La Comédie des Méprises by William. Spurious and doubtful works Shakespeare


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Page 11

ANTIPHOLUS.--Est-ce � moi que vous parlez, belle dame? Je ne vous
connais pas. Il n'y a pas deux heures que je suis dans �ph�se, aussi
�tranger � votre ville qu'� vos discours; et j'ai beau employer tout mon
esprit pour �tudier chacune de vos paroles, je ne puis comprendre un
seul mot de ce que vous me dites.

LUCIANA.--Fi! mon fr�re; comme le monde est chang� pour vous! Quand donc
avez-vous jamais trait� ainsi ma soeur? Elle vous a envoy� chercher par
Dromio pour d�ner.

ANTIPHOLUS.--Par Dromio?

DROMIO.--Par moi?

ADRIANA.--Par toi. Et voici la r�ponse que tu m'as rapport�e, qu'il
t'avait soufflet� et qu'en te battant il avait reni� ma maison pour la
sienne, et moi pour sa femme.

ANTIPHOLUS, _� Dromio_.--Avez-vous parl� � cette dame? Quel est donc le
noeud et le but de cette intrigue?

DROMIO.--Moi, monsieur! je ne l'ai jamais vue jusqu'� ce moment.

ANTIPHOLUS.--Coquin, tu mens: car tu m'as r�p�t� sur la place les
propres paroles qu'elle vient de dire.

DROMIO.--Jamais je ne lui ai parl� de ma vie.

ANTIPHOLUS.--Comment se fait-il donc qu'elle nous appelle ainsi par nos
noms, � moins que ce ne soit par inspiration?

ADRIANA.--Qu'il sied mal � votre gravit� de feindre si grossi�rement,
de concert avec votre esclave, et de l'exciter � me contrarier! Je veux
bien que vous ayez le droit de me n�gliger; mais n'aggravez pas cet
outrage par le m�pris.--Allons, je vais m'attacher � ton bras: tu es
l'ormeau, mon mari, et moi je suis la vigne[13], dont la faiblesse mari�e
� ta force partage ta vigueur: si quelque objet te d�tache de moi, ce
ne peut �tre qu'une vile plante, un lierre usurpateur, ou une mousse
inutile, qui, faute d'�tre �lagu�e, p�n�tre dans ta s�ve, l'infecte et
vit aux d�pens de ton honneur.

[Note 13: _Lenta qui velut asoitas Vitis implicat arbores,
Implicabitur in tuum Complexum_..... CATULLE.]

ANTIPHOLUS.--C'est � moi qu'elle parle! elle me prend pour le sujet de
ses discours. Quoi! l'aurais-je �pous�e en songe? ou suis-je endormi en
ce moment, et m'imaginai-je entendre tout ceci? Quelle erreur trompe
nos oreilles et nos yeux?--Jusqu'� ce que je sois �clairci de cette
incertitude, je veux entretenir l'erreur qui m'est offerte.

LUCIANA.--Dromio, va dire aux domestiques de servir le d�ner.

DROMIO.--Oh! si j'avais mon chapelet! Je me signe comme un p�cheur.
C'est ici le pays des f�es. O malice des malices! Nous parlons � des
fant�mes, � des hiboux, � des esprits fantasques. Si nous ne leur
ob�issons pas, voici ce qui en arrivera: ils nous suceront le sang ou
nous pinceront jusqu'� nous faire des bleus et des noirs.

LUCIANA.--Que marmottes-tu l� en toi-m�me, au lieu de r�pondre, Dromio,
frelon, lima�on, fain�ant, sot que tu es?

DROMIO.--Je suis m�tamorphos�, mon ma�tre; n'est-ce pas?

ANTIPHOLUS.--Je crois que tu l'es, dans ton �me, et je le suis aussi.

DROMIO.--Ma foi, mon ma�tre, tout, l'�me et le corps.

ANTIPHOLUS.--Tu conserves ta forme ordinaire.

DROMIO.---Non; je suis un singe.

LUCIANA.--Si tu es chang� en quelque chose, c'est en �ne.

DROMIO.--Cela est vrai: elle me m�ne par le licou, et j'aspire � pa�tre
le gazon.--C'est vrai, je suis un �ne; autrement pourrait-il se faire
que je ne la connusse pas aussi bien qu'elle me conna�t?

ADRIANA.--Allons, allons, je ne veux plus �tre si folle que de me mettre
le doigt dans l'oeil et de pleurer, tandis que le valet et le ma�tre se
moquent de mes maux en riant.--Allons, monsieur, venez d�ner: Dromio,
songe � garder la porte.--Mon mari, je d�nerai en haut avec vous
aujourd'hui, et je vous forcerai � faire la confession de tous vos
tours.--Toi, dr�le, si quelqu'un vient demander ton ma�tre, dis
qu'il d�ne dehors, et ne laisse entrer �me qui vive.--Venez, ma
soeur.--Dromio, fais bien ton devoir de portier.

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Books | Photos | Paul Mutton | Fri 14th Nov 2025, 3:04