Jules César by William. Spurious and doubtful works Shakespeare


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Page 43

ANTOINE.--En portant vos mauvais coups, Brutus, vous donnez de bonnes
paroles: t�moin l'ouverture que vous avez faite dans le coeur de C�sar,
en criant: �Salut et longue vie � C�sar.�

CASSIUS.--Antoine, la place o� vous portez vos coups est encore
inconnue; mais pour vos paroles, elles vont d�pouiller les abeilles
d'Hybla, et les laissent priv�es de miel.

ANTOINE.--Mais non pas d'aiguillon.

BRUTUS.--Oh vraiment! d'aiguillon et de voix; car vous leur avez d�rob�
leur bourdonnement, Antoine, et tr�s-prudemment vous avez soin de
menacer avant de frapper.

ANTOINE.--Tra�tres, vous n'en f�tes pas de m�me, quand de vos l�ches
poignards vous vous bless�tes l'un l'autre dans les flancs de C�sar:
vous lui montriez vos dents comme des singes, vous rampiez devant lui
comme des l�vriers, et, prostern�s comme des captifs, vous baisiez les
pieds de C�sar; tandis que le d�testable Casca, venant par derri�re
comme un chien ab�tardi, per�a le cou de C�sar. O flatteurs!

CASSIUS.--Flatteurs. Rends-toi gr�ces, Brutus. Si Cassius en avait �t�
cru, cette langue ne nous outragerait pas ainsi aujourd'hui.

OCTAVE.--Finissons, allons au fait. Si le d�bat nous met en sueur, elle
coulera plus rouge au moment de la preuve.--Voyez, je tire l'�p�e
contre les conspirateurs: quand pensez-vous que l'�p�e rentrera dans
le fourreau? Jamais, jusqu'� ce que les vingt-trois blessures de C�sar
soient pleinement veng�es, ou que le meurtre d'un second C�sar se soit
accumul� sur l'�p�e des tra�tres.

BRUTUS.--C�sar, tu ne peux pas mourir de la main des tra�tres, � moins
que tu ne les am�nes avec toi.

OCTAVE.--Je l'esp�re bien; je ne suis pas n� pour mourir par l'�p�e de
Brutus.

BRUTUS.--O fusses-tu le plus noble de ta race, jeune homme, tu ne
pourrais p�rir d'une main plus honorable.

CASSIUS.--�colier mal appris, indigne d'un tel honneur] l'associ� d'un
farceur et d'un d�bauch�!

ANTOINE.--Toujours le vieux Cassius!

OCTAVE.--Venez, Antoine; �loignons-nous. Au d�fi, tra�tres! nous vous le
jetons par la face. Si vous osez combattre aujourd'hui, venez en plaine;
sinon, venez quand vous en aurez le coeur.

(Octave et Antoine sortent avec leur arm�e.)

CASSIUS.--Allons, vents, soufflez maintenant; vagues, enflez-vous, et
vogue la barque! La temp�te est soulev�e, et tout est � la merci du
hasard.

BRUTUS.--Lucilius, �coutez un mot.

LUCILIUS.--Mon seigneur.

(Brutus et Lucilius s'entretiennent � part.)

CASSIUS.--Messala.

MESSALA.--Que veut mon g�n�ral?

CASSIUS.--Messala, ce jour est celui de ma naissance; ce m�me jour vit
na�tre Cassius. Donne-moi ta main, Messala: sois-moi t�moin que c'est
malgr� moi que je suis forc�, comme le fut Pomp�e, de confier au hasard
d'une bataille toutes nos libert�s. Tu sais combien je fus attach� � la
secte d'�picure et � ses principes: aujourd'hui mes pens�es ont chang�,
et j'ajoute quelque foi aux signes qui pr�disent l'avenir. Dans notre
marche depuis Sardes, deux puissants aigles se sont abattus sur notre
enseigne avanc�e; ils s'y sont pos�s, et l�, prenant leur p�ture de la
main de nos soldats, ils nous ont accompagn�s jusqu'� ces champs de
Philippes. Ce matin ils ont pris leur vol, et ont disparu: � leur place
une nu�e de corbeaux et de vautours planent sur nos t�tes; du haut des
airs ils fixent la vue sur nous, comme sur une proie d�j� mourante, et,
nous couvrant de leur ombre, ils semblent former un dais fatal sous
lequel s'�tend notre arm�e pr�s de rendre l'�me.

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Books | Photos | Paul Mutton | Tue 23rd Dec 2025, 8:19