De la littérature des nègres, ou Recherches sur leurs facultés intellectuelles, leurs qualités m


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Page 12

Jefferson, combattu par Beattie, l'a �t� depuis par Imlay, son
compatriote, avec beaucoup d'�nergie, surtout en ce qui concerne Phillis
Wheatley. Imlay en transcrit des morceaux touchans; mais il se trompe
� son tour, en disant � Jefferson que la citation de T�rence est une
gaucherie, attendu qu'il �toit, non-seulement Africain, mais Numide et
pourtant N�gre[75]. Il paro�t, que T�rence �toit Carthaginois. La
Numidie correspond � ce qu'on nomme aujourd'hui la Mauritanie, dont les
habitans descendoient des Arabes, et qui, ayant envahi l'Espagne, furent
la nation la plus �clair�e du moyen �ge.

[Note 75: _V_. A topographical description of the western territory
of north America, etc. by _George Imlay_, in-8�, London 1793. _V_.
Lettre 9.]

Au reste, Jefferson lui-m�me fournit des armes pour le combattre dans
sa r�ponse � Raynal, qui reprochait � l'Am�rique de n'avoir pas encore
produit des hommes c�l�bres. Quand nous aurons exist�, dit le savant
Am�ricain, en corps de nation aussi long-temps que les Grecs, avant
d'avoir un Hom�re, les Romains un Virgile, les Fran�ais un Racine, on
sera en droit de montrer de l'�tonnement: de m�me pouvons-nous dire,
quand les N�gres auront exist� dans l'�tat de civilisation aussi
long-temps que les habitans des �tats-Unis, avant de produire des hommes
tels que Franklin, Rittenhouse, Jefferson, Madison, Washington, Monro�,
Waren, Bush, Barlow, Mitchil, Ramford, Barton, le Virginien, qui a fait
l'_English Spy_, l'auteur de l'adresse aux arm�es � la fin de la guerre
de la r�volution, qu'on a surnomm� le Junius Am�ricain, etc., etc., et
trente autres que je pourrois citer[76], on aura quelque de croire qu'il
y a chez les N�gres absence totale de g�nie. �Eh comment le g�nie
pourroit-il na�tre au sein de l'opprobre et de la mis�re, quand
on n'entrevoit, dit Genty, aucune r�compense, aucun espoir de
soulagement[77]�! Apr�s avoir combattu, dans Jefferson, une erreur de
l'esprit, je ne quitterai pas ce sujet sans rendre hommage � son coeur.
Par ses discours et ses actions, comme pr�sident et comme citoyen, il a
provoqu� sans rel�che la libert�, l'instruction des esclaves, et tous
les moyens d'am�liorer leur existence.

[Note 76: L'aurore des beaux arts en Am�rique s'annonce d'une mani�re
brillante. _West, Copely, Vanderlyn, Stewart, People, Allsion_ sont
compt�s au rang des peintres distingu�s. Des femmes m�me sont entr�es
avec succ�s dans la carri�re litt�raire. Mme de _Waren_, qui vient de
donner son Histoire de la r�volution am�ricaine, Mlle _Hannah Adams_,
qui entre autres ouvrages a publi� _La V�rit� et L'Excellence du
Christianisme prouv�es par les �crits des la�cs_, etc. Cette
�num�ration est d�j� une r�ponse victorieuse aux r�veries de _Paw_, sur
l'inf�riorit� de talens des citoyens du nouveau Monde.]

[Note 77: _V._ Influence de la d�couverte de l'Am�rique, p. 167.]

Dans la plupart des r�gions africaines, la civilisation et les arts
sont encore au berceau. Si c'est parce que les habitans sont N�gres,
expliquez-nous pourquoi les hommes blancs ou cuivr�s des autres contr�es
sont rest�s sauvages, et m�me anthropophages? Pourquoi, avant l'arriv�e
des Europ�ens, les hordes errantes et vivant de chasse de l'Am�rique
septentrionale, n'avoient pas m�me pass� au rang des peuples pasteurs?
Cependant on ne conteste pas leur aptitude, ce qu'on ne manqueroit pas
de faire, si jamais on vouloit �tablir la traite chez eux: tenez pour
certain que la cupidit� trouveroit des pr�textes pour justifier leur
esclavage.

Les arts sont files des besoins naturels ou factices. Ceux-ci sont � peu
pr�s inconnus en Afrique; et quant aux besoins de se nourrir, se v�tir,
s'abriter, ces derniers sont presque nuls, � raison de la chaleur du
climat; le premier, tr�s-restreint, est d'ailleurs facile � satisfaire,
parce que la nature y prodigue _ses richesses_; les relations r�centes
ont grandement modifi� l'opinion qui, aux contr�es africaines,
n'attachoit gu�res que l'id�e de d�serts infertiles. James Field
Stantield, dans son beau po�me intitul�: _La Guin�e_, n'a �t�, � cet
�gard, que l'�cho des voyageurs[78].

[Note 78: _V._ The Guinea Voyage a poem, in 3 books, by _James Field
Stanfield_, in-4�, London 1787. On me saura gr� de citer le d�but du
second livre.

High where primeval forests, shade the land
'And in majestic solemn order stand
A sacred station raises now it seat
O' er the loud stream that murmur at its feet
Of Niger rushing thro' the fertile plains
Swelled by the cataract of Tropic rains
Long' ere surcharged his turgid flood divides;
To burst an Ocean in three thundering tides.]

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Books | Photos | Paul Mutton | Tue 29th Apr 2025, 7:15