La Comédie des Méprises by William. Spurious and doubtful works Shakespeare


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Page 5

ANTIPHOLUS.--Adieu donc, jusqu'� tant�t.--Moi, je vais aller me perdre,
et errer �� et l� pour voir la ville.

LE MARCHAND.--Monsieur, je vous souhaite beaucoup de satisfaction.

(Le marchand sort.)

ANTIPHOLUS _seul_.--Celui qui me souhaite la satisfaction me souhaite ce
que je ne puis obtenir. Je suis dans le monde comme une goutte d'eau qui
cherche dans l'Oc�an une autre goutte; et qui, ne pouvant y retrouver sa
compagne, se perd elle-m�me errante et inaper�ue. C'est ainsi que moi,
infortun�, pour trouver une m�re et un fr�re, je me perds moi-m�me en
les cherchant.

(Entre Dromio d'�ph�se.)

ANTIPHOLUS, _apercevant Dromio_.--Voici l'almanach de mes
dates--Comment? par quel hasard es-tu de retour si t�t?

DROMIO _d'�ph�se._--De retour si t�t, dites-vous? je viens plut�t trop
tard. Le chapon br�le, le cochon de lait tombe de la broche: l'horloge a
d�j� sonn� douze coups: et ma ma�tresse a fait sonner une heure sur ma
joue, tant elle est enflamm�e de col�re, parce que le d�ner refroidit.
Le d�ner refroidit parce que vous n'arrivez point au logis; vous
n'arrivez point au logis, parce que vous n'avez point d'app�tit; vous
n'avez point d'app�tit, parce que vous avez bien d�jeun�: mais nous
autres, qui savons ce que c'est que de je�ner et de prier, nous faisons
p�nitence aujourd'hui de votre faute.

ANTIPHOLUS.--Gardez votre souffle, monsieur, et r�pondez � ceci, je vous
prie: o� avez-vous laiss� l'argent que je vous ai remis?

DROMIO.--Oh!--Quoi? les six sous que j'ai eus mercredi dernier, pour
payer au sellier la croupi�re de ma ma�tresse?--C'est le sellier qui les
a eus, monsieur; je ne les ai pas gard�s.

ANTIPHOLUS.--Je ne suis pas en ce moment d'humeur � plaisanter: dis-moi,
et sans tergiverser, o� est l'argent? Nous sommes �trangers ici; comment
oses-tu te fier � d'autres qu'� toi, pour garder une si grosse somme?

DROMIO.--Je vous en prie, monsieur, plaisantez quand vous serez assis
� table pour d�ner: j'accours en poste vous chercher de la part de
ma ma�tresse: si je retourne sans vous, je serai un vrai poteau de
boutique[2]: car elle m'�crira votre faute sur le museau.--Il me semble
que votre estomac devrait, comme le mien, vous tenir lieu d'horloge, et
vous rappeler au logis, sans autre messager.

[Note 2: _I come in post,
I return, I shall be in post indeed_.

L'�quivoque roule sur le mot _post_, qui veut dire _poste_ dans le
premier vers et _poteau_ dans le second. Avant que l'�criture f�t un
talent universel, il y avait, dans les boutiques, un poteau sur lequel
on notait avec de la craie les marchandises d�bit�es. La mani�re dont
les boulangers comptent encore le pain qu'ils fournissent a quelque
chose d'analogue � cet ancien usage.]

ANTIPHOLUS.--Allons, allons, Dromio, ces plaisanteries sont hors de
raison. Garde-les pour une heure plus gaie que celle-ci: o� est l'or que
j'ai confi� � ta garde?

DROMIO.--A moi, monsieur? mais vous ne m'avez point donn� d'or!

ANTIPHOLUS.--Allons, monsieur le coquin, laissez-l� vos folies, et
dites-moi comment vous avez dispos� de ce dont je vous ai charg�?

DROMIO.--Tout ce dont je suis charg�, monsieur, c'est de vous ramener du
march� chez vous, au Ph�nix, pour d�ner: ma ma�tresse et sa soeur vous
attendent.

ANTIPHOLUS.--Aussi vrai que je suis un chr�tien, veux-tu me r�pondre
et me dire en quel lieu de s�ret� tu as d�pos� mon argent, ou je vais
briser ta t�te folle, qui s'obstine au badinage, quand je n'y suis pas
dispos�, o� sont les mille _marcs_, que tu as re�us de moi?

DROMIO.--J'ai re�u de vous quelques _marques_[3] sur ma t�te, quelques
autres de ma ma�tresse sur mes �paules; mais pas mille marques entre
vous deux.--Et si je les rendais � Votre Seigneurie, peut-�tre que vous
ne les supporteriez pas patiemment.

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Books | Photos | Paul Mutton | Sun 23rd Feb 2025, 19:17