La Comédie des Méprises by William. Spurious and doubtful works Shakespeare


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Page 10

DROMIO.--J'aurais ni� cela, avant que vous fussiez devenu si col�re.

ANTIPHOLUS.--D'apr�s quelle r�gle?

DROMIO.--Diable, monsieur! d'apr�s une r�gle aussi simple que la t�te
chauve du vieux p�re le Temps lui-m�me.

ANTIPHOLUS.--Voyons-la.

DROMIO.--Il n'y a point de temps pour recouvrer ses cheveux, quand
l'homme devient naturellement chauve.

ANTIPHOLUS.--Ne peut-il pas les recouvrer par _amende et recouvrement_?

DROMIO.--Oui, en payant une amende pour porter perruque, et en
recouvrant les cheveux qu'a perdus un autre homme.

ANTIPHOLUS.--Pourquoi le temps est-il si pauvre en cheveux, puisque
c'est une s�cr�tion si abondante?

DROMIO.--Parce que c'est un don qu'il prodigue aux animaux; et ce qu'il
�te aux hommes en cheveux il le leur rend en esprit.

ANTIPHOLUS.--Comment! mais il y a bien des hommes qui ont plus de
cheveux que d'esprit.

DROMIO.--Aucun de ces hommes-l� qui n'ait l'esprit de perdre les
cheveux.

ANTIPHOLUS.--Quoi donc! tu as dit tout � l'heure que les hommes dont les
cheveux sont abondants sont de bonnes gens sans esprit.

DROMIO.--Plus un homme est simple, plus il perd vite. Toutefois il perd
avec une sorte de gaiet�.

ANTIPHOLUS.--Pour quelle raison?

DROMIO.--Pour deux raisons, et deux bonnes.

ANTIPHOLUS.--Non, ne dis pas _bonnes_, je t'en prie.

DROMIO.--Alors, pour deux raisons s�res.

ANTIPHOLUS.--Non, pas _s�res_ dans une chose fausse.

DROMIO.--Alors, pour des raisons certaines.

ANTIPHOLUS.--Nomme-les.

DROMIO.--L'une pour �pargner l'argent que lui co�terait sa frisure;
l'autre, afin qu'� d�ner ses cheveux ne tombent pas dans sa soupe.

ANTIPHOLUS.--Tu cherches � prouver, n'est-ce pas, qu'il n'y a pas de
temps pour tout?

DROMIO.--Malepeste! Et ne l'ai-je pas fait, monsieur? et surtout n'ai-je
pas prouv� qu'il n'y a pas de temps pour recouvrer les cheveux qu'on a
perdus naturellement?

ANTIPHOLUS.--Mais tu n'as pas donn� une raison solide, pour prouver
qu'il n'y a aucun temps pour les recouvrer.

DROMIO.--Je vais y rem�dier. Le Temps lui-m�me est chauve; ainsi donc,
jusqu'� la fin du monde, il aura un cort�ge d'hommes chauves.

ANTIPHOLUS.--Je savais que la conclusion serait chauve. Mais, doucement,
qui nous fait signe l�-bas?...

(Entrent Adriana, Luciana.)

ADRIANA.--Oui, oui, Antipholus; prends un air �tonn� et m�content: tu
r�serves tes doux regards pour quelque autre ma�tresse: je ne suis plus
ton Adriana, ton �pouse. Il fut un temps o�, de toi-m�me, tu faisais
serment qu'il n'�tait point de musique aussi agr�able � ton oreille
que le son de ma voix; point d'objet aussi charmant � tes yeux que mes
regards; point de toucher aussi flatteur pour ta main que lorsqu'elle
touchait la mienne; point de mets d�licieux qui te pl�t que ceux que
je te servais. Comment arrive-t-il aujourd'hui, mon �poux, oh! comment
arrive-t-il que tu te sois ainsi �loign� de toi-m�me? Oui, je dis
�loign� de toi-m�me, l'�tant de moi qui, �tant incorpor�e avec toi,
ins�parable de toi, suis plus que la meilleure partie de toi-m�me. Ah!
ne te s�pare pas violemment de moi; car sois s�r, mon bien-aim�, qu'il
te serait aussi ais� de laisser tomber une goutte d'eau dans l'oc�an,
et de la puiser ensuite sans m�lange, sans addition ni diminution
quelconque, qu'il te l'est de te s�parer de moi, sans m'entra�ner aussi.
Oh! combien ton coeur serait bless� au vif, si tu entendais seulement
dire que je suis infid�le, et que ce corps, qui t'est consacr�, est
souill� par une grossi�re volupt�. Ne me cracherais-tu pas au visage? ne
me repousserais-tu pas? ne me jetterais-tu pas le nom de mari � la
face? ne d�chirerais-tu pas la peau peinte de mon front de courtisane?
n'arracherais-tu pas l'anneau nuptial � ma main perfide? et ne le
briserais-tu pas avec le serment du divorce? Je sais que tu le peux:
eh bien! fais-le donc d�s ce moment..... Je suis couverte d'une tache
adult�re; mon sang est souill� du crime de l'impudicit�; car si nous
deux ne formons qu'une seule chair, et que tu sois infid�le, je
re�ois le poison m�l� dans tes veines, et je suis prostitu�e par ta
contagion.--Sois constant et fid�le � ta couche l�gitime, alors je vis
sans souillure, et toi sans d�shonneur.

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Books | Photos | Paul Mutton | Fri 14th Nov 2025, 0:40