, dans la m�me mesure que
les facult�s intellectuelles de tous les �tres dont se compose le r�gne
animal. Mais Cuvier, modeste comme tous les vrais savans, ne propose
sans doute cette id�e que comme une conjecture; car pour tirer une
cons�quence affirmative, ne faudroit-il pas que nous connussions mieux
les rapports de l'homme, son �tat moral? Combien de si�cles s'�couleront
peut-�tre avant qu'on ait p�n�tr� ce myst�re.

�Tout ce qui diff�rencie les nations, dit Camper, consiste dans une
ligne men�e depuis les conduits des oreilles jusqu'au fond du nez, et
une autre ligne droite qui touche la saillie du coronal au-dessus du
nez, et se prolonge jusqu'� la partie la plus saillante de l'os de la
m�choire, bien entendu qu'il faut regarder les t�tes de profil. C'est
non-seulement l'angle form� par ces deux lignes qui constitue la
diff�rence des animaux, mais encore des diverses nations; et l'on
pourroit dire que la nature s'est, en quelque sorte, servi de cet angle
pour d�terminer les vari�t�s animales, et les amener comme par degr�s
jusqu'� la perfection des plus beaux hommes. Ainsi la figure des oiseaux
d�crit les plus petits angles, et ces angles augmentent � mesure que
l'animal approche de la figure humaine. Je citerai pour exemple (c'est
Camper qui parle) les t�tes de singe, dont les unes d�crivent un angle
de quarante-deux degr�s, les autres un de cinquante. La t�te d'un N�gre
d'Afrique, ainsi que celle du Calmouk, forment un angle de soixante-dix
degr�s, et celle d'un Europ�en en fait un de quatre-vingt. Cette
diff�rence de dix degr�s fait la beaut� des t�tes europ�ennes, parce que
c'est un angle de cent degr�s qui constitue la plus grande perfection
des t�tes antiques. De pareilles t�tes, comme le plus haut point de
beaut�, ressemblent le plus � celle d'Apollon Pythien et de M�duse, par
Sosocles, deux morceaux unanimement consid�r�s comme les plus beaux
[49]�.

[Note 49: _V._ Opuscules, t. I, p. 16; et Dissertations physiques sur
la diff�rence r�elle que pr�sentent les traits du visage chez les hommes
de divers pays.]

Cette ligne faciale de Camper a �t� adopt�e par divers anatomistes.
Bonn dit avoir trouv� l'angle de soixante-dix degr� dans les t�tes des
N�gresses[50]; et comme d'une part ces diff�rences sont assez
constantes; que d'une autre les sciences subissent aussi l'empire des
modes, ce genre d'observations sur le volume, la configuration, les
protub�rances des cr�nes, sur l'expansion du cerveau, les affections
sp�ciales dont chacune de ses parties peut-�tre susceptible, et ses
rapports avec l'intelligence humaine, a pris le nom de _Cranologie_,
depuis que le docteur Gall en a fait l'objet de sa doctrine
physiologique. Il est combattu entre autres par Osiander[51], qui
d'ailleurs lui en conteste la priorit�, et qui en trouve les �l�mens
dans la M�toposcopie de Fuschius, et le _Fasciculus medicin�_ de Jean de
Ketham, etc. Il pouvoit y ajouter Aristote, Plutarque, Albert le Grand,
Triumphus, Vieussens, dit le docteur Gall lui-m�me.

[Note 50: _Descriptio thesauri ossium Morbosor. Hovii_ 1787, p. 133.]

[Note 51: V. _Epigrammata in complures musaci anatomici res, etc._,
par Fr. B. Osiander, in-8�, Gottingue 1807, p. 45 et 46.]

Celui-ci veut fonder sur la structure du cr�ne la pr�tendue inf�riorit�
morale des N�gres; et quand on lui oppose le fait de beaucoup de N�gres
dont les talens sont incontestables, il r�pond qu'alors leurs
formes cranologiques se rapprochent de la structure des Blancs, et
r�ciproquement il suppose que des Blancs stupides ont une conformation
qui les rapproche des N�gres. Au reste, je m'empresse de rendre hommage
aux talens et � la loyaut� des docteurs Gall et Osiander; mais les
hommes les plus �minens peuvent se fourvoyer dans les hypoth�ses, ou
tirer d'observations justes des cons�quences exag�r�es. Par exemple,
personne ne contestera au pr�sident de l'acad�mie des arts de Londres,
d'�tre un grand peintre; mais comment s'y prendroit West pour prouver
son opinion, que la physionomie des Juifs les rapproche de celle des
ch�vres[52]. Est-il facile de d�terminer les formes nationales, quand
dans tous les pays on voit des vari�t�s notables, m�me de village �
village? je l'ai remarqu� surtout dans les Vosges, comme Olivier dans la
Perse; Lopez a vu des N�gres � cheveux rouges, au Congo[53].

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Books | Photos | Paul Mutton | Mon 28th Apr 2025, 15:58