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Page 17
CASSIUS.--Mais il est encore incertain si C�sar voudra ou non sortir
aujourd'hui, car il est depuis peu devenu superstitieux, et s'�loigne
tout � fait de l'opinion g�n�rale qu'il s'�tait autrefois form�e sur
les visions, les songes et les pr�sages tir�s des sacrifices[26]. Il se
pourrait que ces prodiges si marquants, les terreurs inaccoutum�es
de cette nuit, et les sollicitations de ses augures le retinssent
aujourd'hui loin du Capitole.
[Note 26: Dans l'anglais, _ceremonies_. Voltaire a traduit:
Et l'on dirait qu'il croit � la religion.]
D�CIUS.--Ne le craignez pas. Si telle est sa r�solution, je me charge de
la surmonter; car il aime � entendre r�p�ter qu'on prend les licornes
avec des arbres[27], les ours avec des miroirs, les �l�phants dans des
fosses, les lions avec des filets, et les hommes avec des flatteries:
mais quand je lui dis que lui il hait les flatteurs, il me r�pond que
cela est vrai; et c'est alors qu'il est le plus flatt�. Laissez-moi
faire; je sais tourner son humeur comme il me convient, et je le m�nerai
au Capitole.
[Note 27: En se pla�ant devant un arbre derri�re lequel on se retire
au moment o� l'animal veut vous percer de sa corne, qui de cette mani�re
s'enfonce dans l'arbre, et laisse la licorne � la merci du chasseur.
Spencer, en plusieurs endroits, fait allusion � cette fable.]
CASSIUS.--Nous irons tous chez lui le chercher.
BRUTUS.--� la huiti�me heure. Est-ce l� notre dernier mot?
CINNA.--Que ce soit le dernier mot, et n'y manquons pas.
M�TELLUS CIMBER.--Ca�us Ligarius veut du mal � C�sar, qui l'a maltrait�
pour avoir bien parl� de Pomp�e. Je m'�tonne qu'aucun de vous n'ait
song� � lui.
BRUTUS.--Allez donc, cher M�tellus, allez le trouver. Il m'aime
beaucoup, et je lui en ai donn� sujet: envoyez-le-moi seulement, et j'en
ferai ce que je voudrai.
CASSIUS.--Le jour va nous atteindre. Nous allons vous quitter, Brutus;
et vous, amis, dispersez-vous: mais souvenez-vous tous de ce que vous
avez dit, et montrez-vous de vrais Romains.
BRUTUS.--Mes bons amis[28], prenez un visage riant et serein. Que nos
regards ne manifestent pas nos desseins; mais qu'ils portent le secret,
comme nos acteurs romains, sans apparence d'abattement et d'un air
imperturbable. Maintenant je vous souhaite � tous le bonjour.
[Note 28: _Good gentlemen._ Voltaire traduit _mes braves
gentilshommes_, et met en note qu'il a traduit fid�lement: il se trompe.
Tout le monde sait aujourd'hui que _gentleman_ ne peut presque dans
aucun cas se rendre par notre mot _gentilhomme_. Dans son sens le plus
ordinaire, _gentleman_ n'a pas de correspondant en fran�ais.]
(Tous sortent except� Brutus.)
BRUTUS _appelle Lucius_.--Gar�on! Lucius! Il dort de toutes ses forces.
� la bonne heure, go�te le bienfait de la douce ros�e que le sommeil
appesantit sur toi; tu n'as point de ces images, de ces fant�mes que
l'active inqui�tude trace dans le cerveau des hommes. Aussi dors-tu bien
profond�ment.
(Entre Porcia.)
PORCIA.--Brutus, mon seigneur!
BRUTUS.--Porcia, quel est votre dessein? pourquoi vous lever � cette
heure? Il n'est pas bon pour votre sant� d'exposer ainsi votre
complexion d�licate au froid humide du matin.
PORCIA.--Cela n'est pas bon non plus pour la v�tre. Vous vous �tes
brusquement d�rob� de mon lit, Brutus; et hier au soir, � souper, vous
vous �tes lev� tout � coup, vous avez commenc� � vous promener les bras
crois�s, pensif, et poussant des soupirs; et quand je vous ai demand�
ce qui vous occupait, vous avez fix� sur moi des regards troubl�s et
m�contents. Je vous ai press� de nouveau: alors vous grattant le front,
vous avez frapp� du pied avec impatience. Cependant j'ai insist� encore;
mais d'un geste irrit� de votre main, vous m'avez fait signe de vous
laisser. Je vous ai laiss�, dans la crainte d'irriter cette impatience
qui d�j� ne paraissait que trop allum�e, esp�rant d'ailleurs que ce
n'�tait l� qu'un des acc�s de cette humeur qui de temps � autre trouve
son moment pr�s de tout homme quel qu'il soit[29]. Ce chagrin ne vous
laisse ni manger, ni parler, ni dormir; et s'il agissait autant sur
votre figure qu'il a d�j� alt�r� votre mani�re d'�tre, je ne vous
reconna�trais plus, Brutus. Mon cher �poux, faites-moi conna�tre la
cause de votre chagrin.
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