Timon d'Athènes by William. Spurious and doubtful works Shakespeare


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Page 42

SECOND S�NATEUR.--Ils confessent que leur ingratitude envers vous fut
trop grande et grossi�re. Le peuple m�me, qui se r�tracte rarement, sent
le besoin qu'il a du secours de Timon, et reconna�t le danger de sa
chute s'il refuse d'avoir recours � Timon. Il nous envoie pour vous
porter l'aveu de ses regrets, et vous offrir une r�compense qui
d�passera le poids de l'offense qu'il vous a faite. Oui, il vous promet
tant d'amas et de tr�sors d'amour et de richesses, que ses torts seront
effac�s, et que l'empreinte de son amour sera grav�e en vous pour
attester � jamais son d�vouement � votre personne.

TIMON.--Vos offres m'enchantent, me surprennent jusqu'� m'arracher
presque des larmes: donnez-moi le coeur d'un fou et les yeux d'une
femme, et ces consolations, dignes s�nateurs, vont faire couler mes
pleurs.

PREMIER S�NATEUR.--Daignez donc revenir parmi nous. Reprenez l'autorit�
dans notre Ath�nes (la v�tre et la n�tre); vous y serez re�u avec
transport, et rev�tu du pouvoir absolu; votre nom r�v�r� y r�gnera
en souverain, et nous aurons bient�t repouss� les f�roces attaques
d'Alcibiade, qui, comme un sanglier sauvage, cherche � d�raciner la paix
de sa patrie.

SECOND S�NATEUR.--Et brandit son �p�e mena�ante sous les murs d'Ath�nes.

PREMIER S�NATEUR.--Ainsi, Timon....

TIMON.--Oui, s�nateurs, je le veux bien; oui, je le veux bien.--Si
Alcibiade tue mes concitoyens, dites � Alcibiade, de la part de Timon,
que Timon ne s'en embarrasse gu�re; mais s'il livre la belle Ath�nes
au pillage, s'il prend nos respectables vieillards par la barbe, s'il
abandonne les vierges sacr�es aux outrages de la guerre insolente,
brutale, furieuse, alors qu'il sache, et dites-lui ce que dit Timon: Par
piti� pour notre jeunesse et pour nos vieillards, je ne puis m'emp�cher
de lui dire que je ne m'en inqui�te point.... Qu'il fasse tout au pire.
--Moquez-vous de leurs glaives tant que vous aurez des gorges � couper.
Quant � moi, il n'est point de poignard dans le camp le plus d�sordonn�
que je ne pr�f�re � la gorge la plus respectable d'Ath�nes. Je vous
abandonne donc � la garde des dieux justes, comme des voleurs � leurs
ge�liers.

FLAVIUS.--Ne vous arr�tez pas plus longtemps; tout est inutile.

TIMON.--Tenez, j'�tais occup� � �crire mon �pitaphe: on la verra demain.
Je commence � me r�tablir de cette longue maladie de la vie et de la
sant�; je retrouve tout dans le n�ant. Allez, vivez; qu'Alcibiade soit
votre fl�au et vous le sien, et vivez ainsi longtemps!

PREMIER S�NATEUR.--Nous parlons en vain.

TIMON.--Cependant j'aime ma patrie, et je ne suis point homme � me
r�jouir du malheur public, comme on en fait courir, le bruit.

PREMIER S�NATEUR.--C'est bien parl�.

TIMON.--Recommandez-moi � mes chers compatriotes.

PREMIER S�NATEUR.--Voil� des paroles dignes de passer par vos l�vres.

SECOND S�NATEUR.--Elles entrent dans nos oreilles comme des grands
triomphateurs sous les portes o� retentissent les applaudissements.

TIMON.--Recommandez-moi � eux; dites-leur que, pour les consoler de
leurs peines, de la crainte de leurs ennemis, de leurs maux, de leurs
pertes, de leurs chagrins d'amour, et de toutes les autres souffrances
qui peuvent assaillir le fr�le vaisseau de la nature dans le voyage
incertain de la vie, je veux leur montrer quelque amiti�, je veux leur
apprendre � pr�venir la fureur du sauvage Alcibiade.

SECOND S�NATEUR.--Ceci me pla�t assez, il reviendra.

TIMON.--J'ai ici, dans mon enclos, un arbre que je veux abattre pour mon
usage, et je ne tarderai pas � le couper. Dites � mes amis, � tous
les habitants d'Ath�nes, d'apr�s l'ordre des rangs, aux grands et aux
petits, que si quelqu'un veut terminer son affliction, il se h�te de
venir ici avant que mon arbre ait senti la coign�e, et qu'il se pende;
je vous prie, faites ma commission.

FLAVIUS.--Ne l'importunez pas davantage, vous le verrez toujours le
m�me.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 21st Dec 2025, 17:52