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Page 13
La religion chr�tienne est un moyen infaillible de propager et de
maintenir la civilisation; c'est l'effet quelle a produit et quelle
produira partout. C'est par elle que nos anc�tres, Gaulois et Francs,
cess�rent d'�tre barbares, et les bois sacr�s ne furent plus souill�s
par les sacrifices de sang humain. Par elle se r�pandirent les lumi�res
dans cette �glise d'Afrique, autrefois l'une des portions les plus
brillantes de la catholicit�. Quand la religion abandonna ces contr�es,
elles furent replong�es dans les t�n�bres. L'historien Long, qui
s'efforce de persuader que les N�gres sont incapables de s'�lever aux
hautes conceptions de l'esprit humain, et qui se r�fute lui-m�me dans
plusieurs endroits de son ouvrage, comme on le fera voir, entr'autres,
� l'article de Francis Williams; Edouard Long reproche aux N�gres de
manger des chats sauvages, comme si c'�toit un crime, et qu'on n'en
mange�t pas en Europe; d'�tre livr�s � des superstitions[79], comme si
l'Europe n'en �toit pas infect�e, et surtout la patrie de cet historien.
On peut voir dans Grose, la longue et ridicule �num�ration d'observances
superstitieuses des protestans anglais[80].
[Note 79: _V. Long_, t. II, p. 420.]
[Note 80: A Provincial glossary with a collection of local proverbs
and popular superstitions, by _Francis Grose_, in-8�, London 1790.]
Si le superstitieux est � plaindre, du moins il n'est pas inaccessible
aux notions saines. De fausses lueurs peuvent disparo�tre � l'�clat de
la lumi�re; on peut l'assimiler � une terre dont la f�condit�, selon
qu'elle est n�glig�e ou cultiv�e, produit des plantes v�n�neuses ou
salutaires; au lieu qu'un sol frapp� de st�rilit� absolue, pourroit �tre
l'embl�me de quiconque professe l'abn�gation de tout principe religieux.
La croyance d'un Dieu, r�mun�rateur et vengeur, peut seule garantir la
probit� d'un homme qui, soustrait aux regards, de ses semblables et
n'ayant pas � redouter la vindicte publique, pourroit impun�ment voler
ou commettre tout autre crime. Ces r�flexions am�nent la solution du
probl�me tant de fois discut�: Quel est le pis de la superstition ou de
l'ath�isme? Quoique chez bien des gens la passion �touffe le sentiment
du juste et de l'honn�te, en th�se g�n�rale peut-on balancer sur le
choix entre celui � qui, pour �tre vertueux, il suffit de se conformer
� sa croyance, et celui qui a besoin, pour n'�tre pas fripon d'�tre
incons�quent � son syst�me.
Barrow attribue la barbarie actuelle de quelques contr�es d'Afrique,
au commerce des esclaves. Pour s'en procurer, les Europ�ens y ont
fait na�tre, et ils y perp�tuent l'�tat de guerre habituelle; ils
ont empoisonn� ces r�gions par l'accumulation de tous les genres de
d�bauche, de s�duction, de rapacit�, de cruaut�. Est-il un seul vice
dont ils ne reproduise journellement l'exemple sous les yeux des N�gres
apport�s en Europe, ou transport�s dans nos colonies? Je ne suis pas
surpris de lire dans Beaver, certainement ami des N�gres, et qui dans
son _African memoranda_ se r�pand en �loges sur leurs vertus natives
et leurs talens: �J'aimerois mieux introduire chez eux un serpent �
sonnettes, qu'un N�gre qui auroit v�cu � Londres[81]�. Cette phrase
exag�r�e, et qui n'est pas un compliment flatteur pour les Blancs,
indique ce que deviennent des individus � qui on inculque tous les
genres de d�pravation, sans leur opposer un seul frein qui en amortisse
les funestes r�sultats.
[FNote 81: _V._ African memoranda, relative to an attempt to establish
a british settlement in the Island of Boulam, by captain _Phylips
Beaver_, in-4�, London 1805. I would rather carry thither a rattle
snake, etc., p. 897.]
Hom�re assure que quand Jupiter condamne un homme � l'esclavage, il lui
�te la moiti� de son esprit. La libert� conduit � tout ce qu'ont de
sublime le g�nie et la vertu, tandis que l'esclavage les �touffe. Quels
sentimens de dignit�, de respect pour eux-m�mes peuvent concevoir
des �tres consid�r�s comme le b�tail, et que des ma�tres jouent
quelquefois aux cartes ou au billard, contre quelques barils de riz
ou d'autres marchandises? Que peuvent �tre des individus d�grad�s
au-dessous des brutes, exc�d�s de travail, couverts de haillons, d�vor�s
par la faim, et pour la moindre faute d�chir�s par le fouet sanglant
d'un commandeur?
L'estimable cur� Sibire qui, apr�s avoir missionn� avec succ�s en
Afrique et en Europe, est actuellement, comme tant de dignes pr�tres,
repouss� du minist�re par des fanatiques; Sibire dit, en se moquant des
colons, �Ils ont fait des descriptions bizarres de la b�atitude de leurs
N�gres, et sous des couleurs si riantes, si aimables, qu'en admirant
leurs tableaux d'imagination, on regrette presque d'�tre libre, ou qu'il
prend envie d'�tre esclave... Je ne leur souhaiterois pas � ces colons
un pareil bonheur, dont pourtant ils ne sont que trop dignes[82]. A qui
persuaderez-vous que l'�ternelle sagesse puisse se contredire, et que le
p�re commun des humains en soit comme vous le tyran? Si, par impossible,
il existoit sur la terre un homme n�cessit� � servir de proie � ses
semblables, il seroit un argument invincible contre la Providence[83]�.
On n'a pas encore vu un seul de ces Blancs imposteurs changer son sort
avec celui de ces N�gres. Si les esclaves sont si heureux, pourquoi,
jusqu'� ces derni�res ann�es, enlevoit-on annuellement, d'Afrique,
quatre-vingt mille Noirs pour remplacer ceux qui avoient succomb� aux
fatigues, � la mis�re, au d�sespoir, car de l'aveu des planteurs, il
en p�rit une grande partie dans les premiers temps de leur s�jour en
Am�rique[84].
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