Timon d'Athènes by William. Spurious and doubtful works Shakespeare


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Page 17

LE SERVITEUR DE VARRON.--Je puis vous en donner une.

LE FOU.--Parle donc afin que nous puissions te regarder comme un agent
d'infamie et un fripon. Va, tu n'en seras pas moins estim�.

LE SERVITEUR DE VARRON.--Qu'est-ce qu'un agent d'infamie, fou?

LE FOU.--C'est un fou bien v�tu, qui te ressemble un peu; c'est un
esprit: quelquefois il para�t sous la figure d'un seigneur, quelquefois
sous celle d'un l�giste, quelquefois sous celle d'un philosophe qui
porte deux pierres, outre la pierre philosophale. Souvent il ressemble
� un chevalier: enfin cet esprit r�de sous toutes les formes que rev�t
l'homme, depuis quatre-vingts ans jusqu'� treize.

LE SERVITEUR DE VARRON.--Tu n'es pas tout � fait fou.

LE FOU.--Ni toi tout � fait sage: ce que j'ai de plus en folie, tu l'as
de moins en esprit.

VARRON.--Cette r�ponse conviendrait � Ap�mantus.

TOUS.--Place, place: voici le seigneur Timon.

AP�MANTUS,--Fou, viens avec moi, viens.

LE FOU.--Je n'aime point � suivre toujours un amant, un fr�re a�n�, ou
une femme; quelquefois je suis un philosophe.

(Sortent Ap�mantus et le fou.)

FLAVIUS, _aux serviteurs_.--Promenez-vous, je vous prie, pr�s d'ici; je
vous parlerai dans un moment.

(Timon et Flavius restent seuls.)

TIMON.--Vous m'�tonnez fort! Pourquoi ne m'avez-vous pas expos� plus t�t
l'�tat de mes affaires? J'aurais pu proportionner mes d�penses � ce que
j'avais de moyens.

FLAVIUS.--Vous n'avez jamais voulu m'entendre; je vous l'ai propos�
plusieurs fois.

TIMON.--Allons, vous aurez peut-�tre pris le moment o�, �tant mal
dispos�, je vous ai renvoy�; et vous avez profit� de ce pr�texte pour
vous excuser.

FLAVIUS.--O mon bon ma�tre! je vous ai pr�sent� bien des fois mes
comptes; je les ai mis devant vos yeux; vous les avez toujours rejet�s,
en disant que vous vous reposiez sur mon honn�tet�. Quand, pour quelque
l�ger cadeau, vous m'avez ordonn� de rendre une certaine somme, j'ai
secou� la t�te et j'ai g�mi: m�me, je suis sorti des bornes du respect,
en vous exhortant � tenir votre main plus ferm�e. J'ai essuy� de votre
part et bien souvent des r�primandes assez dures, quand j'ai voulu vous
ouvrir les yeux sur la diminution de votre fortune et l'accroissement
constant de vos dettes! O mon cher ma�tre, quoique vous m'�coutiez
aujourd'hui trop tard, cependant il est n�cessaire que vous le sachiez:
tous vos biens ne suffiraient pas pour payer la moiti� de vos dettes.

TIMON.--Qu'on vende toutes mes terres.

FLAVIUS.--Toutes sont engag�es; quelques-unes sont forfaites et perdues;
� peine nous reste-t-il de quoi fermer la bouche aux cr�ances �chues.
D'autres �ch�ances arrivent � grands pas. Qui nous soutiendra dans cet
intervalle, et enfin comment se terminera notre dernier compte?

TIMON.--Mes possessions s'�tendaient jusqu'� Lac�d�mone.

FLAVIUS.--O mon bon ma�tre! le monde n'est qu'un mot. Et quand vous le
poss�deriez tout entier, et que vous pourriez le donner d'une seule
parole, combien de temps le garderiez-vous?

TIMON.--Tu me dis la v�rit�.

FLAVIUS.--Si vous avez le moindre soup�on sur mon administration, sur
ma fid�lit�, citez-moi devant les juges les plus s�v�res, et faites-moi
rendre un compte rigoureux. Que les dieux me soient propices: ils savent
que, lorsque tous nos offices �taient encombr�s d'avides parasites,
lorsque nos caves pleuraient des flots de vin, quand chaque appartement
brillait de mille flambeaux, et retentissait du bruit confus des
concerts, moi, je me retirais pr�s d'un conduit toujours ouvert[8], pour
y verser des torrents de larmes.

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Books | Photos | Paul Mutton | Tue 25th Feb 2025, 7:00