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Page 18
Je laisse aux physiologistes le soin de d�velopper les avantages du
croisement des races, tant pour l'�nergie des facult�s morales, que pour
la constitution physique, comme � l'�le Sainte-H�l�ne, o� il a produit
une magnifique vari�t� de Mul�tres. Je laisse aux moralistes et aux
politiques qui devroient partir des m�mes principes, et qui souvent sont
diam�tralement oppos�s, � peser les r�sultats de l'opinion qui croit
d�shonorant d'avoir pour �pouse l�gitime une N�gresse, lorsqu'il ne lest
pas de l'avoir pour concubine. Joel Barlow voudroit, au contraire, que
ces mariages mixtes fussent favoris�s par des primes d'encouragement:
les N�gres ni les Mul�tres ne peuvent jamais augmenter la caste blanche;
tandis que celle-ci augmente journellement celle des Mul�tres; le
r�sult�t in�vitable est que les Mul�tres finissent par �tre les ma�tres.
Fond� sur cette observation, Robin croit que la d�marcation de couleur
est le fl�au des colonies, et que Saint-Domingue seroit encore dans sa
splendeur, si l'on e�t suivi la politique espagnole, qui n'exclut pas
les sang-m�l�s des alliances et des autres avantages sociaux[120].
[Note 120: _V._ T.1, p. 28.]
On accuse les N�gres d'�tre vindicatifs. Comment ne le seroient pas
des hommes vex�s, tromp�s sans cesse, et par l� m�me provoqu�s � la
vengeance? On pourroit en citer des milliers de preuves: bornons-nous �
un seul fait. A Surinam, le N�gre _Baron,_ adroit, instruit et fid�le,
est amen� en Hollande par son ma�tre, qui lui promet la libert� au
retour: malgr� cette promesse, en abordant Surinam, _Baron_ est vendu;
il refuse obstin�ment de travailler, on le fait fustiger aux pieds de
la potence; il s'�chappe, se joint aux Marrons, et devient l'ennemi
implacable des Blancs.
On a suivi ce syst�me tortionnaire contre les esclaves, jusqu'au
point de s'opposer � ce qu'ils d�veloppent, en aucune mani�re, leur
intelligence. Un r�glement de la Virginie d�fend de leur enseigner �
lire; � l'un de ces hommes il en a co�t� la vie pour l'avoir su. Il
vouloit que les Africains entrassent en partage des bienfaits que
promettoit la libert� am�ricaine, et il �tayoit sa r�clamation du
premier des articles de la _D�claration des droits,_ l'argument
�toit sans r�plique. En pareil cas, dans l'impossibilit� de r�futer,
l'inquisition incarc�re les gens qu'autrefois elle e�t fait br�ler.
Toutes les tyrannies ont des traits de ressemblance. Le N�gre fut
pendu. Certes il avoit raison ce bon Thomas Day, quand, d�diant � J. J.
Rousseau la troisi�me �dition de son _N�gre mourant,_ il reprochoit aux
Am�ricains du sud de pr�coniser la libert�, tandis que sans remords
ils pactisoient avec leur conscience pour conserver l'esclavage. On ne
pouvoit le prendre comme le N�gre, on ne pouvoit le r�futer; on se borna
� d�clamer, en disant qu'il avoit �crit une _philippique_[121].
[Note 121: _V._ The _Dying negro_ dans le port-folio, in-4�, de 1804,
t. IV, n�25 p. 194.]
Dans le gouvernement de ce bas monde, la force ne devroit intervenir
que lorsque la raison l'invoque; malheureusement celle-ci est presque
toujours r�duite � se taire devant la puissance: �N'est-il pas honteux
de parler en philosophe, et d'agir en despote; de faire de beaux
discours sur la libert�, et d'y joindre pour commentaire une oppression
actuelle... Un axiome politique est que le syst�me l�gislatif doit �tre
en harmonie avec les principe du gouvernement. Cette harmonie a-t-elle
lieu dans une constitution r�put�e libre, si l'on autorise la
servitude�? Ainsi s'exprimoit, en 1789, � l'assembl�e repr�sentative
du Maryland, William Pinkeney, dans un discours o� la profondeur du
raisonnement est par�e des richesses de l'�rudition et des gr�ces du
style, et qui honore �galement son esprit et son coeur[122].
[Note 122: _V._ The American Museum, or annual register for the year
1798, in-8�, Philadelphie 1798, p. 79 et suiv.]
L'usage des bourreaux fut toujours de calomnier les victimes; les
marchands n�griers et les planteurs ont ni� ou att�nu� le r�cit des
faits dont on les accuse. Ils ont m�me voulu faire parade d'humanit�, en
soutenant que tous les esclaves tir�s d'Afrique �toient des prisonniers
de guerre ou des criminels qui, destin�s au supplice, devoient se
f�liciter d'avoir la vie sauve, et d'aller cultiver le sol des Antilles.
D�mentis par une foule de t�moins oculaires, ils l'ont �t� de nouveau
par ce bon John Newton, qui a r�sid� longtemps en Afrique, il ajoute:
�Le respectable auteur du _Spectacle de la nature_ (Pluche), a �t�
induit en erreur en assurant que les p�res vendent leurs enfans, et les
enfans leurs p�res; jamais je n'ai ou� dire en Afrique que cela
e�t lieu[123]�. Quand des milliers de t�moignages ont prouv� jusqu'�
l'�vidence la r�alit� des tourmens exerc� sur les esclaves, et la
barbarie des ma�tres, ceux-ci ont ni� que le N�gre f�t susceptible de
moralit� et d'intelligence; dans l'�chelle des �tres, ils l'ont plac�
entre l'homme et la brute.
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